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Générale de santé : une réorganisation autour des réseaux et des pôles de santé

Publié le 29/03/2011

Le nouveau président du groupe, Ferruccio Luppi, a annoncé une nouvelle stratégie ne reposant pas seulement sur une analyse financière, mais aussi sur l'évolution des prises en charge médicales et des besoins des patients.

Générale de santé compte réorganiser son offre de soins autour d'une vingtaine de "pôles de santé" permettant de développer des filières de prise en charge, a expliqué le président du directoire du groupe, Ferruccio Luppi, dans un entretien téléphonique à l'APM vendredi.

Ferruccio Luppi qui préside le directoire de Générale de santé depuis fin novembre 2010 indique que la nouvelle stratégie de son groupe, annoncée le 24 mars 2011 dans un communiqué, est "le fruit" d'une réflexion interne menée avec le corps médical et les gestionnaires.

Cette réflexion n'a pas pris seulement en compte l'évolution des tarifs mais repose aussi sur une "analyse qualitative" de l'évolution des prises en charge médicales et des besoins des patients. Elle s'est également inscrite dans le cadre des dispositions de loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), souligne-t-il.

S'appuyant aussi sur l'expérience de sa filière de cancérologie et celle de ses 27 grands hôpitaux privés, Générale de santé a donc décidé de passer, dans les territoires de santé, d'une gestion individuelle par établissement à une mise en réseau et une gestion par pôles de santé. La création des pôles ne signifiera pas forcément des destructions de sites et des reconstructions mais plutôt un mode de fonctionnement différent, précise Ferruccio Luppi.

Chaque pôle se traduira par un regroupement des équipes dirigeantes et par le développement d'une offre complète intégrant les établissements de soins du territoire concerné, une offre d'amont de centres de premier recours ou de maisons médicales et une offre d'aval de soins de suite et de réadaptation (SSR), d'hospitalisation à domicile (HAD) et éventuellement d'autres services, détaille-t-il. Il indique qu'il sera demandé à chaque pôle d'élaborer un projet médical en étroite concertation avec les praticiens intervenant dans les établissements.

Une plus forte écoute et une plus grande participation du corps médical sont d'ailleurs un des autres aspects de la nouvelle stratégie de Générale de santé, à travers également un "renforcement" du rôle des conférences médicales d'établissement (CME) et un rôle "plus actif" de la Fondation Générale de santé dans le domaine, par exemple, de la recherche.

Suppression de 50 à 60 équivalents temps plein

La création des pôles sera accompagnée d'un "transfert" en provenance du siège de certaines fonctions qui avaient été très centralisées, comme la gestion de certains achats et des investissements. Le siège parisien de Générale de santé fera l'objet d'une réorganisation et d'une "simplification" et connaîtra une diminution du nombre de ses emplois d'entre 50 et 60 équivalents temps plein (ETP), précise Ferruccio Luppi en indiquant que les discussions sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) viennent de commencer avec le comité d'entreprise.

Il ajoute qu'à la demande des actionnaires, une réflexion a été lancée sur la mise en place d'une nouvelle "gouvernance" à la tête de la société qui pourrait aboutir à un retour à un conseil d'administration en vue de "simplifier la structure et rapprocher les actionnaires du management".

Interrogé sur le calendrier de ces réorganisations, il explique que 2011 sera consacrée aux discussions sur le plan social ainsi qu'à la constitution des pôles et à leur management, 2012 portera sur l'élaboration des projets médicaux de chaque pôle et 2013 marquera l'entrée en vigueur de la nouvelle stratégie, l'objectif étant de "rester compétitif et le numéro un de l'hospitalisation privée en France".

Peu d'acquisitions envisagées

Interrogé sur d'éventuelles acquisitions, le président du directoire de Générale de santé répond que l'objectif premier est d'aboutir à une "meilleure utilisation" des établissements actuels. Il y aura peut-être des "ajustements" sur le parc d'établissements mais ceux-ci seront "marginaux", souligne-t-il.

Générale de santé n'a "aucune intention" de céder ses activités relatives à la santé mentale, poursuit-il, précisant que de nouvelles autorisations ont été obtenues dans ce domaine. Il souligne que le groupe va rester centré sur la France tout en gardant son expérience "très positive" de coopération dans la gestion de l'hôpital d'Omegna en Italie.

Interrogé sur les tarifs 2011 des cliniques, en baisse de 0,05%, il observe que leur évolution n'est pas très favorable pour la troisième année consécutive. Dans le même temps, "nous comprenons les contraintes, cherchons à suivre cette évolution et à répondre à la volonté politique de développer certains soins ou les activités ambulatoires", explique-t-il en notant que des tarifs connaissent des hausses.

Interrogé sur le montant consacré aux investissements, Ferruccio Luppi prévoit une diminution de ceux dits techniques, consacrés notamment aux remises à niveau des installations. Il indique qu'après avoir consacré 11% de son chiffre d'affaires aux investissements, soit 835 millions d'euros sur quatre ans, le groupe souhaite ramener ce taux à entre 8 et 9% sur le long terme, afin de "continuer son développement de façon autonome".

Générale de santé qui a réalisé un chiffre d'affaires de près de 2 milliards d'euros en 2010, compte 110 établissements de santé employant près de 24.000 salariés et travaillant avec 5.000 praticiens.

Dans son communiqué du 24 mars 2011, le groupe précise que "dans un contexte marqué par la restructuration des territoires de santé et l'évolution des besoins médicaux des patients, (il) est confronté à la nécessité d'adapter son organisation et son offre médicale pour répondre aux nouveaux enjeux de la politique sanitaire et poursuivre sa politique volontariste d'investissements en faveur de ses établissements. (...)

La nouvelle dynamique stratégique envisagée prévoit une réorganisation de l'offre de soins sur les territoires de santé se traduisant par un projet de création de pôles de santé, le développement de filières de soins intégrées proposant aux patients un parcours coordonné et une accessibilité renforcée, la mise en oeuvre d'un partenariat renouvelé avec le corps médical et la médicalisation des processus de décision".


Source : infirmiers.com