Selon l'Observatoire CMV Médiforce des professions libérales de santé (PDF), les infirmiers libéraux sont globalement satisfaits de la situation générale actuelle de leur exercice professionnels, mais demeurent inquiets pour l'avenir…
Les infirmiers libéraux sont les professionnels libéraux de santé (PLS) les plus optimistes sur la situation générale actuelle de leur profession avec une note qui dépasse à peine la moyenne (5,6/10, contre 4,9/10 en moyenne pour les autres PLS) selon la 5ème édition de l'Observatoire CMV Médiforce des professions libérales de santé1. En ce qui concerne leur avenir, les infirmiers libéraux sont plus pessimistes. En effet, 52 % des IDEL interrogés estiment que leur avenir est plutôt sombre. Par ailleurs, les IDEL, comme l'ensemble des professionnels de santé libéraux, sont particulièrement préoccupés par les charges pesant sur leur profession, les contraintes administratives et la baisse des remboursements des soins. Paradoxalement, malgré des perspectives négatives, 62 % des infirmiers libéraux recommanderaient à un jeune de s'installer en libéral.
Les résultats de l'enquête révèlent également que 53 % des infirmiers libéraux constatent que leurs patients repoussent certains soins pour des raisons économiques. Ce constat demeure stable depuis cinq ans et se vérifie au travers d'autres enquêtes. Rappelons que l'Institut de recherche et documentation en économie de la Santé (Irdes) a montré qu'en 2012, 26,7 % de la population métropolitaine âgée de 18 à 64 ans avait dû renoncer à au moins un soin pour des raisons financières au cours des douze derniers mois.
Les infirmiers libéraux souhaitent exercer collectivement
Les résultats de l'enquête révèlent que les infirmiers aspirent à des modes d'exercice plus « collectifs ». En effet, 24 % des IDEL interrogés exercent déjà de manière groupée et 58 % indiquent qu'ils souhaiteraient exercer sous cette forme dans les années à venir.
Soulignons également que les infirmiers libéraux souhaitent de plus en plus utiliser la télémédecine dans le cadre de leur exercice. La télé-expertise est en effet déjà pratiquée par 17 % des infirmiers (contre 5 % il y a deux ans) et 58 % envisagent de se lancer. Par ailleurs, 53 % des IDEL effectuent déjà ou ont l'intention d'effectuer des téléconsultations. Les nouvelles technologies devraient également permettre aux professionnels de santé libéraux de mieux échanger mais aussi de partager informations et savoirs.
Le développement d'Internet et des nouvelles technologies peut cependant avoir des effets négatifs. En effet, 33 % des infirmiers libéraux estiment que le fait que les patients se renseignent sur la toile est une mauvaise chose car ils sont mal informés. La e-santé devrait tout de même continuer à se développer, d'où l'intérêt, pour 43 % des IDEL de s'adapter.
Note
- Enquête réalisée par le Cabinet Vision et Talents auprès de 486 professionnels de santé : médecins généralistes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes-ostéopathes, vétérinaires, biologistes, radiologues. L’enquête a été menée du 18 novembre au 8 décembre 2015 via le panel World One.
Aurélie TRENTESSE Journaliste aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse
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