La gale, première cause de dermatose professionnelle infectieuse

La gale ressort comme la première cause de dermatose professionnelle d'origine infectieuse, déclarée principalement par le personnel soignant non infirmier, selon des données de l'assurance maladie présentées le 6 décembre 2011 au congrès de la Société française de dermatologie (SFD) à Paris.

Les dermatoses professionnelles d'origine infectieuse soulèvent des problèmes de diagnostic et de reconnaissance, rappellent le Dr Bruno Halioua de l'Institut Alfred Fournier à Paris et ses collègues dans le résumé de leur communication orale.

Ils décrivent les caractéristiques épidémiologiques et les conséquences socioprofessionnelles de ces dermatoses chez les travailleurs salariés à partir des données recueillies par la direction des risques professionnels de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS).

Entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2008, 764 cas de dermatose d'origine infectieuse ont été reconnues comme maladie professionnelle par le régime général, ce qui représente 5,6% de l'ensemble des dermatoses professionnelles et 0,5% de la totalité des maladies professionnelles.

A partir du nombre de travailleurs salariés suivis en médecine du travail en France (base de données Alisse de l'Insee), les chercheurs ont estimé l'incidence des dermatoses professionnelles infectieuses à 1 cas pour 100.000 travailleurs salariés. Ces dermatoses touchent davantage les femmes (67,1%), les 40-49 ans (29%) et les 30-39 ans (27%), contre 21% chez les 50-59 ans et les 20-29 ans.

Les trois professions les plus à risque de dermatoses professionnelles infectieuses sont par ordre décroissant le personnel soignant non infirmier, le personnel chargé du ménage et de l'entretien et les bouchers.

La gale est l'affection la plus fréquemment rapportée, suivie de l'onyxis/péri-onyxis candidosiques.

Au total, les dermatoses professionnelles d'origine infectieuse ont entraîné une perte de 16.986 journées de travail et le nombre moyen de journées de travail perdues par patient était de 22 jours.

Ces données montrent que, globalement, les dermatoses professionnelles d'origine infectieuse sont peu fréquentes chez les travailleurs salariés.

Parmi les professions les plus exposées, la place de la gale pourrait s'expliquer par un risque de contamination plus important et par une possible carence des mesures de prévention, commentent les chercheurs.

Les autres dermatoses qui sont moins fréquemment rapportées peuvent avoir un retentissement important en raison des complications qu'elles sont susceptibles d'entraîner.

Cette étude descriptive permet de sensibiliser les dermatologues sur le nombre et le type de dermatoses professionnelles infectieuses rapportés en France chez les travailleurs salariés, concluent-ils.