Hôpital : vers plus d'éléves-directeurs formés

Les syndicats et conférences représentant les directeurs hospitaliers et la Fédération hospitalière de France (FHF) ont demandé "avec force" au ministère de la santé de revoir "au plus vite" à la hausse le nombre d'élèves-directeurs d'hôpital formés à l’École des hautes études en santé publique (EHESP), dans un courrier adressé le 12 avril 2012 au directeur général de l'offre de soins (DGOS), François-Xavier Selleret.

Ils réclament également "une gestion pluriannuelle des corps de direction formés à l'EHESP" et du corps des attachés d'administration hospitalière (AAH), "collaborateurs directs au sein des établissements".

Ils s'inquiètent de la simple "reconduction" du nombre de postes proposés au concours d'admission pour le cycle de formation des élèves directeurs d'hôpital par rapport aux années précédentes. L'arrêté du 7 mars 2012 fixe à 40 l'effectif de la promotion au titre de 2013 (26 pour le concours externe et 14 pour le concours interne).

A titre de comparaison, 90 postes étaient ouverts aux concours organisés en 2006 (au titre de 2007) puis ce nombre a été progressivement réduit à 60 en 2008, 50 en 2009, 45 en 2010 et 40 en 2011, rappelle-t-on.

Ce nombre est "nettement insuffisant" pour répondre aux "besoins importants de cadres de direction pour piloter les établissements de santé" dans une période "où l'hôpital connaît des changements majeurs" et "va se traduire, à court terme, par une insuffisance du nombre de hauts fonctionnaires formés par l'EHESP au management hospitalier", soulignent les représentants des directeurs.

Il a "suscité l'incompréhension des représentants de la communauté hospitalière publique".

Les signataires du courrier rappellent que le corps des directeurs d'hôpital vieillit, avec un âge médian de 53 ans et un nombre important de départs en retraite (entre 130 et 170 départs par an). "Cette situation ne va d'ailleurs faire que s'accentuer dans les toutes prochaines années", mettent-ils en garde.

Ils ne comprendraient pas que soit réduit "à la portion congrue le corps des personnels de direction des établissements de santé" alors que les "différents textes législatifs (...) défendus ces dernières années" rappellent "l'importance du renforcement du management à l'hôpital et la nécessité de disposer de hauts fonctionnaires en mesure de prendre les décisions qui s'imposent pour la stratégie des établissements".

Ils observent que ces problèmes touchent non seulement les directeurs d'hôpital (DH) mais aussi les corps des directeurs des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S) et des directeurs des soins (DS) et s'inquiètent pour les sorties en 2015 des promotions DH et D3S et en 2014 des DS.

Pour eux, "il ne serait pas sain que les recompositions et les coopérations, nécessaires et largement engagées, soient guidées nationalement par des contraintes de gestion des corps de direction plutôt que par la logique des projets de territoires, même si les acteurs locaux s'efforcent évidemment de faire coïncider ces deux dimensions".

Le courrier est signé par l'Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm), l'Association des directeurs d'hôpital (ADH), le syndicat des Cadres hospitaliers Force ouvrière (CH-FO), les conférences des directeurs de centre hospitalier et de directeurs généraux de centre hospitalier universitaire (CHU, la Fédération hospitalière de France (FHF), le Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS) et le Syncass-CFDT). Le SMPS avait déjà dénoncé début 2011 le nombre "anormalement" faible de postes offerts aux concours d'admission au cycle de formation des élèves directeurs d'hôpital.