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PARAMEDICAL

Le métier d'orthophoniste : qui, comment, pour quoi faire ?

Publié le 12/03/2009

Dans le cadre de la prescription médicale, l'orthophoniste établit un bilan qui comprend le diagnostic orthophonique, les objectifs et le plan de soins.

L'orthophonie consiste :

  • à prévenir, à évaluer et à prendre en charge, aussi précocement que possible, par des actes de rééducation constituant un traitement, les troubles de la voix, de l'articulation, de la parole, ainsi que les troubles associés à la compréhension du langage oral et écrit et à son expression, quelle qu’en soit l’origine ;
  • à dispenser l'apprentissage d'autres formes de communication non verbale permettant de compléter ou de suppléer ces fonctions.

La profession d'orthophoniste

Dans le cadre de la prescription médicale, l'orthophoniste établit un bilan qui comprend le diagnostic orthophonique, les objectifs et le plan de soins. Le compte rendu de ce bilan est communiqué au médecin prescripteur accompagné de toute information en possession de l'orthophoniste et de tout avis susceptible d'être utile au médecin pour l'établissement du diagnostic médical, pour l'éclairer sur l'aspect technique de la rééducation envisagée et lui permettre l'adaptation du traitement en fonction de l'état de santé de la personne et de son évolution. Il propose les examens complémentaires qu’il juge nécessaires.

L’orthophoniste est un auxiliaire médical, dont le statut est régi par le code de la santé.

Formation initiale

Il existe en France actuellement 15 centres de formation, dépendant des facultés de médecine, habilités à dispenser la formation initiale d’orthophonie. Les études durent actuellement 4 ans et comprennent 1.700 heures de cours théoriques (disciplines fondamentales et spécifiques) et 1200 heures de stages pratiques. Elles sont sanctionnées par la soutenance d’un mémoire de recherche. Pour y accéder, il faut être admis à un concours d’entrée ; en effet, il existe un numerus clausus (quota de 700 places environ en 2006). Le diplôme d’exercice professionnel est un diplôme de l’enseignement supérieur délivré conjointement par les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur ; il s’intitule Certificat de Capacité d’Orthophoniste (CCO).

VAE

Pour le moment, la validation des acquis de l’expérience n’est pas un moyen d’accéder à la profession ou à l’accès direct aux études d’orthophonie (actuellement, il faut en effet obligatoirement passer l’examen d’aptitudes permettant l’admission dans les centres de formation d’orthophonistes).

Exercice professionnel

Les orthophonistes peuvent exercer en tant que salariés (Fonction publique hospitalière ou territoriale ou employeurs du secteur privé médico-social avec conventions collectives) ou en tant que libéraux (en cabinet mono ou pluridisciplinaires) ; ils sont alors conventionnés avec l’assurance maladie. Certains orthophonistes ont un exercice mixte.

Revenus

  • pour les salariés :
  • dans la fonction publique hospitalière le salaire de début de carrière est de 1.523 € brut et après 20 ans de carrière 2.235 €.
  • dans la convention collective du 15 mars 1966 un orthophoniste débute à 1.553 € et en fin de carrière perçoit 2.727 € de salaire brut.
  • dans le secteur sanitaire non-lucratif, la convention collective du 31 Octobre 1951, le salaire brut de début de carrière est de 1.741 € et peut aller jusqu’à 2.395 € après 25 années de carrière.
  • pour les libéraux : au 1er janvier 2005, recettes moyennes par an : 45.000 € (chiffres assurance maladie) ; chiffres AGA-O : 1er janvier 2005, 47.178 € de recettes par an, dont 44% de frais professionnels (moyennes calculées sur les 8.000 adhérents de l’association de gestion agréée des Orthophonistes).

Les organisations professionnelles

Il existe deux fédérations syndicales :

  • la Fédération Nationale des Orthophonistes, seule représentative de la profession (elle négocie et signe les conventions) qui fédère 22 syndicats régionaux en métropole et outre-mer, eux-mêmes organisés en syndicats départementaux.
  • la Fédération des Orthophonistes de France, minoritaire, n'a pas la représentativité (pour négocier la convention). Elle participe cependant à toutes les réunions au ministère sur la formation initiale depuis plusieurs années.

La F.N.O. fait partie au plan européen du CPLOL (Comité permanent de liaison des orthophonistes-logopèdes), qu’elle a fondé en 1988 à Paris.

Existent aussi une société savante reconnue, l’UNADREO (Union nationale des associations pour le développement, la recherche et l’évaluation en orthophonie), et une association humanitaire, OdM (Orthophonistes du Monde), toutes deux fondées par la FNO respectivement en 1982 et en 1992.

La F.N.O. s’est toujours opposée, jusqu’à présent, à la création d’une structure ordinale (ordre des orthophonistes) pour des raisons pratiques et idéologiques, inadaptée à la profession et recouvrant le champ d’actions du syndicalisme orthophonique, bien plus large que la seule défense des intérêts économiques des professionnels. Elle lui préfère la promulgation de règles professionnelles avec des structures juridictionnelles dédiées.

Exercice professionnel à l’étranger

En dehors de l’Union européenne, la France n’a aucun accord bilatéral de reconnaissance mutuelle des diplômes. En conséquence, très peu de pays de droit reconnaissent le diplôme français ; seuls les pays où l’orthophonie n’existe pas officiellement acceptent que des orthophonistes français y exercent (Afrique francophone, Maghreb…). Inversement, en dehors des diplômes délivrés par un pays membre de l’union européenne, la France ne reconnaît pas les diplômes étrangers.

Reconnaissance des diplômes en Europe

Depuis 1991 est en vigueur une directive européenne de reconnaissance mutuelle des diplômes. Une nouvelle directive a été adoptée par le Parlement européen en juin 2005, qui n’est pas encore traduite en droit interne (échéance 2008). Une commission consultative auprès du ministre de la santé instruit les dossiers de demande de reconnaissance des diplômes délivrés dans les pays de l’UE. Sont pris en compte la formation initiale ainsi que les acquis professionnels. En cas de déficit substantiel constaté dans la formation du demandeur, un examen d’aptitude ou un stage compensatoire sont proposés, organisés par les DRASS en relation avec un centre de formation d’orthophonistes.

Les livres

Pour en savoir plus

Jean-Marc KREMER Chargé de mission FNO Fédération Nationale des Orthophonistes)


Source : infirmiers.com