Les événements indésirables associés aux soins (EIAS) peuvent être très délétères pour les patients qui les subissent, parfois même porteurs de conséquences irréversibles. Leur déclaration auprès des autorités compétentes est primordiale car, de plus, la transparence en la matière doit être sans faille. C'est ce que nous rappelle l'avant-propos de ce dossier de la revue SOINS d'avril 2016.
Avant-propos - Pour une transparence sans faille
Selon la Haute Autorité de santé (HAS), un événement indésirable associé aux soins (EIAS) est « un événement inattendu qui perturbe ou retarde le processus de soin, ou impacte directement le patient dans sa santé. Cet événement est consécutif aux actes de prévention, de diagnostic ou de traitement. Il [...] n’est pas lié à l’évolution naturelle de la maladie. » Cette déï¬nition est valable quels que soient le lieu et le mode d’exercice.
- Les événements indésirables sont parfois très graves, avec des conséquences irréversibles sur le patient et sa famille. La transparence doit être de mise : le professionnel concerné doit déclarer tout événement indésirable. Il ne s’agit pas ici de pointer l’erreur mais de mettre en exergue les faits objectifs aï¬ n qu’elle ne se reproduise pas, pour contribuer activement à l’amélioration de la sécurité et de la qualité des soins
- La déclaration auprès des autorités compétentes est primordiale. Elle doit être accompagnée par les dirigeants et les cadres de santé, garants du bon déroulement de la procédure, sans jugement, avec une recherche des causes de défaillance, une analyse des situations et un suivi précis des événements déclarés : il s’agit de la culture positive de l’erreur.
- Les patients et leur famille doivent être informés des faits en toute honnêteté et sincérité. L’accompagnement des professionnels et la collaboration interdisciplinaire pour apprendre de ses erreurs via les retours d’expérience et les recommandations, prennent alors tout leur sens.
En chiffres
- Par an, 275 000 à 395 000 événements indésirables graves (EIG) sont à déplorer, selon une enquête menée en 2009. Entre 95 000 et 180 000 seraient évitables.
- En 2007, en France, a été constaté, pour l’ensemble des établissements hospitaliers, un surcoût de 682 millions d’euros pour 9 types d’événements indésirables.
Florence MICHON Directrice de l’Ifsi de la Croix-Rouge française Paris florence.michon@croix-rouge.fr
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
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