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Hôpital public : la CFDT alerte sur les conditions de travail des soignants

Publié le 04/05/2011

La fédération CFDT santé-sociaux a tiré, le 3 mai 2011, la sonnette d'alarme sur les conditions de travail des soignants de la fonction publique hospitalière (FPH), à partir des résultats d'une enquête ayant recueilli 38.455 réponses.

Les répondants à cette enquête, qui s'inscrit dans le cadre de la campagne pour les élections professionnelles d'octobre 2011, sont des infirmiers, des aides-soignants et des agents de service hospitaliers (ASH) représentant 492 établissements.

"La situation est assez catastrophique", a observé la secrétaire générale de la fédération, Nathalie Canieux.

Elle évoque la déprime des agents pour lesquels les contraintes se multiplient, auxquels on donne des objectifs qui ne correspondent pas à leur cœur de métier et qui voient se dégrader la prise en charge des usagers.

Quasiment l'ensemble des répondants (93%) trouvent leur travail stressant. La moitié (57%) ont des problèmes liés au stress et parmi eux, 15% disent qu'ils ont de plus en plus de mal à accepter ce stress qui dégrade leur qualité de vie. 71% estiment que le travail a un impact négatif sur leur santé.

Selon les spécialités, de 60% à 77% des agents considèrent que leurs conditions de travail se sont dégradées au cours des cinq dernières années.

Cela est ressenti plus fortement chez les aides-soignants et les infirmiers, surtout en médecine, gériatrie, chirurgie, urgences et obstétrique. 72% des agents lient cette dégradation à la charge de travail, 67% à l'intensité, 62% à l'accélération du rythme et 51% au mode de gestion des ressources humaines.

S'agissant de l'organisation du travail, l'enquête montre que 62% des agents travaillent en effectif minimum toute la semaine et que 42% sont rappelés sur leur temps de repos. Ils sont 54% à penser que le mode de gestion des absences dégrade les conditions de travail et 39% à se plaindre de l'accroissement des tâches administratives (principalement les infirmiers).

L'enquête pointe également l'articulation entre les organisations médicale et soignante. Les soignants pensent à 41% que l'organisation médicale désorganise le travail et parmi les situations rencontrées, 59% critiquent le fait que le médecin maintienne le nombre de prises en charge sans tenir compte des effectifs et 42% déclarent avoir été confrontés au refus du médecin de garde de se déplacer.

Ils sont 67% à souhaiter que leur service soit réorganisé pour améliorer l'articulation entre les organisations médicale et non médicale.

Enfin, 83% des agents ne se sentent pas reconnus dans leur travail et 55% estiment que la reconnaissance s'est dégradée au cours des cinq dernières années.

Parmi les éléments dégradant le plus la vie personnelle des agents, 55% citent le manque de reconnaissance professionnelle, 50% l'impossibilité de prendre des congés et jours de RTT quand ils le souhaitent et 45% les rappels sur repos.

Pour Dominique Coiffard, secrétaire national de la CFDT santé-sociaux, on va vers une "résignation" des agents, ce qui peut être encore plus grave qu'une "explosion".

Responsabilité des directeurs et organisation médicale

Nathalie Canieux a indiqué que la fédération contacterait mercredi le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, pour discuter avec lui du sondage et demander la mise en place de groupes de travail ou de négociations sur les conditions de travail.

La CFDT propose d'associer et d'informer systématiquement l'ensemble des personnels dans tous les changements concernant les services et d'organiser au niveau des services une réunion trimestrielle où chacun s'exprime librement.

Nathalie Canieux a insisté sur la nécessité de travailler sur l'absentéisme. La CFDT santé-sociaux propose de mettre en œuvre des indicateurs pour mesurer et connaître ses causes réelles, d'établir un partenariat avec les écoles ou les instituts sur la base du volontariat des étudiants et de rémunérer des modalités de remplacement.

Elle suggère également de revoir les postes de travail avec les agents, d'adapter les secondes parties de carrière et d'améliorer le suivi médical et la prévention.

S'agissant de l'organisation du travail, la fédération estime nécessaire de revoir l'articulation entre les organisations médicale et non médicale, d'améliorer les conditions de travail des cadres de proximité, d'augmenter les recrutements de secrétaires médicales, de remettre en place des pools de remplacement et de rendre obligatoire la gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences au niveau de l'établissement et des pôles.

Enfin, pour améliorer la reconnaissance, elle préconise de revaloriser l'indemnité forfaitaire de nuit, revaloriser les gardes et les astreintes, réduire le nombre d'heures supplémentaires, développer les alternatives à l'hospitalisation et favoriser les promotions professionnelles.

Nathalie Canieux et Dominique Coiffard ont aussi insisté sur la "responsabilité sociale" des directeurs d'établissements. La fédération propose d'intégrer des critères sociaux dans les contrats de pôle et les contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens (CPOM) et d'évaluer les directeurs, chefs de pôle et médecins sur le respect de ces critères.

Pour la CFDT santé-sociaux, toutes ces orientations devraient être appliquées également dans les établissements d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Les résultats de l'enquête sont disponibles sur le site de la fédération CFDT santé-sociaux


Source : infirmiers.com