Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

La mortalité de la schizophrénie et du trouble bipolaire en augmentation

Publié le 01/10/2011

La surmortalité associée à la schizophrénie et au trouble bipolaire aurait augmenté dans les années récentes, selon une étude britannique publiée dans le British Medical Journal (BMJ) le 17 septembre dernier.

De nombreuses études ont mis en évidence une élévation de la mortalité dans ces maladies psychiatriques, liée à une augmentation des décès à la fois de cause non naturelle (suicides, accidents) et naturelle. Le gouvernement britannique ayant lancé depuis quelques années des actions visant à diminuer la mortalité dans ces maladies, Uy Hoang de l'université d'Oxford et ses collègues ont voulu voir si cela avait eu un effet.

Ils ont étudié le taux de décès standardisé (nombre de décès observés divisé par le nombre attendu dans la population générale de même âge) pour la schizophrénie et le trouble bipolaire entre 1999 et 2006.
Contrairement à ce qu'ils espéraient, le taux de décès standardisé n'a pas diminué mais a au contraire augmenté durant les années de l'étude, pour atteindre un doublement du risque.

  • Dans la schizophrénie, le taux de décès standardisé était de 1,6 en 1999 et est monté à 2,2 en 2006.
  • Pour le trouble bipolaire, le taux de décès standardisé était de 1,3 en 1999 et est monté à 1,9 en 2006.

Bien que dans ces maladies, le risque de décès de cause non naturelle soit très élevé (le taux de décès standardisé est supérieur à 10), il y a eu pas ou peu d'augmentation durant la période étudiée.
L'augmentation du risque de décès était principalement liée à une augmentation des décès de cause naturelle, notamment de cause cardiovasculaire (le taux standardisé étant passé de 1,6 en 1999 à 2,5 en 2006) et de cause respiratoire (passé d'un taux standardisé d'environ 3 à 5).

Sans remettre en question les mesures qui ont pu être prises outre-Manche, les chercheurs soulignent la nécessité d'aller plus loin dans la prévention de cette surmortalité.
Toutefois, concernant la surmortalité de causes naturelles, les raisons ne sont pas totalement claires. Dans ces maladies psychiatriques, il y a une augmentation de comportements à risque comme le tabagisme et la prise de drogues, ainsi qu'un risque augmenté de mauvaises conditions sociales et de logement. Les chercheurs évoquent aussi de possibles complications des antipsychotiques.

Mais ces facteurs ne suffisent pas à expliquer entièrement le surrisque et ils estiment nécessaire de préciser aussi la contribution des facteurs de risque plus généraux que sont l'hypertension, l'hypercholestérolémie, le diabète, le surpoids... chez les patients schizophrènes et bipolaires.


Source : infirmiers.com