Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

IDEL

Laboratoires et IDEL : des relations qui se dégradent

Publié le 10/04/2015
tubes analyses sang laboratoire

tubes analyses sang laboratoire

Selon une enquête menée par le Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux (SJBM), les infirmiers libéraux sont plutôt satisfaits de leurs relations avec les laboratoires de biologie médicale (LBM). Toutefois, les IDEL pointent du doigt une tendance globale à la dégradation...

Laboratoires et infirmiers libéraux : quelles relations ? Le SJBM a tenté de répondre à cette question.

39 % des infirmiers libéraux estiment que leurs relations avec les laboratoires de biologie médicale (LBM) se sont améliorées ces dernières années, selon une étude1 menée par le Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux (SJBM), 49% qu'elles n'ont pas changé et 11% qu'elles se sont dégradées. Comme le relève le SJBM, ces chiffres sont toutefois à relativiser, puisque la plupart des répondants réalisent peu, voire pas de prélèvements. Ainsi, le SJBM note que beaucoup d'infirmiers ont le sentiment qu'après une « lune de miel » liée à la concurrence accrue entre les différentes structures locales qui coexistaient, qui poussaient les laboratoires à être plus à l'écoute de leurs collaborateurs -dont les infirmiers-, la donne ne semble plus du tout la même une fois les monopoles établis : changements de direction, rotation du personnel, fermetures de sites, absence de concurrence sont autant de paramètre qui expliquent en partie cette dégradation des relations. Une autre source de tension réside dans les exigences d'accréditation des LBM, exigences qui sont souvent mal acceptées par les infirmiers qui se les voient imposées. Plus que la charge supplémentaire de travail (ou la réorganisation des pratiques), c'est le manque de concertation et de reconnaissance du travail accompli en commun que pointent du doigt les infirmiers.

Autres points reprochés aux LBM : le délai de rendu des résultats aux patients qui a augmenté selon 25% des IDEL. De plus, les préleveurs soulignent qu'ils rencontrent régulièrement des difficultés d'accès aux résultats de leurs patients. Ils déplorent également le fait que les ordonnances renouvelables soient conservées par les laboratoires sans remise systématique du double ou d'une photocopie. En revanche, les IDEL apprécient fortement la possibilité offerte par certains laboratoires de pouvoir avoir accès aux résultats de leurs patients directement sur le serveur du laboratoire.

De plus, le SJBM relève, d'après les commentaires, qu'il existe des rémunérations directes au-delà de la nomenclature et proportionnelles au nombre de prélèvements déposés ; une pratique assimilable à du détournement de clientèle. C'est particulièrement le cas au sein de zones de forte concurrence pour les LBM.

Réforme de la biologie médicale : un impact non négligeable pour la profession infirmière

Comme le souligne le SJBM, la réforme de la biologie médicale avait pour but de concentrer le secteur. […] La conséquence de ces regroupements (et des fermetures des sites qui en découlent) est une augmentation constante du nombre de prélèvements à domicile (et donc de prélèvements infirmiers), en raison d'une difficulté d'accès croissante aux LBM (horaires d'ouvertures, distance...) pour nombre de patients qui venaient initialement se faire prélever directement au laboratoire. Cela impacte les IDEL puisque ceux dont l'activité de prélèvement est importante vont être amenés à réaliser de plus en plus de prélèvements et ce en respectant des contraintes analytiques de plus en plus strictes, comme les délais de rapatriement des tubes.

Quid des adaptations des posologies

Les résultats de l'enquête du SJBM révèlent que plus de 80 % des IDEL affirment modifier parfois (50%), voire tous les jours (32%) la posologie de certains médicaments (anti-vitamines K par exemple) en fonction des résultats de laboratoire. La plupart déclarent le faire pour rendre service au patient quand le médecin n'est pas joignable. Pour le SJBM, les IDEL n'ont ni les compétences, ni le droit d'adapter les posologies de leurs patients. Soit le résultat est critique et l'avis médical ne peut être différé soit ce n'est pas le cas et l'adaptation de posologie n'est pas forcément indispensable et ne nécessite donc aucune urgence.

Pour le SJBM, ce document devrait permettre de mieux comprendre les attentes des IDEL afin que les laboratoires puissent y répondre plus facilement. Quant aux IDEL, ils ont eu l'occasion de s'exprimer, mais espérons qu'ils seront aussi écoutés.

Note

  1. Cette étude a été réalisée du 10 novembre 2014 au 28 février 2015 auprès de 1 279 infirmiers libéraux diplômés d'État.

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com