Les fédérations des régimes complémentaires de retraite des salariés du privé Agirc (cadres) et Arrco (non cadres) ont publié un "Guide à l'usage des établissements pour personnes âgées" sur la santé bucco-dentaire, en partenariat avec l'Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD).
Ce guide de 120 pages, construit de manière didactique, retrace les résultats d'une enquête réalisée sur le sujet dans des établissements médico-sociaux et sanitaires du parc Agirc-Arrco (principalement des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes Ehpad), puis donne une méthode pour aider ces structures. Cette méthode est déclinée en sept chapitres :
- former les personnels soignants (outils et méthode, freins et leviers, bilan des formations du programme Agirc-Arrco/UFSBD);
- sensibiliser les résidents, leur famille et le personnel non soignant (outils et méthode, freins et leviers, bilan de la sensibilisation du programme Agirc-Arrco/UFSBD);
- favoriser le repérage et le dépistage (outils et méthode, freins et leviers);
- travailler avec un réseau de santé, trouver des référents (avec des exemples de partenariats et de réseaux existant et un zoom sur les réseaux de santé bucco-dentaire, les référents ordinaux, l'ordre des chirurgiens-dentistes, les avantages et limites de l'unité mobile de soins Bucco-bus);
- adapter les gestes quotidiens ;
- s'équiper (mallette pour soins ambulatoires, matériel spécifique);
- connaître la réglementation (obligations et définition des rôles des infirmiers, des aides-soignants, des aides médico-psychologiques AMP et l'intervention des libéraux).
"Il s'agit, au travers du guide, de partager nos pratiques à partir de l'expérience que l'on a, qu'elles puissent être utiles pour les autres acteurs du secteur", a résumé auprès de l'APM Anne Saint-Laurent, directrice de l'action sociale de l'Agirc et de l'Arrco. Pour réaliser ce guide, "nous avons fait l'inventaire de ce qui existait dans l'ensemble de notre parc d'Ehpad. Nous avions une dizaine d'établissements [sur une soixantaine] qui avaient des partenariats locaux, avec des réseaux de soins notamment, ou qui avaient mis en place différentes formes d'accompagnement", a-t-elle précisé.
Besoin de soins urgents chez 14% des résidents
"Constatant que pour les 50 autres, il n'y avait rien, nous avons construit un programme qui visait à la fois la sensibilisation, la formation du personnel et des résidents, mais aussi la mise en place de dépistages de première intention pour les résidents et de soins bucco-dentaires de confort, en assurant le relais auprès des professionnels sur place", a expliqué Anne Saint-Laurent. Par ailleurs, "comme a priori nos établissements ne sont pas moins bons ni meilleurs que les autres, l'enquête que nous avons réalisée nous a permis, finalement, d'avoir une collecte de données, si ce n'est épidémiologique, en tout cas assez descriptive de l'état de santé bucco-dentaire dans les établissements médico-sociaux et sanitaires", a-t-elle fait valoir.
Selon cette enquête, qui a analysé 358 dépistages réalisés dans 13 établissements Agirc-Arrco, 52% des résidents ont des problèmes de parodonte (dont 19% sont importants) et 10% présentent des mobilités dentaires. Au final, 14,2% avaient, après ce diagnostic, besoin de soins d'urgence (pour douleur, blessure, infection ou mobilité), 39,6% de détartrage, 37,6% de soins de carie, 26,6% d'extractions et 33,4% de prothèse.
Le cahier des charges, réalisé avec l'UFSBD à partir de cette enquête, comprend, "en plus des formations de l'ensemble du personnel, la mise en place de référents des correspondant en santé orale pour que cette action ne retombe pas comme un soufflé, et bien sûr une évaluation", a indiqué la directrice de l'action sociale, précisant que les correspondants sont en cours de déploiement dans tous les établissements de l'Agirc-Arrco. "Nous avons évalué la formation dispensée aux personnels pour voir s'ils étaient en capacité d'agir différemment. Ce n'est pas facile. Même si les soignants peuvent avoir des comportements parfois un peu hygiénistes, les dents, cela reste un peu tabou", a-t-elle observé. Cela dit, en étant sensibilisées et formées, "les personnes peuvent vraiment s'approprier des choses très concrètes qui permettent de faire le bon repérage et la juste orientation, pour mettre en place le juste soin au bon moment".
Un correspondant en santé orale dans chaque EHPAD
Par ailleurs, le fait d'avoir un correspondant en santé orale dans l'établissement paraît être un élément facilitateur. "Il connaît les relais en externe pour avoir la meilleure orientation possible, il les installe, et en même temps, il donne les clés aux collaborateurs pour sensibiliser sur l'importance de la santé orale", a-t-elle signalé. Anne Saint-Laurent a néanmoins remarqué que "le coeur du problème" était que "très peu de dentistes viennent dans les établissements". "En même temps, installer un siège dédié dans les Ehpad, ce sont des coûts qui peuvent être élevés. C'est pour cela aussi que nous avons réalisé ce guide, pour alerter sur les différents choix qui peuvent se poser." Elle a aussi remarqué que "les dentistes, lorsqu'ils ont comme interlocuteurs des référents en santé orale, savent que quand quelqu'un leur a été orienté, c'est qu'a priori le premier niveau de dépistage a été réalisé".
Le guide, publié sur le site interne de l'action sociale de l'Agirc-Arrco, est aussi "à disposition de tous les acteurs qui nous le demandent, même en nombre". A noter que dans le même esprit, l'Agirc-Arrco a déjà publié un guide pour l'adaptation des établissements médico-sociaux et sanitaires en matière de déficiences sensorielles, et en publiera un, au premier semestre 2016, sur le développement durable et le projet Add'âge. Ces travaux entrent dans le cadre des orientations prioritaires de l'action sociale 2014-18 des caisses de retraites complémentaires.
"Santé bucco-dentaire: guide à l'usage des établissements pour personnes âgées en partenariat avec l'UFSBD- 2014", Agirc-Arrco (PDF)
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