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INFOS ET ACTUALITES

L’adhésion à l’ONI, facultative dès l’automne ?

Publié le 27/07/2012

Hugues Dechilly, secrétaire général du syndicat Résilience contre l’Ordre des infirmiers, reçu au ministère le jeudi 26 juillet 2012 par le directeur de cabinet de Marisol Touraine, juge « l’accueil remarquable et l’entretien constructif... ». De nouvelles informations qui confirment que Marisol Touraine « va légiférer à la rentrée sur la modification des ordres paramédicaux (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues ».

Depuis plusieurs semaines maintenant, la ministre de la santé et des affaires sociales, Marisol Touraine, ouvre grand les portes de son bureau et reçoit, en personne ou représentée par son directeur de cabinet, voire ses conseillers, les représentants de la profession infirmière. Après la FNI le 27 juin, l’Ordre des infirmiers (ONI) le 2 juillet, la CGT Santé/Action sociale le 19 juillet, le Sniil, le même jour, c’était au tour de Résilience d’être reçu le 26 juillet.

L’ONI : un sujet récurrent...

Au coeur de ces consultations souhaitées par Marisol Touraine, rappelons-le, une question récurrente : l’avenir de l’Ordre des infirmiers, sujet brûlant qui stigmatise tous les espoirs et toutes les colères : pérennité maintenue pour les uns, abrogation pour les autres, indifférence pour la plupart des infirmiers et là est bien le problème. Si l’on connaissait vraiment leur point de vue sur l’existence de l’ONI et sur l’intérêt qu’ils y portent, ou non... mais aucune statistique objective n’est disponible en la matière...
Le début de l’été a été propice à un déluge de sons de cloches, divers et variés, entendus sur la question via chacun des communiqués publiés à l’issue de l’entrevue avec Marisol Touraine - « mort programmée de l’ONI », « reconduction de ses missions de service public que l’État n’entend certainement pas reprendre à son compte » - mais propos ambivalents de sa part souhaitant néanmoins « engager rapidement des modifications législatives sur l'obligation d'adhérer aux Ordres professionnels » et précisant à contre-coup qu’il ne s’agit-là que des ordres paramédicaux nouvellement créés (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et pédicures-podologues). Les socialistes s'étant très souvent exprimés en défaveur des ordres professionnels, cette décision, maintenant qu'ils sont au pouvoir, n'a donc rien d'étonnant.
L’histoire de l’ONI depuis sa création en 2006 est longue, compliquée, sujette à polémiques, opposition et rebondissements permanents jugés spectaculaires ou scandaleux...

« L’avenir de l’ONI, sujet brûlant qui stigmatise tous les espoirs et toutes les colères : pérennité maintenue pour les uns, abrogation pour les autres, indifférence pour la plupart des infirmiers... »

« Légiférer par voie parlementaire... »

A l’issue de son entretien avec Jean-Luc Nevache, Directeur de Cabinet de Marisol Touraine (1), lors d'une conférence de presse le 26 juillet 2012 (2), Hugues Dechilly, secrétaire général du syndicat Résilience (syndicat des infirmiers contre l’ordre) l’affirme  : « l’accueil a été remarquable et l’entretien constructif » ; un entretien centré, comme on s’en doute, sur la question de l’Ordre des infirmiers. « Jean-Luc Nevache nous a confirmé la volonté ministérielle de légiférer par voie parlementaire - à l'automne 2012 - sur la modification des ordres paramédicaux, attendue par plus de 450 000 infirmiers, kinés et podologues, toujours en exercice illégal », précise Hugues Dechilly, qui demande plus que jamais « l’abrogation pure et simple de l’ordre infirmier ». Et de préciser également que « le Directeur de Cabinet s’est engagé à faire cesser immédiatement les tracasseries et autres menaces contre les IDEL des Alpes Maritimes et de Paris, auxquelles un numéro ordinal est exigé par les CPAM » et « de faire cesser provisoirement, et dans l'attente de la publication à l'automne de la Loi modifiant les ordres paramédicaux, les poursuites contre les kinés, les podologues devant les tribunaux ».

« La mort programmée de l’ONI... »

Alors oui, au vu de ces dernières informations, l’avenir de l’ONI, s’il devient facultatif pour les paramédicaux, est plus que compromis. Il risque donc de mourir de sa propre mort... Hugues Dechilly souligne l’avoir dit en ces termes « mais c’est la mort de l’Ordre » à Jean-Luc Devache qui lui aurait répondu « c’est votre interprétation... ». Difficile pourtant d’y voir autre chose. Hugues Dechilly admet donc que sur le sujet de l’Ordre des infirmiers le ministère de la santé est passé « de la langue de bois à un peu d’ambiguïté ». A la rentrée, un nouvel épisode ordinal - et pas des moindres - devrait donc venir, par voie réglementaire, s’ajouter à tous les autres. En attendant, les conditions de travail des infirmières continuent à se dégrader... Jusqu’à quand accepteront-elles d’être malmenées, voire ignorées ? Leur capacité de résistance a des limites. Elles poussent la leur très loin. Est-ce bien raisonnable, pour leur propre santé et pour celle de leurs patients ?

1. Hugues Dechilly était accompagné de Didier Lantz, délégué national du syndicat de kinésithérapeutes Alizé opposé à l’Ordre.
2. Conférence de presse, café "L'Européen", Paris, jeudi 26 juillet 2012, 17h.

Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef Infirmiers.com
bernadette.fabregas@infirmiers.com


Source : infirmiers.com