La pesée des seniors permet la création d’une courbe de poids intégrée au dossier de suivi nutritionnel de la personne. Elle est absolument primordiale pour prévenir ou diagnostiquer la sévérité d’une dénutrition chez le patient. Les séniors résidant en maisons de retraite sont particulièrement exposés à la dénutrition : entre 15 et 38 % d'entre eux seraient en effet affectés.
Cet article est une publi-information de Mediq
Une récente enquête de l’UFC-Que Choisir atteste que 38% des résidents en Ehpad souffriraient effectivement de dénutrition ! L’enquête met également en relief plusieurs causes possibles : non-respect des critères nutritionnels (pas assez de fruits, de protéines, de plats non industriels) mais aussi du temps entre les repas ou de jeûne maximal… Selon la même enquête, 18% des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ne respecteraient pas la pesée mensuelle, entraînant de ce fait de nombreux risques pour les seniors.
La dénutrition touche plus particulièrement les séniors résidant en maisons de retraite : entre 15 et 38 % d’entre eux, soit entre 100 000 et 200 000 personnes.
Pas assez de pesées : les risques pour le senior
Chez les personnes âgées dépendantes en Ehpad, la dénutritrion peut avoir des conséquences dramatiques si elle n’est pas diagnostiquée tôt. Des affections graves peuvent rapidement survenir : déficit immunitaire, infections, fractures si carences en protéines ou calcium, escarres, perte d’autonomie… Une prise ou une perte de poids de plus de 5% en un mois ou de 10% en 6 mois doit représenter un signal d’alarme. Elle doit donc être absolument signalée par l’aide-soignant au médecin en charge du patient. C’est pourquoi il est essentiel de réaliser régulièrement une pesée rigoureuse pour chaque senior, quelle que soit sa situation. Cette pesée peut aussi permettre de relever d’autres informations telles que la masse graisseuse, d’eau ou de muscle avec une balance impédancemètre par exemple.
Dans tous les cas, la dénutrition accroît drastiquement le risque de maladies en tous genres, et le taux de mortalité du patient.
Les critères d’une pesée fiable
Avec l’albuminémie, le poids est une variable clé dans le suivi nutritionnel du patient. Il s’agit aussi de l’un des paramètres les plus simples à obtenir, lorsqu’aucune erreur n’est faite. Cela signifie :
- que la pesée doit se faire avec du matériel médical adapté à la situation physique de la personne (mobilité réduite ou non) ;
- que la pesée doit être réalisée au même moment de la journée et à chaque fois sur une plateforme de pesée ;
- que la balance doit être remise à zéro pour que le poids affiché soit exact ;
- que les conditions de la pesée doivent être les mêmes à chaque fois (le patient doit être habillé de la même façon, en chemise de nuit ou en pyjama, par exemple) ;
- que l’aide-soignant prenne en compte le poids des accessoires (corset, ceinture de contention…) ou du fauteuil roulant dans son estimation du poids. Le poids d’un fauteuil roulant doit normalement avoir été calculé à son arrivée dans l’établissement, et indiqué sur une étiquette de façon à faciliter le travail de l’aide-soignant.
Compte tenu des risques induits par la dénutrition, la Haute Autorité de Santé (HAS, avril 2007) recommande qu’en institution, le dépistage de la dénutrition soit réalisé une fois par mois, notamment par le biais de la mesure du poids et de son évolution dans le temps, le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC), l’estimation de l’appétit ou des apports alimentaires.
Une première pesée du senior doit donc avoit automatiquement lieu lors de son arrivée en Ehpad, mais le suivi ne doit pas s’arrêter là. Une pesée mensuelle est fortement recommandée pour améliorer la qualité de vie des seniors au quotidien, mais aussi et surtout pour limiter le taux de mortalité en Ehpad qui est malheureusement déjà très élevé chez les 80 ans ou plus.
• Lire l'Enquête de que Choisir « Alimentation en Ehpad - Une politique de prévention s’impose ! »
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