Le CHU de Montpellier endeuillé par le suicide d'un jeune médecin anesthésiste

Un jeune médecin anesthésiste travaillant au CHU de Montpellier et qui était impliqué dans un accident médicamenteux lors de la prise en charge d'un bébé s'est suicidé lundi, a-t-on appris dans des communiqués du CHU et de l'agence régionale de santé (ARS) du Languedoc-Roussillon.

Le décès par suicide du médecin anesthésiste, le Dr Eric Delous, qui était âgé de 31 ans, a été découvert jeudi, indique l'ARS.

Il avait participé en janvier à la prise en charge d'un bébé de quelques mois.

"Tout a commencé début janvier, après une intervention de chirurgie viscérale sur un bébé qui s'était très bien passée. C'est au cours de la phase post-opératoire de prévention des douleurs post interventionnelles qu'un accident médicamenteux s'est produit", ont indiqué le président et le vice-président de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU, jeudi dans un communiqué.

Le bébé a survécu mais reste actuellement très handicapé, a-t-on appris auprès l'ARS.

Ses parents ont porté plainte par la suite, ajoute-t-on de même source.

Le président et le vice-président de la CME précisent dans leur communiqué que "devant la douleur légitime de la famille et pour se laisser le temps de faire la lumière sur les causes de cet accident, le directeur général [Alain Manville, ndlr] avait demandé au Dr Delous d'interrompre provisoirement ses activités cliniques".

"Depuis, la responsabilité de ce drame était très lourde à porter par ce jeune praticien et l'ensemble de l'équipe", soulignent-ils tout en assurant que "l'ensemble du département d'anesthésie-réanimation a apporté constamment son soutien au Dr Delous durant ces semaines difficiles".

Ils ajoutent que la direction générale et la CME ont rencontré à plusieurs reprises le Dr Delous en lui proposant un soutien psychologique.

Ils relatent que le Comité des sages du CHU, présidé par le président de la CME sortant et composé notamment du doyen en exercice, du doyen sortant, d'un ancien président d'université, des anciens présidents de CME et du directeur général devait se réunir lundi dernier "pour étudier avec ce praticien les modalités de reprise d'une activité dans ce contexte particulier".

Mais le Dr Delous ne s'est pas présenté devant le comité et des recherches ont été diligentées par la police pour le retrouver, en lien avec la communauté hospitalière.

Le président de la CME et le vice-président soulignent que le Dr Delous était "particulièrement apprécié pour ses qualités humaines et professionnelles" et adressent leurs condoléances à la famille et aux proches du jeune médecin.

Une cellule médico-psychologique et les médecins du travail du CHU "se tiennent à la disposition du personnel" de l'établissement, précisent-ils.

Evoquant le "double drame" survenu au CHU de Montpellier, dans un communiqué diffusé jeudi en fin de journée, l'ARS du Languedoc-Roussillon, par la voix de sa directrice générale, Martine Aoustin, a indiqué qu'elle s'associait "à la douleur des deux familles" et a tenu à présenter "ses très sincères condoléances à celle du jeune médecin".

L'ARS a également fait part de son "soutien" à l'ensemble des personnels "dans cette épreuve collective qui révèle la difficulté de l'exercice du soin".

L'ARS va diligenter "dans les plus brefs délais" une enquête médico-administrative pour "éclairer au mieux cette affaire" et "portera la plus grande attention à ses résultats", précise-t-elle.