Ces Assises avaient été annoncées dans le sillage d’une triple épidémie de Covid, grippe et bronchiolite qui, en novembre 2022, avait particulièrement secoué des services d’urgences déjà en fortes tensions. Les 121 auditions et plus de 2 000 contributions écrites qui ont mené à la tenue de ces Assises ont surtout permis de dresser un constat : la dégradation de plusieurs indicateurs autour de la mortalité infantile ou de la santé mentale des jeunes au cours des dernières années. La feuille de route portée par les cabinets des ministres délégué de la Santé, Frédéric Valletoux, et chargée de l’Enfance, Sarah El Haïry, se veut « ambitieuse », indiquent-ils. Face aux difficultés que rencontre le secteur, « nous avons souhaité repenser profondément notre approche de la santé des enfants », a expliqué Frédéric Valletoux dans une déclaration transmise à l'AFP, estimant que ce plan est « un véritable tournant dans notre approche de la santé des plus jeunes ».
Création d'une nouvelle mention pour les infirmiers en pratique avancée
Côté professionnels de santé, le gouvernement a notamment annoncé que la spécialité puériculture intègrera prochainement de la pratique avancée dans son exercice, une évolution que les infirmières puéricultrices (IPDE), dont le référentiel n'a pas bougé depuis 1983, attendaient. Celle-ci est prévue pour la rentrée de septembre 2027 au plus tard.
Le plan prévoit aussi de faciliter l'accès aux orthophonistes, sans passage au préalable par un médecin traitant, ainsi qu’une augmentation du nombre de places en formation pour cette spécialité (à hauteur de 10% dès 2025, puis de 50% en 2030). Pour ces professionnels qui interviennent en établissement public et pour les pédopsychologues, notamment face aux besoins croissants des centres médico-psychologiques (CMP), des revalorisations sont attendues. En néonatologie, un objectif d’un lit pour 1 000 naissances en réanimation a été fixé à horizon 2027. Il s’agit aussi de « former mieux et former davantage de professionnels à la santé de l’enfant », font savoir les deux ministères. Le gouvernement compte ainsi accroître de 50% le nombre de places en formation en médecine pédiatrique d’ici à 2030 pour atteindre 600 places par an.
Un plan qui mise sur la prévention
La feuille de route entend également mettre l’accent sur la prévention, en appuyant notamment sur la systématisation de la réalisation des 20 examens obligatoires de l’enfant. Est également prévue la création d’un nouvel examen pour détecter les éventuels troubles du langage, optiques ou du neuro-développement – le dépistage de ces derniers ayant été inclus dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2024 à la suite d’une promesse d’Emmanuel Macron. « La refonte en cours du carnet de santé de l'enfant permettra d'avoir un meilleur suivi de ces examens », ont fait valoir les entourages des ministres. Certains de ces examens devront d’ailleurs faire l’objet d’une revalorisation, à négocier entre l’Assurance maladie et les médecins. Un volet est consacré à la prise en charge des enfants victimes de violences, pour améliorer leur accès aux soins grâce à des examens gratuits en santé mentale ou avec des psychomotriciens. A noter également : l'extension l'an prochain aux praticiens exerçant en ville de la vaccination contre la bronchiolite avec le Beyfortus, traitement de Sanofi introduit à l'automne 2023 dont l'utilisation était jusque-là réservée aux maternités.
Côté parents enfin, des mesures ont également été identifiées : systématisation d’un entretien après accouchement entièrement remboursé pour prévenir la dépression post-partum des mères, ou création de lieux d’accueil d’urgence ou garderies solidaires comme solutions de répit pour éviter l’épuisement parental.
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