A l'occasion de la Journée internationale de l'aide-soignant, le 26 novembre dernier, cet infirmier a répondu à l'appel d'une Lettre à un(e) ami(e) qui voudrait devenir aide-soignant(e). Il adresse, en toute bienveillance, son courrier à Amélie...
Bonjour Amélie,
Tu as un métier qui ressemble parfois à un calvaire… Tu bosses toutes tes journées pour apporter du bien-être à des personnes qui, même si elle s’en rendent compte, ignorent ton métier au point de te nommer infirmière. Quelque part, c’est un juste retour des choses au regard de ton choix initial. Je travaille en gériatrie après avoir longtemps fait de la cancérologie avec une pincée de soins palliatifs entre les deux. La gériatrie, service contraire à mon choix initial (oncologie), est un lieu où l’on comprend bien le rôle de l’aide-soignante. Mon établissement comporte plus d’AS que d’IDE et c’est assez comique de s’apercevoir que le nombre fait le pouvoir, et les IDE qui ne comprennent pas cela se trouvent mises à mal. C’est un juste retour de chose.
Votre rôle de « fourmis ouvrières » du soin n’est que rarement reconnu mais nos personnes soignées ne s’y trompent pas en vous qualifiant « d’infirmières » car vous effectuez ni plus ni moins le rôle propre de l’IDE, voire même une bonne part du rôle relationnel. C’est la réalité du monde sanitaire français d’aujourd’hui. Le rôle technique, qui pour beaucoup d’IDE est le seul beau rôle gratifiant de l’infirmier, est surtout valorisant aux yeux des médecins, nous sommes devenus des techniciens de santé à leur service. Le public a bien compris que le rôle de l’infirmière est d’aider à vivre une période de dépendance, ce pourquoi votre métier n’est pas connu du public : aides-soignantes, vous êtes leur infirmières !
Juste pour information, je travaille de nuit avec des personnes âgées et mon rôle propre est aussi développé que mon rôle délégué. Je suis heureux de cette situation qui me rapproche beaucoup plus de la notion de binôme, avec 1,5 AS chaque nuit à mes côtés, que n’importe quelle IDE de journée. Et rien ne remplace une bonne AS ! Et je te rejoins chère Amélie sur le fait qu’il faut arriver dans des unités type soins palliatifs pour avoir une juste reconnaissance de sa place d’individu soignant. L’hôpital ne valorise réellement que le sommet de la hiérarchie sanitaire, pas les personnels de base. Dans un CHR, l’infirmière de réanimation ou de chirurgie est plus reconnue que celle de gériatrie. Dans un établissement gériatrique, cette valorisation n’a plus court. Soit, je suis un piètre technicien comparé à un infirmier de neurochirurgie ou d’hémodialyse mais je suis un infirmier dans toute sa dimension de base, technique et relationnelle.
Un infirmier très respectueux de votre métier si peu connu, mais oh combien indispensable. Je remercie beaucoup toutes les aides soignantes.
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse