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L'expertise infirmière au service du bien vieillir

Publié le 24/12/2009

La Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) vient de tenir son 56ème congrès les 01, 02 et 03 décembre à Paris sur le thème « L'expertise infirmière au service du bien vieillir ».

Exposé des motifs du congrès

Le vieillissement de la population est un fait majeur des sociétés européennes contemporaines. « Nous sommes en pleine transition démographique : plus de 10 millions de personnes, dans notre pays, auront plus de 65 ans l’année prochaine, ce qui représente 16% de la population aujourd’hui, et probablement 28% dans 40 ans. » Ces propos sont de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé.
Le système de santé devra répondre à ces nouveaux besoins de la population. On estime le coût de la perte d’autonomie à 3% du PIB à l’horizon 2050, le système de protection sociale étant à bout de souffle, il faudra adopter des modes de prise en charge à la fois efficaces et efficients.

Le grand âge est donc véritablement un enjeu de santé publique, aussi est-ce un chantier prioritaire du président Sarkozy. Conformément à ses vœux, le gouvernement s’est penché sur la mise en place d’une 5ème branche de protection sociale ou 5ème risque consacré à la dépendance.

L'objectif des soins infirmiers est d'aider les personnes âgées à bénéficier d'un état de santé, d'un bien-être et d'une qualité de vie optimaux. Les soins infirmiers sont reconnus comme l'élément le plus important des services requis pour soigner les personnes fragiles, malades ou mourantes, et comme contribuant de plus en plus au maintien de la santé et à la prévention des maladies.

Photo FNI - Philippe Tisserand et Dominique Le Boeuf Congrès FNI

Les infirmiers libéraux ont souhaité attirer l’attention des politiques et des experts scientifiques et médicaux sur le sujet car leur démarche, bien que le plus souvent mise à l’écart des plans ministériels, s’inscrit en totale correspondance avec les axes stratégiques du plan « Bien Vieillir » lancé le 15 juillet dernier par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, et Nora Berra, secrétaire d’État chargée des Aînés, en partenariat avec l’Association des maires de France. :

  • des stratégies de prévention des complications des maladies chroniques (hypertension, troubles sensoriels, de la marche, de l’équilibre…), de prévention des facteurs de risque influençant la qualité de vie ;
  • des stratégies de promotion de la santé et des comportements favorables à la santé (activité physique, nutrition) ;
  • des stratégies d’amélioration de l’environnement individuel.


Sur tous ces sujets, les infirmiers libéraux interviennent. En effet, leur activité ne se limite pas aux seuls soins et les traitements des patients, mais inclut aussi quotidiennement :

  • une activité liée  à la prévention (dépistage des situations à risque,…),
  • une activité liée à la promotion de la santé (habitudes de vie, nutrition),
  • une activité de suivi thérapeutique et de surveillance (surveillance de l’état de santé du client, incluant les facteurs de risque et la thérapie médicamenteuse,…),
  • une activité liée à l’organisation (articulation médicale, médico-sociale).

Quelques interventions relevées lors du congrès FNI, les 01, 02 et 03 décembre 2009
« Il est fort dommageable que les infirmiers libéraux n’aient pas été sollicités dans l’élaboration du plan Bien Vieillir », regrette Isabelle Vasseur, députée de l’Aisne, vice-présidente du groupe d’étude de l’Assemblée nationale sur la dépendance.
Fort dommageable, en effet, que des acteurs de proximité qui prennent en charge 75% des soins délivrés aux personnes âgées dépendantes aient été occultés dans l’élaboration d’un plan destiné à la promotion du vieillissement en santé.

L’expertise infirmière auprès des personnes âgées balaie les champs de la prévention, de l’éducation thérapeutique, de la promotion de la santé, du suivi des pathologies chroniques, ce qui définit le rôle propre infirmier. « Mais ce rôle n’est pas reconnu » reconnaît la présidente de l’Ordre des infirmiers. Il appartient à la profession et aux infirmiers libéraux qui font le plus appel à ce rôle autonome, de produire des expertises et d’apporter des contributions auprès des gériatres, de la Haute autorité de santé,… »

« Les pouvoirs publics ne pensent pas l’éducation et la coordination autrement qu’au travers de nouvelles fonctions. Pour une part, la raison en est que nous n’avons pas suffisamment investi ces sujets. »

Le professeur Sylvie Legrain, gériatre à l’hôpital Bretonneau et consultante auprès de la Haute Autorité de Santé, identifie le rôle infirmier à 3 niveaux : dans la continuité des soins et l’articulation des soins au sein des partenaires de santé, sur l’observance et la prévention des risques, sur le suivi des prescriptions médicamenteuses.
« Sans aggraver le trou des finances publiques, nous pouvons faire mieux, et je crois beaucoup à la prévention. Nous pouvons diminuer les accidents iatrogènes, éviter des réhospitalisations,… »

Rien n’empêche aujourd’hui la mise en oeuvre généralisée d’une politique de promotion de la santé. Il faudra accepter d’y mettre un financement, « ce qui n’est pas dans la tradition historique du système français », regrette la députée Catherine Lemorton qui estime indispensable de «mobiliser des fonds pour financer l’éducation thérapeutique. »

Photo FNI - Table Ronde Congrès

Isabelle Vasseur a félicité les infirmiers libéraux pour leur initiative en matière de régulation démographique, une solution conventionnelle qui a, en outre, permis d’appréhender la gestion de l’offre globale de soins infirmiers sur un territoire.

La présidente de l’Ordre invite la profession à se saisir de ce sujet et à en faire un thème d’apport de connaissances : « Il faut que nous soyons extrêmement productifs sur le sujet maintenant. C’est aussi pour cela que l’Ordre professionnel a été créé, pour cela que vous m’avez élu. Nous venons de mettre ce sujet du vieillissement à l’agenda des travaux de l’Ordre, mais sur ces sujets d’éducation qui sont extrêmement chronophages, qui impliquent une réflexion sur l’introduction d’une rémunération au forfait, qui mettent en jeu la collaboration avec médecins et pharmaciens, nous n’avons jamais réellement travaillé jusqu’à maintenant. Allons-y !»

Les discriminations dont sont victimes les infirmiers libéraux qui collaborent avec les Ssiad, (Services de Soins Infirmiers A Domicile) Had (Hopital A Domicile) et centres de dialyse ont été abordées lors du congrès par la députée isabelle Vasseur qui a, selon ses propos, « pris beaucoup de plaisir à défendre un amendement sur le dernier rapport du Projet de loi de financement de la sécurité sociale ».

Dès le mois d’avril 2009, la FEHAP (Fédération des Etablissements Hospitaliers et d'Aide à la Personne), et la FNI avaient interpellé par une lettre conjointe la ministre de la Santé sur l’arrêt de la prise en charge des cotisations d’Assurance maladie des Infirmières Diplômées d’Etat libérales lorsqu’ils interviennent dans ces structures, sur le danger qu’il y avait à opposer les différentes formes de soins.

Suite à cette démarche commune inédite restée sans réponse, Isabelle Vasseur s’est emparée de cette question, proposant un amendement retoqué au niveau de l’article 40 de la commission des finances. « Nous n’en resterons pas là », a-t-elle précisé au cours du congrès de la FNI.

A la fin de ce congrès, Philippe TISSERAND a été réélu à l’unanimité à la présidence de cette fédération

Source : Fédération National des Infirmiers (FNI)


Paris, 24 décembre 2009


Guy Isambart
Rédacteur en chef
www.infirmiers.com
Guy.isambart@infirmiers.com


Source : infirmiers.com