Ce nouvel article, repéré par la rédaction et partagé avec nous par une blogueuse « patiente et (imp)patiente »doit à nouveau nous interpeller... Où quand la transmission soignante vu par inadvertance par la patiente jette un froid dans la relation soignant/soigné...
Nous sommes en Mars 2016. Je suis hospitalisée. Ce matin j'ai eu des échanges plasmatiques.
Je viens de manger et j'attends pour la dialyse dans le box individuel. Sur la table, mon cahier de dialyse avec des phrases en fluo. Ce sont les transmissions médicales. Je lis. Je n'aurais pas dû.
J'y lis entres-autres ceci :
Je bouillonne. En effet, je me pique seule pour les dialyses. J'en parle ici et là. L'infirmière arrive peu de temps après dans mon box. Je décide de lui en parler. Elle est affreusement gênée que j'ai pu lire cette transmission. Elle insiste en me disant que cette transmission est destinée aux soignants et n'a pas pour vocation à être lu par les patients.
Je lui dis que ce qui me gène, et ce qui au final est important c'est la portée des mots de cette transmission et l'impact que cela peut avoir sur les futurs soignants qui sont amenés à me prendre en charge en dialyse. Je lui explique que bien avant le soin et de commencer la rencontre, la relation de soin est déjà bancale et que je me sens cataloguée. Elle me dis qu'elle n'en a pas tenu compte.
C'est vrai. Alors qu'elle avait vu cette transmission, les échanges plasmatiques avec cette infirmière se sont très bien passés ce matin. J'acquiesce en lui disant que ça aurait pu ne pas être le cas de toutes les infirmières.
Je décide d'en parler avec le médecin. Le Dr D. arrive dans mon box au milieu de la dialyse.
Je lui explique que je ne comprends pas cette transmission étant donné que mon autonomie lors des ponctions a fait l'objet d'un courrier explicatif par mon néphrologue et que l'équipe de dialyse est bien au courant. Elle aussi me dis que je n'aurais pas dû lire cette transmission. Elle ne comprend pas pourquoi cela me pose souci. Je lui explique que je perçoit le mot « refus total » comme violent, que l'information donnée n'est pas factuelle et que l'information importante à transmettre était que je me piquais. Elle ne comprend pas ou je veux en venir. Elle me demande si j'accepte d'être piquée par une IDE. Je lui réponds que non vu que je me pique moi même. Elle m'oppose donc que je refuse d'être piquée par une IDE.
Elle clos la discussion en me disant que de toute façon, les patients n'ont pas à lire les transmissions.
Je me sens incomprise. Bien transmettre. Ou pas.
Cet article a été publié le 25 mars 2016 sur Patiente (im)patiente, le blog d'une patiente impatiente...
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