Dans un communiqué, le Conseil international des infirmières (CII) s’alarme d’une baisse d’attractivité de la profession infirmière chez les plus jeunes au sein des pays les plus développés. Le récent rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur le sujet révèle en effet une baisse de 8% du nombre des jeunes de 15 ans qui prévoient de suivre une formation d’infirmier. « Si la pandémie de la COVID-19 a présenté les infirmières comme des héroïnes, elle a également mis en lumière leurs conditions de travail difficiles et leurs salaires bas », entraînant une diminution de la satisfaction au travail des professionnels, relève ainsi le CII dans un communiqué.
L’organisation juge donc le bilan « préoccupant », et ce d’autant plus qu’elle voit dans les infirmiers le moteur essentiel au déploiement de la couverture sanitaire universelle et que, parallèlement, la pénurie qui frappe ces professionnels tend à être mondiale. « La situation actuelle est le résultat d'un sous-financement historique et persistant des soins et d'un manque d'investissement dans la profession d'infirmière, exacerbé par la pandémie », déplore Pamela Cipriano, la présidente du CII. Et de tacler les gouvernements qui, plutôt que d’investir dans la profession (salaires, formation, conditions de travail), choisissent de recruter leurs personnels à l’étranger. Une nouvelle forme de « colonialisme » dont le CII s’alarme de plus en plus. « Soyons clairs : ces choix sont erronés et nous mènent dans la mauvaise direction », poursuit sa présidente, car ils ne permettront pas « de former les professionnels de la santé nécessaires pour garantir à tous des soins de santé de qualité, accessibles et durables. »
Une profession massivement féminine encore en butte aux inégalités
Le CII souligne également la nécessité d’attirer plus d’hommes dans cette profession, qui demeure massivement féminine. Même s’il ne s’agit pas d’une solution miracle pour « remédier aux inégalités et aux stéréotypes profondément ancrés » qui sont à l’origine de cette crise et du sous-investissement chronique à destination de ces professionnels, le recrutement renforcé de candidats masculins « doit faire partie de la garantie d’une future main-d’œuvre capable de répondre aux besoins de santé toujours croissants de tous les citoyens », plaide l’organisation. Son directeur général, Howard Catton, lui, encourage les jeunes garçons et les hommes qui souhaitent « être capable de gérer la complexité et l'imprévisibilité, prendre des décisions critiques, faire preuve de leadership et avoir la possibilité de faire une réelle différence dans la vie des gens » à choisir la profession d’infirmier.
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