De temps à autres, on reçoit spontanément à la rédaction des réactions d'infirmiers que l'on a envie de partager, de soumettre à l'avis de la communauté... Alors à la lecture de ce "coup de gueule" que pensez-vous des diagnostics infirmiers ? Un vieux débat !
Petit rappel : le principe du diagnostic infirmier sous forme de Données/Actions/Résultats (DAR) est inspiré du modèle américain : un patient est aussi un client, à qui le plan de soins infirmier est « vendu » comme produit de consommation. L'atteinte du résultat s'évalue aussi comme une satisfaction-client du produit vendu.
Le diagnostic infirmier est censé répondre à un besoin de la profession infirmière d'acquérir plus d'autonomie, de reconnaissance et de qualité de soins pour la personne soignée. Or, c'est l'effet inverse qui se produit, il faut que le patient entre dans une case. C'est donc l'opposé d'une "démarche diagnostic". Résultat : on enlève toute réflexion à l'infirmière.
A l'hôpital, on utilise tous le système de DAR mais sous la forme d'un problème concret (cible) accompagné de constatations infirmières concrètes (données). Cela est plus précis et améliore donc l'identification du problème et ainsi la rapidité du résultat. Si je ne me trompe pas, le but de ce processus et d'aider toute l'équipe pluridisciplinaire à prendre en charge le patient... Or, combien de médecins connaissent l 'existence des diagnostics infirmiers ? Peu. Et combien d'infirmiers utilisent ce répertoire à l'hôpital ? Aucun...
Les hôpitaux de l'AP-HP nous obligent à utiliser ces diagnostics dans le nouveau dossier de soins informatisé qui sera développé dans tout les hôpitaux publics parisiens.
Je répète : le but de notre métier est de soigner les patients... mais on nous oblige à nous occuper de clients ! Ce qui avait pour but de développer notre observation clinique et de nous donner plus d'importance et d'autonomie, a eu l'effet inverse et, comme d'habitude à l'hôpital, c'est le patient qui va en subir les conséquences.
Les diagnostics infirmiers du modèle nord américain ne sont pas utilisés dans les établissements privés, pas plus que dans les autres pays, ni dans la plupart des Ifsi (pas de façon officielle) et ne sont pas utilisés non plus par les infirmiers libéraux...
Alors arrêtez de nous imposer des réformes absurdes et recentrez-vous sur le patient, faites-nous confiance, on connaît notre métier !
Bruno Infirmier
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