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PUERICULTRICE

La santé des grands prématurés s'améliore

Publié le 02/02/2015
bébé prématuré en couveuse

bébé prématuré en couveuse

La proportion de grands prématurés exempts de complications sévères à la sortie du service de néonatologie a progressé de plus de 14% entre 1997 et 2011, selon les premiers résultats issus de la cohorte Epipage-2, présentés le 28 janvier dernier par l'Inserm et publiés dans The Journal of the American Medical Association (JAMA).

Dans cette étude, les chercheurs ont constaté une amélioration statistiquement significative de la survie des prématurés à partir de la25e semaine entre 1997 et 2011.

Epipage-2 (étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels-2) a été lancé en 2011. L'intérêt de cette étude est de mesurer l'impact de l'évolution des pratiques médicales et de l'organisation des soins depuis 1997, a expliqué l'épidémiologiste Pierre-Yves Ancel (Inserm U1153/ université Paris-Descartes)*. Initié en 1997 auprès de grands prématurés dans neuf régions françaises, Epipage-1 avait montré que près de 40% des grands prématurés présentaient un trouble moteur ou sensoriel ou un retard intellectuel à 5 ans.

Epipage-2, conduite dans 25 régions française, a inclus près de 7 000 enfants prématurés (mort-nés et vivants): 2 205 extrêmement prématurés (de 22 à 26 semaines), 3 257 grands prématurés (27-31 semaines) et 1 234 modérément prématurés (32-34 semaines). Les enfants seront suivis au moins jusqu'à leurs 6 ans. Les premiers résultats présentés fin janvier 2015 portaient sur la survie et les complications sévères à la sortie du service de néonatologie.

En 2011, 1% des enfants nés vivants étaient de grands prématurés. La survie atteint 99% à 32-34 semaines et décroît avec l'âge gestationnel. Elle était de 94% pour les enfants nés à 27-31 semaines, 60% à 25 semaines et moins de 1% avant 24 semaines.Les chercheurs ont constaté une amélioration statistiquement significative de la survie à partir de la 25ème semaine entre 1997 et 2011. De plus, comparé à 1997, la proportion des enfants ayant survécu sans complication sévère - saignements cérébraux, entérocolite nécrosante et dysplasie broncho-pulmonaire sévère, notamment - a augmenté de 14,4% pour les prématurés nés entre la 25ème et la 29ème semaine et de 6% pour ceux nés entre 30 et 31 semaines d'aménorrhée.

Cette évolution est à mettre en parallèle avec les pratiques médicales, a pointé le Dr Pierre-Yves Ancel. En effet, entre 1997 et 2011, le recours à la corticothérapie anténatale est devenu plus fréquent tout comme l'administration de surfactant qui pallie à l'immaturité pulmonaire. L'accouchement par césarienne qui reflète la volonté de prise en charge active a également progressé, a souligné le Pr François Goffinet, chef de la maternité Port-Royal (AP-HP, Paris). Cette période 1997-2011 n'a pas été marquée par l'arrivée de nouvelles techniques, mais par l'amélioration du savoir-faire, a pointé le Pr Jean-Christophe Rozé, chef du service de réanimation néonatale du CHU de Nantes. Le principal virage de cette période a été de toucher le moins possible les enfants, de renforcer le partenariat avec les parents, notamment en leur ouvrant les unités 24h/24, a résumé le Pr Rozé. Néanmoins, pour les enfants nés à 24 semaines, la survie sans complication sévère ne s'est pas significativement améliorée (elle est passée de 2,4% en 1997 à 7,4% en 2011), précisent les auteurs dans l'article du JAMA. Moins de 1% des enfants nés entre 22 et 23 semaines ont survécu.

94% de taux de survie à la 31ème semaine

La politique en France est de ne pas intervenir avant 24 semaines de gestation, écrit l'équipe dans le JAMA. Lors de la présentation des résultats, ils ont plutôt évoqué une zone grise, soit une tranche d'âge gestationnel pour laquelle la prise en charge en réanimation dépend de l'équipe médicale et des parents. A cet égard, la France est en décalage avec d'autres pays, tels que la Suède qui affiche des taux de survie supérieurs parce que la prise en charge en soins intensifs y est plus systématique entre 22 et 24 semaines.Mais pour l'instant aucune prise en charge optimale n'est identifiée, a commenté le Dr Ancel. De plus, la réflexion ne doit pas être aussi binaire, a nuancé le Pr Goffinet car outre l'âge gestationnel, le poids de naissance et la pathologie qui a entraîné la prématurité sont pris en compte.

Équipe de recherche en épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique" du Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité (Cress, unité 1 153 Inserm-université Paris-Descartes).

JAMA, publication avancée en ligne du 26 janvier 2015.


Source : infirmiers.com