«L’ange de Diên Biên Phu nous a quittés. Infirmière militaire, Geneviève de Galard fit montre, aux pires heures de la guerre d'Indochine, d’un dévouement exemplaire du courage et des souffrances de 15 000 soldats français», a écrit le président sur X. Elle fut la seule femme présente dans l'enfer de Diên Biên Phù, qui tourna au fiasco pour l'armée française face au Viêt-Minh indépendantiste et communiste, devenant un cimetière à ciel ouvert pour 3 400 de ses soldats. Mené de mars à mai 1954, l'affrontement déboucha sur les Accords de Genève qui, en juillet 1954, scellèrent le départ des Français de cette colonie et coupèrent en deux le Vietnam.
Seule infirmière auprès des soldats
Née à Paris le 13 avril 1925, Geneviève de Galard-Terraube a grandi dans une vieille famille aristocratique. Devenue infirmière, elle signe en 1953 un contrat de convoyeuse de l'air et se porte volontaire pour l'Indochine. L’un des avions d’évacuation sanitaire qu'elle convoyait fut détruit par des tirs en atterrissant à Diên Biên Phu le 28 mars 1954. Durant deux mois, elle demeure sur place, «seule infirmière dans cette nasse tropicale où quinze mille hommes luttaient et mouraient», relève l'Elysée dans un communiqué. La cuvette de Diên Biên Phù devient «l'épicentre du conflit (...) huis-clos de l’histoire sans autre issue qu’une défaite de plus en plus inéluctable», souligne la présidence.
«L'Ange de Diên Biên Phù»
Lorsque le camp retranché français tombe, en mai 1954, les 12 000 soldats français survivants sont faits prisonniers, et Geneviève de Galard rapatriée en France contre sa volonté. Elle s'y retrouve confrontée à une immense popularité. «Que je n'avais jamais ni voulue, ni recherchée. Je n'avais fait que mon devoir», dira-t-elle. Vêtue d’une tenue de parachutiste, elle fait la une des journaux, qui la surnomment «L'Ange de Diên Biên Phù», puis le tour du monde. L’héroïne de 29 ans remontera Broadway à New York sous une pluie de confettis. Sa vie durant, elle continuera à s'occuper des personnes handicapées, en particulier au centre de rééducation des Invalides.
M. Macron a adressé ses «condoléances émues» à son époux le colonel Jean de Heaulme, qu'elle avait épousé en 1956, et à tous les anciens combattants d’Indochine.
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