Le vote de la proposition de loi pour fixer à l'hôpital un objectif d'un nombre minimal de soignants par patient a été acquis par 256 voix contre 16. Le texte de Bernard Jomier, soutenu notamment par le groupe Les Républicains, doit encore être soumis à l'Assemblée nationale pour être adopté.
Alors que l'hôpital souffre aujourd'hui de départs massifs de soignants, notamment des infirmiers, en souffrance au travail, la proposition de loi entend redonner de l'attractivité au secteur en leur permettant d'exercer dans de meilleures conditions. Il s'agirait d'instituer à l'hôpital public un ratio minimal de soignants par patient, pour chaque spécialité et type d'activité de soin. Ce ratio serait établi par décret, pris après l'avis de la Haute autorité de santé (HAS). C'est pour Bernard Jomier «un élément de réponse fondamental attendu par les soignants».
La rapporteure PS Laurence Rossignol a également réfuté que cette initiative puisse conduire à des fermetures de lit, comme c'est déjà le cas par manque de personnel. Les ratios «doivent fixer des cibles à atteindre», «enclencher une dynamique», et «visent à rétablir les capacités de l'hôpital en faisant revenir les soignants».
L’impulsion nécessaire pour attirer et retenir les soignants pour le SNPI
Le vote de cette proposition de loi est «un impératif pour recruter et fidéliser», réagit le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI) dans un communiqué publié le 2 février.
«Certains pensent qu’en raison de la pénurie, il n’est pas possible d’implanter des ratios de patients par infirmière. Au contraire, ces derniers donneront l’impulsion nécessaire pour attirer et retenir les soignants, estime le syndicat. Ce sont les conditions de travail qui font fuir les professionnels infirmiers ou qui les obligent à quitter leur profession. Les ratios professionnels en soins/patients sont la mesure structurante pour attirer et retenir le personnel soignant».
Le SNPI attend «un plan Marshall pour sauver l’hôpital, avec des ratios compatibles avec la qualité des soins, une revalorisation des salaires, et une amélioration des conditions de travail», a rappelé son porte parole, Thierry Amouroux.
Des ratios soignants existent déjà, pour la «sécurité» des patients, en néonatologie, réanimation, soins intensifs et pour le traitement des grands brûlés et de l'insuffisance rénale chronique.
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