Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI) appelle l'ensemble des infirmiers à un mouvement de grève le jeudi 1er octobre 2015 ; une initiative soutenue, "sur certains points", par la Coordination Nationale Infirmière (CNI) mais aussi par les infirmiers libéraux et par les salariés de l'AP-HP.
Le point sur les manifestations du 1er octobre 2015
- Les infirmiers salariés du public et du privé : l'intersyndicale CGT-FO-Sud se mobilisera devant le Sénat à partir de 14h30.
- Les Infirmiers Anesthésistes Diplômés d'État se réuniront à partir de 10 heures sur le parvis de la gare Montparnasse et défileront à partir de 11 heures en direction du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.
- Les infirmiers salariés de l'AP-HP sont appelés à se mobiliser à 10 heures devant le siège, avenue Victoria, et devraient ensuite se rendre au Sénat.
- Les infirmiers libéraux : Convergence infirmière appelle les IDEL à manifester contre le projet de loi de modernisation du système de santé et contre le rapport de la Cour des Comptes. Des rendez-vous sont ainsi donnés devant l'ARS de Marseille et à Nice, devant la Préfecture des Alpes Maritimes, de 14 heures à 18 heures.
Dans un communiqué daté du 25 septembre 2015, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI) appelle les infirmiers de toutes spécialisations, fonctionnaires et salariés du privé, à une grève nationale le jeudi 1er octobre 2015. Il revendique ainsi :
- la reconnaissance de la pénibilité par un départ anticipé en retraite (bonification d’un an pour 10 ans, catégorie active) ;
- une revalorisation salariale conforme au niveau de responsabilité des professionnels infirmiers ;
- un élargissement de l’exclusivité d’exercice des IADE et IBODE ;
- la création d’une spécialisation en santé mentale, après une formation en master ;
- la reconnaissance en master des formations IBODE, IPDE et cadre infirmier ;
- le retrait de l’article 51 de la loi HPST avec ses transferts d’actes et la déqualification des soins.
Le syndicat déplore que les infirmières retraitées décèdent à 78 ans alors que l'espérance de vie moyenne des femmes françaises est de 85 ans et estime que la pénibilité de l’exercice est un fait objectif attesté par de nombreux indicateurs Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités Locales (CNRACL)
. De plus, Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI, remarque que la moitié des professionnels infirmiers qui exercent dans le public ont obtenu une petite augmentation en juillet 2015 (entre 4 et 37 euros)
mais regrette que cela ne s'applique pas à l'autre moitié restée en catégorie B
qui voit son salaire diminuer depuis quatre ans à cause du blocage du point d'indice depuis 2010 et de la hausse des charges sociales. Par ailleurs les salariés FEHAP des établissements CCN 51 (Convention Collective Nationale du 31 octobre 1951) constatent une perte de pouvoir d'achat de leur salaire de base de 10,90% sur 10 ans
. Enfin, pour le SNPI, il est nécessaire de se pencher sérieusement sur la création d'un exercice infirmier de pratique avancée prévue par l'article 30 du projet de loi de santé
.
Une journée de mobilisation intersyndicale nationale
De son côté, la Coordination Nationale Inifrmière (CNI) indique soutenir, "sur certains points", la grève organisée le 1er octobre. Dans son communiqué de presse daté du 25 septembre 2015, elle dénonce le jeu parlementaire qui se joue en ce moment même au Sénat sur le projet de loi de santé, tantôt tricoté par les députés, tantôt détricoté par les sénateurs. Nous subissons de plein fouet dans nos services, les conséquences des 3 milliards d’économie demandés sur trois ans et les 22 000 suppressions de postes
, estime-t-elle. Et d'ajouter que les personnels courbent l’échine devant l’aggravation des conditions de travail et les remises en cause des accords relatifs aux 35 heures, des avancements d’échelons et des promotions de grades. Face aux restrictions budgétaires et aux procédures dégradées récurrentes, les professionnels de santé éprouvent de plus en plus de difficultés à exercer leurs missions et en souffrent
. Par ailleurs, le syndicat indique continuer de s'opposer à la création de Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), qui mettrait en péril la viabilité des petits établissements de proximité et l'offre de soins proposée à la population
. Il demande donc :
- le respect des protocoles locaux sur les 35 heures ;
- l'arrêt des suppressions de postes et de lits dans les hôpitaux ;
- la suppression de l'article 27 du projet de loi, relatif à la mise en place de GHT ;
- l'attribution de moyens financiers pour l'application de l'article 28 relatif au Développement Professionnel Continu (DPC) ;
- la reconnaissance de l'expertise paramédicale en toute autonomie au travers de la création d'un master en pratique avancée.
Le syndicat CFTC santé sociaux s'engage quant à lui dans le mouvement de grève plus global de la fonction publique hospitalière du 1er octobre 2015. Il estime que tout est fait pour que les hôpitaux publics réduisent leur attractivité
et qu'un profond malaise est perceptible au sein des équipes
. L’intersyndicale CGT, FO, SUD lutte également contre "l'hostérité" et appelle les personnels de santé à la mobilisation.
Rappelons que le Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes (SNIA) a également appelé à la grève le 1er octobre 2015 et organise une manifestation nationale au départ de la gare Montparnasse à 10 heures (sous-réserve d'acceptation du trajet par la préfecture de police) pour faire part de leur colère à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. Cette mobilisation annonce-t-elle un nouveau mouvement infirmier d'ampleur ? Affaire à suivre...
Aurélie TRENTESSE Journaliste aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse
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