«Le système donne l'illusion d'avoir tenu» déplore le syndicat dans un communiqué publié mercredi 6 septembre, soulevant une réalité bien plus inquiétante : «Mais les conditions d'accueil et de soins sont profondément altérées. Les conditions de travail sont devenues insupportables et inhumaines pour nos professionnels épuisés. La sécurité sanitaire n'est parfois plus assurée, y compris pour l'urgence vitale».
Le syndicat, qui regrette «l'absence de recueil centralisé» des données sur les difficultés rencontrées par les services, a réalisé lui-même une enquête auprès des services mobiles d'urgences et de réanimation (SMUR) et des urgences sur les conditions de travail observées en juillet et août.
C'est catastrophique en termes de délais d'attente, de sécurité du patient, d'épuisement des équipes et de qualité des soins
Chiffres à l'appui
Selon ce bilan, portant sur «plus de la moitié» des 680 structures d’urgence en France, 163 services d'urgence ont fermé au moins une fois au cours des deux mois d'été, tandis que 166 SMUR ont fermé au moins une unité sur la période. «La nouveauté, c'est que l'an dernier, c'était quelques services par-ci par-là. Cette année, quasiment tous les départements sont concernés», souligne Marc Noizet, président du syndicat et chef des urgences et du Samu de Mulhouse (Haut-Rhin). De même, 157 services d'urgence disent avoir fermé au moins une ligne médicale, en lien avec les fortes tensions sur la disponibilité des médecins urgentistes, notamment depuis avril 2023 et l'entrée en vigueur de la loi Rist sur l'intérim médical. Le constat du syndicat est sans appel :
«Il y a des tas de services qui tiennent à bout de bras un fonctionnement, avec des médecins en moins pour accueillir les patients», indique le Dr Noizet. «C'est catastrophique en termes de délais d'attente, de sécurité du patient, d'épuisement des équipes et de qualité des soins».
"Fluidifier l'aval des urgences"
Concernant les SAMU-Centres 15, trois-quarts d'entre eux disent avoir eu besoin de renforts d'assistants de régulation médicale (ARM), mais un tiers n'ont pas pu en trouver. «Il faut qu'il y ait reconnaissance de la gravité de la situation, et qu'il y ait des investissements, notamment sur l'attractivité hospitalière», assure Marc Noizet.
Le syndicat demande notamment de "fluidifier l'aval des urgences", en augmentant le nombre de lits d'hospitalisation, de revaloriser les salaires des permanences de soin effectuées la nuit ou le week-end, ou encore de renforcer les services de régulation de l'accès aux urgences.
La Fédération hospitalière de France (FHF) relève pour sa part que la situation des services d'urgence s'est dégradée dans 41% des établissements par rapport à 2022, et que l'accès aux lits d'hospitalisation s'est détérioré en un an dans 52% des établissements (cf notre papier sur la question).
Quant au ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, il a présenté d'autres chiffres. «On a 680 services d'urgence en France, 5 ont été entièrement fermés cet été, une quarantaine ont dû fermer ponctuellement», a-t-il assuré sur France 2.
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