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Le mauvais usage de l'automédication fait courir des risques aux enfants

Publié le 31/08/2010

Tandis que pour certains observateurs, l'automédication doit être encouragée afin de "responsabiliser" les patients et diminuer le coût du recours aux professionnels de santé, une mise en garde sérieuse vient d'être apportée par une étude menée en Australie, pays où l'automédication est bien plus développée qu'en France. Sans éducation des parents à la santé, elle fait courir de sérieux risques à leurs enfants.

Le mésusage des produits disponibles en automédication fait courir des risques aux enfants, selon une étude australienne présentée le 30 août au congrès de l'International Pharmaceutical Federation (FIP) à Lisbonne.

Le Dr Rebekah Moles de l'université de Sydney et ses collègues indiquent que des erreurs de dosage et une utilisation inappropriée de médicaments vendus sans ordonnance sont à l'origine d'un grand nombre d'appels aux centres antipoison et d'admissions aux urgences en Australie, pays où l'automédication est plus répandue qu'en France.

"Nous avons été très surpris et inquiets de trouver que certaines personnes pensent que ces médicaments sont sans danger puisqu'on peut les acheter sans prescription", rapporte le Dr Moles dans un communiqué.

Ainsi des parents lui ont dit que si Panadol* (paracétamol, GSK) était disponible en OTC, l'administration d'une double dose ne pouvait pas faire de mal.

L'étude a porté sur 97 adultes consultant des centres de santé de Sydney (53 mères, sept pères et 37 membres du personnel de ces centres) sur une période de cinq mois jusqu'en février 2010. Les enfants concernés avaient 4 à 5 ans.

Les chercheurs ont soumis les adultes à un certain nombre de scénarios (comme un enfant ayant de la fièvre, irritable mais qui continue à manger, boire et jouer). Pour les parents, l'enfant était le leur et pour le personnel, il s'agissait d'un enfant de 2,5 ans.

Les participants avaient à disposition des médicaments d'automédication, différents ustensiles pour doser dont des cuillères. Ils étaient interrogés sur ce qu'ils feraient dans la situation simulée. Ils devaient aussi montrer quelle dose ils pensaient administrer. Les doses étant petites pour les enfants, le risque d'erreur est plus important.

Au total, 44% des participants auraient donné une dose incorrecte et seulement 64% la bonne dose. De plus, 15% des participants auraient donné un médicament sans prendre la température de l'enfant et 55% en auraient donné un quand sa température était inférieure à 38°C.

Le paracétamol était le médicament préféré, même pour la toux et le rhume et il était utilisé le plus souvent (dans 61% des cas) en l'absence de fièvre. Seuls 14% des personnels de santé géraient correctement un épisode de fièvre dans cette étude.

Le centre antipoison du New South Wales, qui reçoit aussi des appels de toute l'Australie, a signalé dans son rapport 2008 que 48% des 119.000 appels reçus par an concernaient des surdosages accidentels chez l'enfant avec nécessité d'hospitalisation dans 15% des cas.

Plus de 85% des appels concernant des surdosages accidentels chez l'enfant impliquaient des enfants de moins de 5 ans et près de 80% de moins de 3 ans.

Il faut absolument revoir l'utilisation de l'automédication par les parents pour leurs enfants et que les soignants leur apprennent à délivrer les médicaments, recommande le Dr Moles.

L'équipe poursuit ses travaux par une enquête menée dans les pharmacies avec des clients cachés pour voir quels conseils les parents y reçoivent.


Source : infirmiers.com