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La polyarthrite rhumatoïde : une urgence articulaire

Publié le 14/04/2009

PARIS, Avril 2004 (APM Santé) - La polyarthrite rhumatoïde doit être considérée comme une urgence articulaire, a martelé le Pr Xavier Le Louët (service de rhumatologie, Rouen), lors d'une conférence de presse organisée dans le cadre du Medec, salon annuel de la médecine.

"Aux vus des résultats d'une enquête réalisée en 2003 par l'Association Française des Polyarthritiques (AFP) auprès de plus de 7.000 patients, le délai entre l'apparition des premiers signes cliniques et le diagnostic reste encore supérieur à deux ans. Or, il faut garder à l'esprit que la destruction du cartilage et de l'os est précoce et que ces lésions sont irréversibles. D'où la nécessité d'instaurer le plus tôt possible un traitement de fond, dans le but de freiner voire de stopper l'évolution de la maladie", rappelle le Pr le Louët.

Selon lui, le traitement se réduit encore trop souvent à des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), alors que les biothérapies constituent une révolution thérapeutique.

L'organisme produit deux types de cytokines, rappelle-t-il : des pro-inflammatoires (Il-1, Il-6, TNF alpha) et des anti-inflammatoires (Il-4, Il-10). Au cours de la polyarthrite rhumatoïde, se produit un déséquilibre en faveur des cytokines pro-inflammatoires. Les biothérapies permettent, selon l'un des mécanismes mis en évidence, de bloquer celles-ci en empêchant les TNF de se fixer sur leur récepteur et de provoquer le signal inflammatoire.

La réponse ACR 20 (amélioration de 20% des symptômes cliniques) à 6 mois sous biothérapie s'élève jusqu'à 71%, l'ACR 50 jusqu'à 39% et l'ACR 70 jusqu'à 15%.

"Les anti-TNF alpha agissent non seulement sur les phénomènes inflammatoires, mais également sur la destruction ostéo-articulaire (en inhibant la progression de ce phénomène d'au moins 60 à 70% des patients)", révèle le spécialiste. Cette classe médicamenteuse peut, en outre, être associée au traitement de fond habituel en cas de mauvais pronostic structural, annonciateur de destruction ostéo-articulaire à court et moyen terme, ajoute-t-il.

Mais de l'avis du Pr Le Louët, un autre aspect très important de la prise en charge du polyarthritique doit être considéré : celui relatif au réseau ville/hôpital, faisant participer les rhumatologues hospitaliers et libéraux ainsi que les médecins généralistes. "Le réseau tel qu'il a été développé en Haute-Normandie (réseau Caribou) permet de mieux assurer aux malades une égalité d'accès aux biothérapies, de pouvoir disposer, pour les médecins quels qu'ils soient, d'un dossier patient partagé, de favoriser une prise en charge ambulatoire et d'harmoniser les pratiques", décrit-il.

D'autres réseaux se développent en France et deux réseaux labellisés existent d'ores et déjà en Languedoc-Roussillon et à Lille. Un médecin généraliste suit entre 1 et 3 patients atteints d'une polyarthrite rhumatoïde. Son intégration au sein d'un réseau de santé lui permet une meilleure gestion de la surveillance, du suivi intercure (pour une biothérapie, par exemple), ainsi que des effets indésirables liés aux différents traitements./ajr

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Source : infirmiers.com