Le métier d’infirmier est une profession où l’écoute est primordiale. Dans cette relation thérapeutique, nous en entendons souvent des vertes et des pas mûres. Voici donc quelques perles de propos entendus en milieu clinique.
Le vaccin antigrippal
Bon nombre de mythes perdurent quant aux effets négatifs des vaccins sur notre santé. Internet est d’ailleurs un terreau fertile pour la désinformation : de nombreux sites conspirationnistes imputent aux vaccins des maladies comme l'autisme. Dans les faits, ces sites utilisent la peur pour créer un mouvement de masse. Peu importe l’opinion de votre patient sur les vaccins, soyez transparent et réassurant. Le choix de la vaccination doit être guidé par l’amour (de sa santé, de celle de ses enfants) et non par la peur. Un choix qui n’est motivé que par la peur est sans aucun doute un mauvais choix.
ORNI (objets rectaux non-identifiés)
On nomme ORNI l’insertion intra cavitaire d’objets divers dans la cavité rectale, et OVNI s’il s’agit du vagin. Ce phénomène est fréquemment rencontré dans les départements d’urgences. Taboue pour certains, cette problématique doit néanmoins être abordée avec tact et empathie par le personnel soignant. Il peut s’avérer un réel problème médical, car l’insertion de ces objets peut entraîner des lésions ou même des perforations du rectum ou du sigmoïde. Habituellement, les ORNI sont introduits intentionnellement, mais sont bloqués involontairement d’où la demande de prise en charge médicale et parfois chirurgicale.
La biopsie
Pour les patients qui ne sont pas familiers avec le monde médical, il est difficile de discerner les différences entre certaines procédures diagnostiques. Plutôt drôle ce que cet état de fait peut créer comme cocasserie.
La sédation
Dans certaines situations, le recours aux sédatifs s’avère une nécessité pour la sécurité du patient. L’état d’agitation représente 1% des admissions aux urgences. Outre une prise en charge relationnelle, elle peut nécessiter l’usage de la contention et de la sédation. L’état d’agitation et la confusion mentale qui en découlent peuvent amener de drôles de malentendus.
L’infarctus du myocarde
Les noms de pathologies peuvent amener des quiproquos plutôt loufoques. Parfois difficiles à prononcer, les problèmes de santé spécifiques comme l’infarctus du myocarde amènent leur lot de mésinterprétation. Prendre le temps de le prononcer ou de l’écrire au patient peut aider à sa compréhension.
La sonde vésicale
Parfois, lors de la pose d’une sonde vésicale, il peut être indiqué de faire participer la patiente afin de faire diminuer l’inconfort et la gêne que peut causer cette technique. L’application de l’iode sur les lèvres de la vulve peut être, sous supervision, accomplie par la patiente… pourvu que les informations données par l’infirmier soient claires.
L’accouchement
Les hommes sont de plus en plus informés par rapport à l’accouchement. Ils participent d’ailleurs souvent activement à cet événement important dans leur vie de couple et de parent. Néanmoins, des confusions insolites peuvent survenir avec certains termes obstétricaux…
Les allergies imaginaires
Il est parfois difficile d’expliquer au patient la différence entre allergie médicamenteuse, intolérance et préférence. Par exemple, certains patients préfèrent la médication d’origine (ex : Tylénol) au médicament générique (Acétaminophène). Ce choix est souvent guidé par une habitude de consommation. Dans les faits, ces deux médicaments sont constitués de la même molécule active (l’acétaminophène). Par contre, le médicament générique est moins coûteux que celui d’origine. Expliquer la différence à votre patient pourra l’éclairer sur ces faits et lui éviter certaines confusions.
Le patch de nitro
La nitroglycérine est un médicament de la classe des antiangineux. Il réduit le nombre de crises d’angine en relâchant les vaisseaux sanguins et en augmentant le flux d’oxygène et de sang vers le cœur. Le timbre est généralement appliqué le matin et retiré 12 à 14 heures plus tard (laissant une période de 10 à 12 heures, la nuit, sans timbre). L’enseignement donné par l’infirmier est souvent primordial pour le bon usage de cette médication…
Le déni alcoolique
Chez certains malades, le déni est une façon de nier l’évidence d’une réalité traumatisante. Ce refus de reconnaître une partie de la réalité est particulièrement marquant chez les alcooliques. C’est à partir du moment où le déni prend une place prépondérante que l’alcoolique commence à être pointé comme tel. En fait, paradoxalement, le déni permet la description de la dépendance. Dans les faits, le déni alcoolique se constitue progressivement par la répétition d’un cycle dont les différentes étapes s’enchaînent et s’accélèrent au fur et à mesure de l’évolution de la maladie. Savoir le reconnaître peut sauver une vie.
Cet article a été publié sur le site du Vilainfirmier que nous remercions de cet échange.
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