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AS

Empathie, vous avez dit empathie ?

Publié le 02/03/2018
emapthie soignant/soigné

emapthie soignant/soigné

L’empathie est la capacité d’entendre un récit en mettant de côté ses propres valeurs personnelles, de percevoir finalement  le monde de l’autre comme une possibilité d’exister sans effacer son propre récit.

Dans le cadre d’une relation professionnelle, l’empathie permet d’écouter, d'observer pour construire une pensée objective facilitant un soin dans les meilleures conditions. Se mettre à la place d’une personne soignée comporte des limites, comme l’expression partagée d’une émotion (joie, tristesse…) et nécessite un vocabulaire approprié, rassurant. L’empathie favorise les rapports de confiance et permet une meilleure compréhension de l’autre. Cette approche globale comprend l’histoire du patient, son contexte social, familial, ses pathologies qui peuvent modifier le comportement.

Chaque personne est unique et chaque relation ne s’arrête pas au simple regard, ni à la simple connaissance du recueil de données. La relation empathique implique une responsabilité envers l’autre. Construite consciemment comme une méthode relationnelle, l’empathie permet d’initier une juste distance et professionnalise le geste, la parole soignante, pour un moment donné. Il ne s’agit pas d’une relation thérapeutique mais d’un moyen d'accéder aux représentations pour en extraire des visions communes, des repères réels dans un contexte éducatif. L’empathie est un lent mouvement et un bref processus du langage mais aussi du corps puisqu’il exprime malgré nous l’accueil authentique d’une personne étrangère à notre intimité mais proche de notre objectif professionnel. L’empathie fait partie de plusieurs domaines :

  • de la bientraitance, qui ne tient pas compte de l’altération des sens ;
  • de la communication, verbale, non-verbale, non violente ;
  • de la relation d’aide, qui comporte aussi le non jugement, l’écoute active...


Pour Geneviève Laüt1, la “communication avec le patient est parfois sacrifiée du fait de la charge de travail et de la non-préparation des soignants à cette démarche. La communication nécessite un apprentissage et la possibilité pour chaque soignant de dire son impuissance dans certaines situations. À défaut, on observe parfois un évitement de la relation avec le patient, forme de protection face à l’inconnu, aux émotions douloureuses”. L’attitude empathique est une condition de la relation aidante, pour Chantal Pascal et  Marie-Claude Daydé2, cette aptitude à comprendre l’autre tout en restant soi même permet de “différencier ses émotions, ne pas penser à ce que nous aurions fait dans cette situation, mais au contraire laisser la personne malade exprimer son émotion, être elle-même”.

L’empathie est une technique relationnelle qui vise la qualité de la relation soignant-soigné. Celle-ci s’apprend aussi à partir des expériences rencontrées et analysées en équipe.

Notes



  1. Geneviève Laüt. De la communication à l’écoute L'aide-soignante. Volume 27, numéro 150. octobre 2013. pp 19-20
  2. Chantal Pascal et  Marie-Claude Daydé. La relation aidante au quotidien Soins Aides-Soignantes. Vol 5, N° 21. avril 2008. pp. 17-18

Christine PAILLARD
Ingénieur pédagogique
Auteur du Dictionnaire de la relation et de la communication


Source : infirmiers.com