Le suivi des 800 000 femmes qui accouchent chaque année en France est gravement compromis par le manque de sages-femmes libérales et de PMI.
En France, plus de 800 000 femmes par an mènent une maternité dite « ordinaire ». Mais pas de révision « éthique » pour les accueillir ! Elles et leurs bébés sont mis à la porte des services hospitaliers, appelés communément « maternités », après seulement 48 à 72 heures de séjour !
À Paris, par exemple, le seul relais de ces jeunes mamans pour continuer à être suivies est de prendre rendez-vous avec une sage-femme libérale ou de voir en consultation une sage-femme de Protection Maternelle et Infantile (PMI). Sauf qu’il n’y a que 60 sages-femmes libérales et moins de 17 sages-femmes de PMI pour plus de 40 000 naissances, dont 30 000 naissances domiciliées à Paris intra muros…
C’est se moquer des femmes, de leur santé et de celle de leur enfant. C’est se moquer des professionnels de santé : sages-femmes, infirmières et médecins de ville.
La France a besoin de davantage de sages-femmes qui rendent un réel service de santé à la population. Aussi, l’intégration des écoles de sages-femmes à l’université doit être une opportunité pour déssaturer les écoles et augmenter le numerus clausus, qui stagne péniblement à 1 017 étudiants avec, dans le meilleur des cas, moins de 900 diplômés qui sortent cinq ans plus tard.
La médecine de premier recours, les soins de santé primaire sont négligés par le personnel politique. Il faut cesser de prétexter le déficit de la Sécurité Sociale, mais faire les bons choix, ça évitera un nouveau scandale ! Il faut mener une véritable politique de santé, pertinente, répondant aux besoins réels de la société civile et ne privilégiant pas une unique catégorie de professionnels de santé.
Note de la rédaction d’Infirmiers.com
À l’occasion des journées du Collège national des sages femmes, sa présidente, Frédérique Teurnier, a relevé le paradoxe entre la reconnaissance des compétences et du rôle des sages-femmes libérales dans le suivi de la grossesse physiologique, d’une part, et d’autre part, leur manque de revalorisation financière, en particulier dans le suivi du retour précoce à domicile des femmes ayant accouché.
Par ailleurs, les syndicats de sages femmes libérales se sont récemment regroupés en intersyndicale – Organisation nationale et syndicale des sages femmes (ONSSF). Le but est « d'exercer une forme de lobbying pour repositionner la sage-femme dans son coeur de métier. »
Françoise NGUYEN
Sage-femme directrice
Présidente de l’Association des Sages-Femmes Enseignantes Françaises ASFEF
presidente@asfef.fr
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