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Grève au CHI Eure-Seine suite à des suppressions de postes

Publié le 20/11/2013
manifestation hygiaphone

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La CGT, la Coordination nationale infirmière (CNI) et la CFDT du centre hospitalier intercommunal (CHI) Eure-Seine (Evreux-Vernon) appellent le personnel soignant, technique et administratif de l'établissement à se mobiliser pour protester contre la suppression de 36 postes en 2013, a-t-on appris le 18 novembre 2013 de source syndicale.

Grève du personnel du CHI Eure-Seine contre les suppressions de postes

Outre sa participation à un mouvement de grève, le personnel était convié à se rassembler le 19 novembre sur le site d'Evreux, et est de nouveau invité à le faire le mardi 26 novembre sur le site de Vernon (Eure). Une pétition à destination du personnel et des usagers a été lancée à cette occasion. Les syndicats demandent le rétablissement des 36 postes ayant été supprimés en 2013, ainsi qu'un répit dans le plan de retour à l'équilibre pour l'année 2014, le personnel réclamant urgemment ce "souffle", a indiqué à l'APM Patricia Petit, représentante du syndicat CGT du CHI. La grève sera très suivie, a assuré un autre représentant de ce syndicat. Il y a même des gens en repos qui reviennent pour participer à la grève.

Cette grève a pour objectif d'alerter la direction de l'établissement et l'agence régionale de santé (ARS) Haute-Normandie sur la situation du personnel qui serait à ce jour très inquiétante. Il n'y a plus de roue de secours, les équipes sont au minimum, dénonce la CGT. Le personnel n'a même plus le temps de manger, les transmissions sont raccourcies à 20 secondes par patient, affirme la CGT. La grève s'oppose également aux astreintes non rémunérées, aux changements incessants dans les plannings et aux polyvalences exigées sans formation.

L'équipe du service infirmier de compensation et de suppléance (SICS) serait à l'heure actuelle entièrement réquisitionnée pour combler les congés prévus à l'avance, et intégré dans les plannings, au point de ne plus pouvoir assurer sa mission de remplacement au pied levé, selon la CGT. Ce manque d'effectifs pousserait l'établissement à sortir du cadre légal, les élèves infirmiers étant obligés de prendre sur le temps normalement dévolu à leur formation pour venir en renfort dans les services et les soignants réalisant trois à quatre week -ends de suite, dépassant largement le nombre d'heures autorisées, déplore le syndicat.

Reçue le 18 novembre par le directeur général Olivier Brand, Patricia Petit, représentante de la CGT dit que celui-ci a ressenti ce malaise, le turn-over, les arrêts maladies. Mais pour cette représentante syndicale, il ne faut pas seulement de l'écoute, il faut des actions.

Cet établissement de 1 951 lits et de 2 200 agents était déficitaire de 13,5 millions d'euros en 2011. En plein plan de retour à l'équilibre financier (Pref), il est parvenu à réduire le déficit à 7 millions d'euros en 2013, hors enveloppes supplémentaires de l'ARS et financements exceptionnels, sur un budget principal de 180 millions et un budget total de 200 millions, a rappelé la CGT à l'APM. Il y est parvenu en réduisant principalement le personnel paramédical, alors que perdure un système de double garde médicale qui coûte 3 millions par an à l'établissement, indique le syndicat, en faisant référence au rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) publié en octobre.

La direction évoque une adaptation du rythme de la conduite du Pref

Contacté le 18 novembre par l'APM, le directeur général Olivier Brand a confirmé la suppression de 36 postes sur l'année 2013. Il s'est dit très attentif au rythme de retour à l'équilibre et de la mise en oeuvre des mesures mais a assuré que l'établissement était en dessous du ratio des établissements de taille comparable. Le taux d'absentéisme de 8% n'a pas progressé en 2013 par rapport à 2012, même si les modalités de calcul ont changé depuis un an, indique le directeur. Par contre, les congés ont été concentrés sur quelques services, a-t-il précisé. La démarche du plan de retour à l'équilibre est incontournable, déclare Olivier Brand, qui reconnaît toutefois la nécessité d'accompagner au plus près du terrain les équipes dans les réorganisations des services. On ne rattrape pas seulement un déficit financier, on rattrape un déficit d'organisation et d'adaptation des services, poursuit Olivier Brand. Il souligne que dans le Pref, il s'est attaché à réorganiser les services non soignants d'abord, puis les services de soins. Les 36 postes supprimés cette année ont été déterminés après une étude de la charge du travail avec les cadres.

Le 18 novembre, le directeur général a reçu les quatre syndicats (CGT, CNI, CFDT, FO) pour tenter d'expliquer ces réformes. Par ailleurs, il s'est engagé à rencontrer les syndicats de manière mensuelle pour faire le point sur la situation dans les services. La réorganisation va se poursuivre en travaillant avec une maquette organisationnelle, permettant de mieux coordonner les équipes médicales et soignantes afin qu'il n'y ait pas de surcharge liée au décalage des rythmes, a annoncé le directeur. En outre, Olivier Brand a précisé qu'il allait entamer des discussions avec l'ARS dans le cadre des contrats locaux d'amélioration des conditions de travail (CLACT) en vue d'obtenir des financements supplémentaires pour le recrutement d'une assistante sociale du travail, venant renforcer l'équipe de santé au travail, ainsi que pour financer la mise en place d'une cartographie des risques psychosociaux et des formations des membres du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les cadres à la prévention des risques psychosociaux.


Source : infirmiers.com