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IBODE

IBODE : vers de nouvelles compétences

Publié le 19/05/2014
Infirmiers de bloc opératoire

Infirmiers de bloc opératoire

L'accès des infirmiers de bloc opératoire diplômés d'Etat (Ibode) à de nouvelles compétences, avec l'attribution d'actes exclusifs et de missions d'aide opératoire, est en bonne voie et pourrait être officialisé à l'automne, a indiqué à l'APM la présidente de l'Union nationale des associations d'Ibode (Unaibode), Brigitte Ludwig.

Des actes exclusifs bientôt confiés aux infirmiers de bloc opératoire

L'Unaibode organise ses journées nationales d'étude et de perfectionnement annuelles à Dijon jusqu'à vendredi. Environ 800 participants étaient attendus, selon la présidente, jointe le 12 mai 2014. Un forum abordant l'actualité professionnelle a eu lieu le 15 mai 2014

En février 2012, le ministère de la santé (alors piloté par Xavier Bertrand) avait sollicité l'avis de la Fédération des spécialités médicales (FSM) en vue de confier aux Ibode diplômés, sur prescription médicale et le cas échéant en présence de l'opérateur, des actes sous exclusivité d'exercice. La FSM a rendu en juillet 2012 un avis favorable à la délégation de plusieurs actes, après quoi des travaux se sont engagés sous l'égide de la direction générale de l'offre de soins (DGOS).

Ces travaux sont quasiment aboutis, a déclaré Brigitte Ludwig à l'APM. Quatre réunions de concertation avec les employeurs, les syndicats (notamment ceux de médecins) et les ordres ont eu lieu sous l'égide de la DGOS entre le 18 mars et le 7 avril, et se sont plutôt bien passées. Le décret sur le sujet doit encore être examiné par l'Académie de médecine, par le Haut conseil des professions paramédicales (HCPP) (peut-être début juillet 2014) et par le Conseil d'Etat, a-t-elle rapporté. Trois actes seraient confiés en exclusivité aux Ibode, sur prescription du chirurgien : l'installation du patient en posture chirurgicale, la pose de drains sous-cutanés et la fermeture de la paroi à la fin de l'intervention. De plus, une mission d'assistance technique, sous la supervision du chirurgien, deviendrait accessible aux Ibode. Ce travail d'aide-opératoire, comparable à celui de l'interne dans un CHU, serait surtout utile dans les cliniques et dans les petits hôpitaux, a noté Brigitte Ludwig. Les participants aux travaux n'ont pas souhaité définir un par un les actes concernés, car ils varient beaucoup suivant les spécialités chirurgicales et parce que les techniques évoluent vite. Pour accéder à ces actes et à cette mission, les Ibode devront effectuer une formation théorique et pratique de 49 heures en école d'infirmier de bloc.

La réingénierie du diplôme n'a pas encore repris

Brigitte Ludwig a aussi salué la parution, le 6 mars 2014, de l'arrêté sur la validation des acquis de l'expérience (VAE) des infirmiers souhaitant devenir Ibode . Les gens appellent dans les écoles pour se renseigner et les premiers dossiers vont pouvoir être transmis, a-t-elle observé. Elle a néanmoins regretté que le référentiel de VAE n'intègre pas encore le futur référentiel de formation des Ibode.

Sur la réingénierie du diplôme, les travaux n'ont pas repris et aucune nouvelle date de réunion n'est encore fixée avec les ministères compétents (santé et enseignement supérieur), alors que le rapport des Inspections générales des affaires sociales (Igas) et des affaires de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) sur l'universitarisation des formations paramédicales est paru en février 2014.

La reprise de la réingénierie, ainsi que la question d'une reconnaissance au grade de master sont suspendues à un arbitrage du gouvernement depuis des mois et des mois, a regretté Brigitte Ludwig. Cette décision devrait prendre la forme d'une lettre de Matignon concernant toutes les professions en attente de réingénierie, a-t-elle rapporté.

De même, elle n'a constaté aucune avancée sur la suppression des deux ans d'exercice requis pour suivre la formation d'Ibode. Un projet d'arrêté en ce sens avait été adopté par le HCPP en février 2012 (là encore sous l'ancienne majorité), mais il n'a pas été publié.

Brigitte Ludwig a dit percevoir des réticences de la part de la DGOS, parce que cette mesure impliquerait un transfert de crédits vers les conseils régionaux (qui financent les formations initiales dans le domaine de la santé) et parce que le ministère souhaiterait d'abord mener des travaux plus larges sur le parcours professionnel des infirmiers.

Les journées d'étude de l'Unaibode se placent cette année sous le thème des cinq sens. Les conférences aborderont les aspects techniques de l'activité au bloc, mais aussi l'encadrement des blocs, la qualité et la sécurité des soins, le développement durable, l'apprentissage par simulation, ou encore la recherche infirmière.

« Ne rien enlever aux IDE »

Durant le forum, Brigitte Ludwig a souligné que l'idée était de ne rien enlever aux IDE. Les trois nouveaux actes (l'installation du patient en posture chirurgicale, la pose de drains sous-cutanés et la fermeture de la paroi à la fin de l'intervention), qui seront prochainement confiés aux IBODE, sont en effet actuellement interdits, que ce soit pour les IDE ou pour les IBODE. De plus, la formation de 49h à ces nouveaux actes sera obligatoire pour l'ensemble des IBODE et sera à effectuer dans un délai de six ans à partir de la publication du décret. Le financement incombera à l'employeur. A noter que la formation pourra être intégrée dans le développement professionnel continu (DPC) des professionnels. Quant aux futurs étudiants infirmiers de bloc opératoire, cette formation sera, une fois que le décret publié, incluse dans leur cursus. Brigitte Ludwig espère une parution du texte en automne 2014. Elle a par ailleurs précisé que malgré l'obligation de formation à ces actes, l'exécution de ces derniers ne sera pas pour autant obligatoire.

Aurélie TRENTESSE


Source : infirmiers.com