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PSYCHIATRIE

IDE en psychiatrie : des missions et compétences à valoriser

Publié le 14/01/2014

La remise officielle le 8 janvier dernier à la ministre des affaires sociales et de la santé du rapport de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la santé mentale et l'avenir de la psychiatrie, rédigé par le député PS Denys Robiliard (Loir-et-Cher), a suscité plusieurs réactions sur le contenu du rapport.

Le rapport Robiliard balaie l'ensemble du champ de la psychiatrie et de la santé mentale

Lors de sa présentation publique en commission des affaires sociales de l'Assemblée mi-décembre 2013, le rapport n'avait pas suscité de réactions, note-t-on. La mission balaye, dans ce rapport, l'ensemble du champ de la psychiatrie et de la santé mentale et fait 30 propositions pour une meilleure prise en charge, un secteur rénové, une inclusion sociale favorisée et des moyens adaptés.

Dans un communiqué publié le 8 janvier 2014, l'ordre national des infirmiers estime que, dans un contexte "lourd" suite à l'agression d'une infirmière dans une unité pour malades difficiles (UMD) à Cadillac en Gironde, ce rapport augure d'une réforme utile des prises en charge et des moyens de la santé mentale en France.

L'ordre indique qu'il approuve la proposition de Denys Robiliard de revaloriser le rôle des infirmiers en psychiatrie et rappelle les pistes de valorisation du rôle de ces professionnels qu'il avait formulées en 2010. En mars 2010, l'ordre avait en effet présenté sa position en faveur d'une refonte de l'exercice infirmier en psychiatrie, plaidant pour une spécialisation, rappelle-t-on.

L'ordre appelle à ce que la prise en charge de la santé mentale soit au coeur du débat préparatoire à la stratégie nationale de santé, avec un focus particulier sur la question des personnels : normes, formation, compétences....

Dans un communiqué publié le 7 janvier 2014, le Collectif des 39, lancé par des professionnels de la psychiatrie (psychiatres, infirmiers, psychologues), se félicite que ce rapport soit le fruit d'une large consultation de l'ensemble des acteurs de la psychiatrie et qu'il tente de trouver un consensus au sein du champ psychiatrique. Il se réjouit de certaines avancées du rapport et notamment le fait qu'à la différence des rapports précédents, le rapport Robiliard réaffirme la place du secteur psychiatrique comme étant l'organisation la plus pertinente sur le plan clinique et en termes de maillage du territoire et d'accès aux soins. Le collectif émet toutefois quelques réserves. Il invite à nuancer la promotion des conseils locaux de santé mentale (CLSM), qui peuvent, selon lui, être des outils de normalisation des pratiques et des personnes. Il déplore aussi que le rapport plaide pour une "surspécialisation psychiatrique", estimant qu'elle était une des causes du morcellement des prises en charge. Plutôt que de soutenir la mise en place d'équipes mobiles aux objectifs toujours plus larges (précarité, géronto-psychiatrie, addictologie...), il serait plus avisé de soutenir les interventions généralistes et globales centrées sur la personne et non sur des troubles ou sur des problématiques spécifiques, estime le collectif.

En conclusion, il considère que le rapport présente des avancées dans l'attention du politique aux affaires psychiatriques mais que le travail devrait se poursuivre pour qu'une loi de santé mentale, à défaut un volet spécifique dans une loi de santé publique, soit le reflet des exigences réelles du terrain.

Dans un message adressé le 7 janvier 2014 notamment à la presse, André Bitton, président du Cercle de réflexion et de proposition d'actions sur la psychiatrie (CRPA), s'est montré critique sur les propositions du rapport sur le renforcement du rôle des usagers et sur la démocratie sanitaire.

Il juge notamment la préconisation de renforcer les conseils locaux de santé mentale gravement insuffisant[e]. Selon lui, les CLSM vont évidemment et massivement n'admettre d'usagers que triés sur le volet par les institutionnels qui dirigent ces conseils et qui les coopteront. Il reconnaît toutefois que ce rapport détonne par rapport aux précédents travaux depuis 2011 car il se base sur une psychiatrie qui tend à privilégier le rapport humain.

Dans un court communiqué publié le 8 janvier au soir, la ministre des affaires sociales et de la santé s'est contentée de rappeler que la santé mentale constituait une des cinq priorités de santé publique de la stratégie nationale de santé [SNS] annoncée, sans commenter le rapport, ni préciser les mesures qu'elle pourrait éventuellement retenir.

Rapport définitif de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la santé mentale et l'avenir de la psychiatrie


Source : infirmiers.com