La dénutrition touche deux millions de personnes en France. Elle concerne 40 % des personnes hospitalisées, et la moitié des personnes âgées séjournant à l'hôpital. D'où l'intérêt pour les aides-soignants de savoir détecter les situations à risque.
La dénutrition a de lourdes conséquences sur la qualité de vie des patients hospitalisés. Elle participe à la dégradation de l'état général du patient et peut multiplier le risque de mortalité par quatre. Par ailleurs, elle touche 40% des personnes à l'hôpital, et 50 % des personnes âgées hospitalisées en souffrent. Pourtant, elle peut être évitée simplement, à condition qu'elle soit dépistée. À l'hôpital comme en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), il est nécessaire pour l'aide-soignant, qui accompagne quotidiennement le repas des patients, de savoir reconnaître les situations à risque.
Prendre en charge la dénutrition chez la personne âgée
Dans ses recommandations1, la Haute Autorité de Santé (HAS) préconise un dépistage annuel des personnes âgées résidant à leur domicile. Lorsqu'elles demeurent en institution, le dépistage doit être réalisé une fois par mois, et il doit être systématique lors d'une hospitalisation. Il s'agit notamment de rechercher les situations à risque de dénutrition :
- psycho-socio-environnementales (isolement social, deuil, maltraitance, difficultés financières...)
- affection aiguë ou décompensation d'une pathologie chronique (douleur, fracture, escarres, intervention chirurgicale...) ;
- traitements médicamenteux au long cours (polymédication, médicaments entraînant une sécheresse de la bouche, des troubles digestifs, une somnolence...)
- troubles bucco-dentaires (mauvais état dentaire, appareillage mal adapté...) ;régimes restrictifs (sans sel, diabétique, amaigrissant... ;
- syndromes démentiels et autres troubles neurologiques (maladie d'Alzheimer, troubles de la vigilance, syndrome parkinsonien...)
- troubles de la déglutition (pathologie ORL…) ;
- dépendance pour les actes de la vie quotidienne ;
- troubles psychiatriques.
Une perte de poids ou d'appétit doivent également alerter les équipes. Il est ainsi nécessaire de mesurer le poids régulièrement (une fois par semaine si le patient est dénutri). L'aide-soignant doit se montrer particulièrement vigilant à la consommation des repas ainsi qu'à l'apport hydrique lorsqu'il débarrasse le plateau et signaler tout comportement suspect (refus de manger, fausse route, dégoût, nausées, douleurs abdominales…).
Pour une prise en charge nutritionnelle optimale, la HAS suggère de respecter les repères du Programme national nutrition santé (PNNS). Il est recommandé d'éviter une période de jeûne nocturne trop longue (supérieure à 12 heures). La fréquence des prises alimentaires peut également être augmentée et les produits riches en énergie et/ou protéines adaptés aux goûts du patient doivent être privilégiés. Bien sûr, un bon repas passe par une prise en soin adaptée. Charge à l'aide-soignant de bien installer le patient, de l'encourager durant la prise du repas, d'apporter une aide partielle ou totale si nécessaire, de s'assurer de sa satisfaction et d'essayer de comprendre un refus de manger.
La dénutrition concerne encore trop de personnes âgées. Rappelons en effet que 40 % d'entre elles sont hospitalisées car elles sont dénutries. L'aide-soignant peut largement contribuer au bien-être et à l'amélioration de l'état de santé de ces patients en rendant le temps des repas plus agréable.
1- Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_546549/fr/strategie-de-prise-en-…, Haute Autorité de Santé, avril 2007
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