L’indignation d’une IDEL...

Ce témoignage d’une infirmière libérale reçu spontanément à la rédaction ne nous a pas laissés indifférents...N ’hésitez pas à réagir à votre tour, à témoigner et à vous indigner également face à ces incohérences proprement indignes de notre société...

« Infirmière libérale en centre-ville de Marseille, j’ai pris en charge une patiente de quatre vingt ans, suite à une hospitalisation pour suspicion d’accident vasculaire cérébral. Cette dame, divorcée, mère de trois enfants, n’ayant jamais travaillé mais titulaire de la pension de réversion de son ex-mari, n’est plus assurée sociale et ce car elle n’a jamais, durant sa vie, eu recours à ce type de prestations.

Depuis deux mois, son dossier social est en cours de régularisation. De ce fait, cette personne ne peut bénéficier des soins auxquels elle pourrait prétendre (médecins spécialistes, achat de médicaments, kinésithérapie, imagerie médicale….).

Son médecin traitant et moi-même intervenons sans être rémunérés depuis lors. Sa facture s’élève à 9.000 euros, suite à son hospitalisation… L’hôpital lui envoie régulièrement des courriers de relance à ce sujet... Pour information, cette dame vit dans des conditions proches de l’insalubrité, avec ses fils, n’ayant même pas d’eau courante chez elle… Elle nécessite des interventions multiples au vu de sa pathologie mais ne peut se le permettre : « inconnue au fichier des assurés sociaux », « droits non ouverts » ! Et personne ne semble s’en émouvoir !

A ce jour, les assistantes sociales du CCAS ont repris e le dossier, ignorant à quelle date ces droits seront accordés.

Malgré  un contexte de maîtrise comptable des dépenses de santé, quelqu’un qui ne « consomme » pas est donc rayé de la liste des bénéficiaires à l’assurance maladie. A l’heure de l’extension des droits pour toute personne à la retraite, quel que soit son parcours ou sa provenance, quel paradoxe !
Comment ne pas être indignée face à cette situation ? »

Une infirmière en colère