Le printemps arrive et les infirmières se rebiffent !

L’arrivée du printemps rime avec l’exaspération des soignants qui se mobilisent deux fois cette semaine. Le mercredi 20 mars, à Paris, avait lieu la manifestation des Blouses blanches (infirmiers, médecins, kinés) à l’appel des « Infirmières en colère ». Le samedi 23 mars, cela sera au tour des NiBonnesNiNonnesNiPigeonnes de sensibiliser, partout en France, les citoyens sur la déliquescence du système de santé. Retour sur le pavé parisien à la recherche des infirmières en colère...

Mercredi 20 mars 2013. Paris. Midi, heure prévue du départ de la manifestation. Devant les Jardins du Luxembourg, les représentants des forces de l’ordre sont plutôt étonnés : « On nous avait annoncé de 100 à 200 manifestants… il n’y en a pas un seul ! » Un collègue tempère : « L’année dernière, ils étaient au plus une vingtaine, alors cent… !!! » Mais peut-être sont-ils plus loin, avec les kinés, qui, eux, sont nombreux ? « Non non... » rétorquent mes interlocuteurs, « les rassemblements sont prévus à deux endroits différents. »

Deux questions majeures se posent alors. Un : va-t-il pleuvoir ? Ouf ! finalement, non. Deux : qui va être reçu à l’Assemblée nationale puis au Ministère s’il n’y a personne ? Ouf aussi ! arrive le délégué infirmier des Ardennes, avec une bonne demi-heure de retard et deux représentants des kinés. Mais il ne peut pas rester, c’est dommage, on pourra pas échanger, les députés l’attendent dans une demi-heure¹. Bon. Comme ça caille, je me décide à aller boire un café. Et sur le chemin, surprise ! je croise trois manifestants. Ce sont des médecins de l’UFML (Union française pour une médecine libre, née du mouvement « Les médecins ne sont pas des pigeons »). Ils sont venus « soutenir les infirmières pour défendre le système de santé. » « Sans exclusive ? » ai-je demandé. « Non », ont-ils répondu, « nous serons aussi présents samedi 23 mars au Trocadéro pour soutenir les infirmières de NibonnesNinonnesNipigeonnes. » « Mais bon sang mais c’est bien sûr ! », me suis-je exclamé : « C’est une manif virtuelle ! c’est comme sur Facebook vu par les Bodin’s : t’as plein d’amis, mais tu peux pas compter sur eux. »

Note

1. Une délégation a été reçue à 13 heures à l'Assemblée Nationale et à 15h 30 au ministère. Selon les informations recueillies sur la page Facebook des Infirmières en colère : « beaucoup de sujets ont été évoqués, Un compte rendu sera fait dès que possible.»

Serge CANNASSE
Journaliste
s.cannasse@free.fr