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Le « service à l’assiette » : une démarche soignante

Publié le 25/01/2012

Le « service à l’assiette » dans une unité de pneumologie du centre hospitalier Lyon Sud a redonné du sens au suivi alimentaire des patients, a sensibilisé les soignants à la dénutrition et a permis de reconsidérer le repas comme un temps de soins à part entière avec le plaisir en plus...

Communiqué des Hospices civils de Lyon – 23 janvier 2012

« Nos patients ont perdu l’envie de manger à cause de leur pathologie et de leurs traitements (nausées, modification de l’odorat, du goût et de l’appétit…), l’idée était de leur redonner le plaisir de se nourrir en proposant un service à l’assiette plus personnel et convivial » explique Isabelle Claer et Elisabeth Charcellay, cadres d’un service de pneumologie à l’origine du projet « service à l'assiette ». Aujourd’hui, l’initiative est plébiscitée par 90% des patients qui apprécient le coté « déco » des assiettes et la disparition d’un mauvais goût lié au réchauffement des aliments en emballage plastique.

Répondre à un besoin de plaisir

Les services de pneumologie B et C du Centre Hospitalier Lyon Sud accueillent 80% de patients atteints de cancer du poumon de stades III et IV. Ces patients ont très souvent des difficultés à s’alimenter en rapport avec leurs thérapeutiques (chimiothérapie). Ainsi en 2008, face à la répétition de situations complexes et à la motivation de l’équipe soignante, une réflexion pluridisciplinaire a été conduite pour améliorer la prise en charge alimentaire. L’objectif étant de permettre aux patients, pour la majorité dénutris (entre 30 et 50 % en pneumologie), de retrouver le goût et le plaisir de manger dans l’unité et ainsi de limiter la perte de poids. La sensibilité de l’équipe au problème de dénutrition associée à des formations sur « le goût et le cancer » a abouti à la mise en place du service à l’assiette dans les unités en 2009. Pour cela il a fallu acheter de la vaisselle colorée et un deuxième lave-vaisselle. En pratique, les barquettes sont chauffées dans le chariot chauffant se trouvant à l’office puis déconditionnées au moment du service repas et ce, au plus près de la chambre du patient afin de respecter les mesures d’hygiène et d’éviter les odeurs dans sa chambre.

Des patients satisfaits

Après 18 mois de service à l’assiette, un questionnaire a permis de quantifier les avancées. En voici les grandes lignes :

  • 90% des patients apprécient le service ;
  • 70% des patients estiment que le service à l’assiette leur a permis d’avoir plus de plaisir à manger ;
  • 80% apprécient la couleur, l’absence d’odeur et le goût ;
  • 100% des soignants sont favorables au service à l’assiette ;
  • 91% considèrent cette pratique comme faisant partie intégrante du travail quotidien,
  • 48% le réalisent avec plaisir ;
  • 13 % y trouvent des contraintes organisationnelles ;
  • 65 % d’entre eux estiment être plus sensibles à la dénutrition (fiche d’alimentation, suivi diététicienne ….) et se sentent plus responsables de l’alimentation des patients, et plus respectueux du temps dédié au repas.

Une enquête est en cours pour évaluer l’impact du service à l’assiette sur la renutrition des patients et leur reprise de poids.

Céline CHAUX
Service de communication des Hospices civils de Lyon
www.chu-lyon.fr


Source : infirmiers.com