Pour se faire vacciner, les soignants sont plus influencés par l'impact de la vaccination sur leur propre santé que sur celle des patients, selon une revue systématique de données internationales publiée dans Infection Control and Hospital Epidemiology.
Les raisons qui conduisent les professionnels de santé à refuser la vaccination sont certainement nombreuses, complexes et intriquées, mais la nécessité d'augmenter la couverture vaccinale nécessite de les comprendre, estiment Marija Vasilevska de l'université de Toronto (Canada) et ses collègues dans leur revue systématique parue dans Infection Control and Hospital Epidemiology.
Les études antérieures étaient largement centrées sur la vaccination antigrippale. Afin de comprendre plus globalement les facteurs qui influencent la décision des soignants, l'équipe a réalisé une revue systématique de la littérature publiée sur ce sujet jusqu'en mai 2012. Sur 116 études, les auteurs ont sélectionné 37 articles parus entre 1987 et 2012 qui portaient sur des vaccinations variées : grippe, coqueluche, anthrax, hépatite B et variole. Parmi ces travaux, neuf s'appuyaient sur des données européennes et 20 sur des données nord-américaines.
Selon la méta-analyse de ces 37 études, les trois facteurs qui faisaient significativement varier le niveau d'adhésion à la vaccination des professionnels de santé étaient : le désir de se protéger soi-même, de protéger sa famille et ses amis ou à l'inverse la peur que le vaccin induise la maladie qu'il est censé prévenir. Le désir de se protéger soi-même et sa famille était le facteur qui influençait le plus l'adhésion à la vaccination : il multipliait par 3,4 les chances d'adhésion, juste après le souhait de protéger sa famille et ses amis qui faisait progresser l'acceptation de la vaccination de plus de 300%. Au contraire, lorsque les professionnels de santé participant aux études pensaient que le vaccin pouvait induire la maladie qu'il ciblait, l'adhésion chutait de plus de moitié. Le désir de protéger les patients pouvait également améliorer le niveau d'adhésion à la vaccination. Toutefois, les auteurs notent une hétérogénéité significative entre les études. Le fait d'être infirmier réduisait significativement les chances d'accepter la vaccination, hormis chez les Asiatiques. Ces données pourraient être utiles pour conduire des programmes de vaccination auprès des professionnels de santé, notent les auteurs.
• Infection Control and Hospital Epidemiology, publication avancée en ligne du 17 avril)
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