La prise régulière d'antibiotiques durant la petite enfance par les personnes à risque de développer un diabète de type 1 pourrait favoriser l'apparition de celui-ci, suggère une étude réalisée dans un modèle animal qui va dans le même sens que des données épidémiologiques, et publiée par Nature Microbiology en ligne le 22 août 2016.
L'incidence du diabète de type 1 est en augmentation, mais il y a également une tendance à l'abaissement de l'âge d'apparition de la maladie, suggérant des interactions avec l'environnement. Dans ce cadre, une influence du microbiote intestinal sur le développement immunologique des enfants a été suggérée, rappellent Alexandra Livanos de l'université de New York et ses collègues. Et des études épidémiologiques ont associé l'exposition précoce aux antibiotiques -qui modifient la composition du microbiote- et le risque de diabète.
Les chercheurs américains ont voulu confirmer cette hypothèse en passant par un modèle animal. Ils ont étudié des souris NOD -prédisposées à développer un diabète de type 1-, en soumettant les nouveau-nés à un traitement intermittent par un antibiotique, à une dose et une fréquence comparables aux traitements antibiotiques que peut recevoir un jeune enfant en pratique courante.
Chez les mâles, à 32 semaines, 53% des animaux soumis à ce traitement antibiotique intermittent avaient développé un diabète, comparé à 26% des animaux contrôles. Dans la première série d'animaux, il n'y avait pas eu d'effet notable chez les femelles. Mais dans une deuxième série, les chercheurs ont aussi observé chez les femelles une augmentation significative de la probabilité de développer un diabète en cas de traitement antibiotique intermittent. Les modalités de traitement semblent importantes : un traitement antibiotique continu à faible dose n'a pas eu d'effet sur le risque de diabète.
Les chercheurs ont associé le traitement antibiotique intermittent d'une part, à une modification immunologique, avec des proportions plus faibles de lymphocytes Th17 et Treg, et d'autre part, à une altération de la composition du microbiote intestinal, certaines espèces bactériennes augmentant et d'autres diminuant par rapport aux contrôles.
Ces résultats qui vont dans le même sens que des données épidémiologiques "soulèvent des questions sur l'utilisation large d'antibiotiques dans la petite enfance", commentent les auteurs. Mais ils restent prudents car il existe des études contradictoires, ce qui pourrait être dû au fait que différents types d'antibiotiques ou différentes doses ou fréquences d'utilisation pourraient avoir des effets différents. Ainsi, si rien n'est encore établi, leur travaux contribuent à ouvrir une nouvelle voie pour tenter de comprendre l'évolution de l'incidence du diabète de type 1.
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