Les infirmières à Durban en Afrique du sud

Le 24ie congres quadriennal du CII, conseil international des infirmières,  s’est déroulé à Durban, Afrique du Sud du 27 juin au 4 juillet 2009 avec pour thème :   « conduire le changement pour des nations en meilleure santé ».

Deux membres de l’ARSI (Association de Recherche en Soins infirmiers)   étaient présents. Muriel Guillot présentait une recherche sur l’activité des cadres de santé, Anne-Marie Mottaz présentait l’association, ses missions et son expérience.

134 pays étaient représentés, pour un total d’environ 5000 personnes présentes aux conférences.
Les délégations des pays allaient de 1 à 800 personnes : ex Mongolie 1 personne, Afrique du Sud environ 800 personnes.

Parmi les européens le Danemark était fortement représenté : 250 personnes, la France 12 personnes.
Une nouvelle présidente du CII a été élue, Mme Rosemary Bryant, actuellement Infirmière générale du Commonwealth pour l’Australie, elle est de nationalité australienne.

Les sessions du congrès ont duré 4 jours du 30/06 au 3/07 inclus. Les délégués des différents pays au CII (conseil international des infirmiers) ont travaillé du 27 au  29/06 ; la France était représentée par Mr Christophe Debout, président de l’ANFIIDE (Association Nationale Française des Infirmières et Infirmier Diplômés et Etudiants).

Le congrès s’est déroulé dans une ambiance animée et très conviviale. L’organisation a permis de nombreux échanges et rencontres professionnelles formelles et informelles. L’importance de cet évènement pour les Sud Africains était tout à fait perceptible.

Les conférences étaient organisées par grandes thématiques :

• La force de travail infirmière et son cadre de travail
• Pandémie/catastrophes
• Déontologie et droit de l’homme
• Soins cliniques et sécurité des patients
• Enseignement des soins infirmiers et contexte d’apprentissage
• Plaidoyer, lobbying et législation
• Système de soins
• Technologies, innovations et informatique
• Leadership et gestion
• Règlementations

Ces présentations pouvaient être, des recherches, des évaluations de pratiques, des dispositifs en place dans différents pays ex  présentation des systèmes universitaires, ordres infirmiers, associations professionnelles.

Les Préoccupations prépondérantes :

• La pénurie des infirmières reste une problématique de tous les pays, qu’ils soient développés ou émergeants. Les questions de l’attractivité et de la fidélisation sont cruciales.
• D’autre part l’environnement et les conditions de travail sont souvent abordés. Leur dégradation entraine violence, stress et démotivation. L’état de santé du personnel se détériore et le leadership infirmier diminue.
• Le suivi des activités cliniques et l’évaluation des pratiques concernant la formation initiale et l’intégration des nouveaux recrutés sont abordés. Plusieurs pistes de réflexion sur la construction d’outils d’évaluation des compétences et le travail d’accompagnement des apprentissages (étudiants et professionnels). Les pratiques cliniques les plus étudiées sont celles concernant les personnes âgées, les maladies chroniques et les enfants, les problèmes de sante communautaires liés entre autre au sida. Les catastrophes qui préoccupent le plus aujourd’hui sont les pandémies (grippe, H1N1, HIV…), alors que lors du dernier congrès au Japon en 2007 l’actualité était les tsunamis et tremblements de terre.
• La qualité et la sécurité des soins passent par la mise en place d’outils, de procédures y compris en gestion financière mais cette dernière ne doit pas occulter la personne soignée. Une inquiétude émerge concernant un leadership infirmier suffisant pour défendre l’intérêt du patient et se positionner vis-à-vis des politiques.
• Les réseaux de soins se développent en national et international par le biais des technologies d’information et de communication. Le défi est de développer un réel travail de collaboration en réseau.
• Il existe un questionnement sur l’efficience des formations, la pénurie et la disponibilité des formateurs pour accompagner les apprentissages cliniques au lit du malade. Ceci entraine dans certains pays où la formation est universitaire une réouverture des écoles professionnelles (ex Japon, Hong Kong). Pour d’autres pays la préoccupation est de mettre en place des dispositifs de type « mentoring » ou tutorat formalisé.
• D’une façon générale, émerge dans la recherche en soins infirmiers l’utilisation de méthodes mixtes (qualitatives et quantitatives). Toutefois, Les pays Nord Américains utilisent d’une manière prépondérante les méthodes quantitatives. Les pays du Nord de l’Europe utilisent plutôt des méthodes qualitatives

En conclusion, les préoccupations des différents pays se rejoignent. Il existe une véritable volonté des infirmiers à être des acteurs de l’évolution de leur profession et du système de santé. Cette évolution passe nécessairement par des alliances et des réseaux internationaux performants.

6 Août 2009

Muriel Guillot et Anne-Marie Mottaz.

Résumé :
Le 24ie congres du CII, conseil international des infirmières s’est déroulé à Durban, Afrique du Sud, du 27 juin au 4 juillet 2009 avec pour thème : conduire le changement pour des nations en meilleure santé. 134 pays étaient représentés, pour un total d’environ 5000 personnes présentes aux conférences. Les Préoccupations prépondérantes émanant  des conférences ont été:
La question de l’attractivité et de la fidélisation des infirmières en réponse à la pénurie, l’environnement, les conditions de travail et l’état de santé du personnel, la diminution du leadership infirmier,  l’accompagnement des étudiants en formation et l’intégration des nouveaux recrutés, et enfin le développement des réseaux de soins en national et international et le défi de développer un réel travail de collaboration en réseau.