Après une hausse importante en 2020 (+5,9%), le salaire net moyen des agents de la fonction publique hospitalière (FHP) a continué d’augmenter en 2021, quoique moins fortement. C’est la conclusion à laquelle parvient la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) dans une récente étude, publiée le mercredi 6 septembre. Celle-ci prend en compte l’ensemble des agents des hôpitaux et des établissements médicaux sociaux, qu’ils soient fonctionnaires, contractuels ou personnels médicaux.
Le salaire net moyen, tout statut confondu, a ainsi augmenté de 2,8% en euros constants*, pour se fixer à 2 590 euros par mois. En deux ans, il a ainsi progressé de 275 euros, dont 148 euros en 2020 et 127 euros en 2021. « Cette hausse en 2021 est la plus élevée des trois versants de la fonction publique », précise la Drees. Elle s’explique par les accords du Ségur, signés en juillet 2020 (et qui embarquaient revalorisation des grilles et versement mensuel d’un complément de traitement indiciaire de 183 euros) ; son ralentissement, lui, est surtout dû au « non-renouvellement de la prime Covid-19 ponctuellement versée en 2020 et qui pouvait aller jusqu’à 1 500 euros », note-t-elle.
Une hausse plus importante chez la catégorie C et les contractuels
Dans le détail, le salaire net moyen des fonctionnaires s’élève à 2 426 euros, pour un salaire brut de 2 983 euros (+3,2% par rapport à 2020). Les personnels de la catégorie C, la moins bien rémunérée, et les contractuels sont ceux pour qui l’augmentation est plus marquée : +3,2 % (soit 98 euros pour un salaire net de 2 090 euros), et +3,1% (soit +94 euros pour un salaire à 1 916 euros), respectivement. L’augmentation constatée pour les agents de la catégorie C « s’explique en partie par la hausse du traitement minimum en octobre 2021 pour s’aligner sur la revalorisation du Smic dans le secteur privé », justifie la Drees. « Le traitement minimum est ainsi passé de 309 à 340 points d’indice majoré, soit +10,0% ». À noter également, une hausse de 3,2% pour les personnels médicaux, dont le salaire net moyen est passé à 6 217 euros, due entre autres à la refonte des grilles salariales ou encore la majoration du temps de travail additionnel.
Des inégalités qui évoluent peu
Côté disparités salariales, enfin, celles-ci demeurent « quasi-stable », remarque la Drees. « Les 10 % des salariés les moins bien rémunérés perçoivent moins de 1 671 euros nets par mois en équivalent temps plein », contre plus de 3 595 euros pour les 10% les plus rémunérés. Quant à l’inégalité entre hommes et femmes, elle reste prégnante : les femmes gagnent en moyenne 2 459 euros nets par mois, « soit 19,6% de moins que celui des hommes (3 058 euros) ». L’écart est même en hausse de 0,5 point par rapport à 2020, la prime Covid ayant surtout bénéficié aux métiers dans lesquels les femmes étaient davantage représentées.
À la fin 2021, 1,2 million de personnes étaient agents de la FHP, indique la DREES, pour 1,1 million d’équivalents temps plein. Les effectifs se répartissent :
- À 87% dans les hôpitaux et à 13% dans les établissements médico-sociaux.
- À 70% de fonctionnaires, 23% de contractuels et à 7% de personnels médicaux.
Les salariés présents du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2021 représentaient deux tiers du volume de travail, les fonctionnaires, et tout particulièrement les agents des catégories B et C, les hommes et les agents en seconde partie de carrière « figurent parmi les salariés de la FPH restant le plus souvent en place. »
*Un prix en euros constants est un prix dont on a ôté l'inflation par rapport à une date référence précédente.
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