Lettre à un(e) ami(e) - J'ai toujours aimé mon travail

J’avais 23 ans et 3 enfants quand j’ai voulu rejoindre le monde des soignants ! J’ai d’abord débuté en maison de retraite comme ASH en expliquant à la directrice que l’habitude des malades, je l’ai eue en soignant mon père paralysé depuis 18 ans à la suite d’un AVC. La surveillante du service, voyant que j’avais 3 enfants, me prévint qu’elle ne voulait pas en entendre parler ! La première personne que j’ai soignée était sourde et acariâtre, je m’en souviens encore.

Nous vous avons sollicité à l’occasion de la Journée internationale de l’infirmière, le 12 mai , et vous nous avez répondu... Vos plumes se sont envolées... Votre imagination s’est déliée... Vos états d’âme se sont exprimés... Entre beaux et bons mots ou tristes maux, vos contributions toucheront ceux qui les recevront... Merci !

Entre le 10 et le 12 mai, nous avons publié les trois lettres qui nous ont le plus enthousiasmés à la rédaction. L'ensemble des lettres est désormais disponible sur un espace dédié. Voici l'une d'entre elles. Merci à tous pour vos contributions.

Lettre à un(e) ami(e) qui voudrait devenir infirmier(e)...

« J'ai toujours aimé mon travail »

J’avais 23 ans et 3 enfants quand j’ai voulu rejoindre le monde des soignants ! J’ai d’abord débuté en maison de retraite comme ASH en expliquant à la directrice que l’habitude des malades, je l’ai eue en soignant mon père paralysé depuis 18 ans à la suite d’un AVC. La surveillante du service, voyant que j’avais 3 enfants, me prévint qu’elle ne voulait pas en entendre parler ! La première personne que j’ai soignée était sourde et acariâtre, je m’en souviens encore.

J’ai connu la période du week-end sur trois de congé et les 42 heures ! Au bout de deux années , j’ai postulé pour la profession d’aide-soignante et ait suivi un an d'études. Six ans plus tard, j’ai passé le concours d'infirmière. Après trois échecs, j’ai suivi des cours de mise à niveau pendant un an et j’ai ensuite décroché mon entrée ! Pendant les 28 mois d’études, j'ai pu apprécier la dévouement du personnel d'encadrement et la gentillesse des patients en voyageant dans tous les services de l'hôpital.

J’ai intégré, à la suite de mon diplôme, un service de gériatrie où j’ai servi pendant deux ans. J’ai ensuite demandé un poste en bloc opératoire, d’abord chez des adultes, puis en pédiatrie ! Nous opérions des enfants de la néonatologie jusqu’à l'âge de 20 ans. Je suis restée dans ce bloc quinze ans. Je vous passe les gardes, la mauvaise foi des internes et la mauvaise humeur des patrons. Malgré ces petites divergences, j’étais ravie d’assurer mon travail. A 50 ans, à la suite d’un gros problème vertébral, j’ai demandé une retraite pour invalidité car il n'y avait aucun poste adapté. Toutes ces contrariétés ne sont rien. Je veux seulement dire que j’ai toujours aimé mon travail et je regrette qu’il me soit arrivé ce souci sinon j’y serais encore ! Le plaisir de voir un enfant sur ses jambes et en bonne santé après les soins prodigués est le seul cadeau qu’on puisse se faire et je ne comprends toujours pas la pénurie d’infirmières qui s’instaure actuellement.

Je vous remercie de m’avoir lue. Bonne continuation.

CBE

Elevez la voix, prenez de la hauteur, faites-vous connaître - et reconnaître - partagez et profitez de cette journée internationale des infirmières du 12 mai 2013 qui vous est dédiée pour exister plus encore

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com