Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

G7 de la sécurité sanitaire mondiale à Paris

Publié le 12/12/2011

A l'occasion du 10e anniversaire du GHSI (Global Health Security Initiative), G7 de la sécurité sanitaire mondiale, Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, recevait à Paris les 8 et 9 décembre 2011, ses homologues du Canada, d'Allemagne, d'Italie, du Japon, du Mexique, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que la Directrice générale de l'OMS et le Commissaire européen en charge de la Santé et de la politique des consommateurs. Synthèse des débats.

Rappelons, en préambule, que le GHSI (Global Health Security Initiative) est né, en 2001, après les attentats du 11 septembre à New York. L'idée des ministres de la Santé de la France, du Canada, d'Allemagne, d'Italie, du Japon, du Royaume-unis et des États-Unis était de lancer une initiative de sécurité sanitaire mondiale afin d'échanger de façon plus souple que dans les enceintes institutionnelles multilatérales sur les questions sanitaires relatives à la lutte contre le terrorisme. Le champ s'est ensuite élargi lors du risque de pandémie grippale en 2006 et le Mexique a été invité à rejoindre l'initiative. Afin d'assurer l'interface avec les travaux menés, l'Organisation mondiale de la santé et la Commission européenne ont également rejoint ce groupe.

Rester attentifs aux évolutions du paysage de la sécurité sanitaire

Xavier Bertrand l'a rappelé lors d'une conférence de presse en conclusion de la réunion du GHSI, « notre initiative s’inscrit dans une volonté d’action mondiale et concertée en faveur du renforcement de l’intervention de santé publique face aux menaces de terrorisme international de nature chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN). Les réalisations accomplies ensemble dans le cadre de cette initiative nous permettent, de façon concrète, de mieux nous préparer et d’élargir nos capacités d’intervention. Aujourd’hui, nous souhaitons réaffirmer notre engagement en faveur du GHSI. Tandis que notre effort de collaboration pour répondre aux menaces de terrorisme CBRN reste aussi pertinent que par le passé, nous restons attentifs aux évolutions du paysage de la sécurité sanitaire et continuerons à identifier des priorités pour relever les défis présents et futurs ».

Si les risques CBRN et la pandémie de grippe sont les principales menaces à la sécurité sanitaire mondiale prise en compte par les gouvernements et les organismes internationaux, il faut rappeler que ce contexte a évolué ces dernières années compte tenu d'incidents comme l'attentat au gaz sarin perpétré dans le métro de Tokyo en 1995, l'envoi postal d'anthrax aux États-Unis en 2001, l'émergence du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003, la pandémie de grippe HN en 2009, l'accident nucléaire survenu à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon en 2011 ainsi que, plus récemment, la flambée épidémique d’infections à Escherichia coli entérohémorragique (ECEH) en Allemagne.

La vocation du GSHI s'inscrit dans la durée car les risques sanitaires sont de plus en plus nombreux et « la coopération mondiale en matière de prévention mais aussi d'actions concrètes en cas de catastrophe sanitaire avérée ne peut craindre les frontières » a souligné Xavier Bertrand. Il est donc nécessaire de « renforcer et de pérenniser la sécurité sanitaire mondiale ». Pour ce faire, le développement, le maintien, et la diffusion de contre-mesures médicales, y compris la nécessité de répondre aux enjeux opérationnels et réglementaires associés à un déploiement international efficace et opportun, demeurent des actions prioritaires pour les gouvernements respectifs. Il est indispensable d'identifier les bonnes pratiques et de soutenir la nécessité du travail conjoint avec l’OMS et d’autres organismes internationaux à l’œuvre dans ce domaine.

Quid de la communication de crise

Le GHSI a également examiné l’influence grandissante des réseaux sociaux - facebook, tweeter... - sur la gestion de crise et la communication publique lors des situations d’urgence sanitaire de portée internationale. Xavier Bertrand a expliqué que le groupe de travail « a discuté des bénéfices et des défis que présentent les réseaux sociaux en termes d’intervention et de préparation du secteur de la santé et reconnu le besoin de poursuivre ses efforts afin de mieux comprendre le rôle de ces réseaux vis-à-vis du partage d’information, du suivi, de la surveillance et de l’engagement de la population ».

Autre perspective, l’achèvement du Plan nord-américain 2011 sur les animaux et la grippe pandémique fournit un exemple de collaboration internationale et intersectorielle dans le développement de mesures coordonnées d’urgence et de capacité de réponse ainsi que la possibilité d’apporter une réponse coordonnée à de futures épidémies d’origine animale ou de pandémies de grippe humaine. A cette occasion, un focus a été fait sur le « supervirus » de la grippe, un mutant, très contagieux et mortel pour l'homme, créé récemment en laboratoire par les chercheurs du Centre médical Erasmus de Rotterdam en travaillant sur la grippe aviaire (H5N1). « Une grande vigilance s'impose, a rappelé Xavier Bertrand. Nous avons reçu l'assurance de la part des autorités néerlandaises que ce virus était stocké de manière très sûre et nous nous sommes assurés que les informations venant de ces recherches sont bien contrôlées et ce, sans détail sensible ». On n'en espérait pas mieux...

Interrogé sur la qualité scénaristique du film-catastrophe « Contagion » récemment sorti sur les écrans des différents pays de la planète, Xavier Bertrand a expliqué avoir projeté le film, la veille au soir, à ses homologues lors de la clôture des débats du GHSI, rappelant « que l'OMS avait apporté son conseil et son expertise pour assurer la véracité du scénario » et que le film « résumait ce que l'on pouvait imaginer de pire en matière de catastrophe sanitaire majeure, mettant en exergue toutes les grandes questions que les états doivent se poser : rapidité de réaction, concertation cohérente, isolement de la souche virale, cellule de crise à l'échelle mondiale, place des réseaux sociaux en termes de diffusion d'information - ou de désinformation -, rôle de l'industrie pharmaceutique, des chercheurs, des experts, mise en place de mesures préventives... ». Il a également souligné que, dans le film, un vaccin est développé très rapidement alors que dans dans la réalité, « cela peut très bien mettre cinq ans ». « Imaginer l'inimaginable permet ainsi d'innover, de faire face et d'être réactif aux signaux annonciateurs de catastrophe sanitaire, même les plus faibles » a-t-il conclu.

A l'issue de cette rencontre, le GHSI s'est donc à nouveau engagé à long terme via une déclaration commune1 qui rappelle que « compte tenu de l'évolution constante de la sécurité sanitaire, ses activités de préparation et d'intervention seront adaptées en fonction des nouvelles menaces et du contexte changeant de la sécurité sanitaire ». En 2012, c'est l'Allemagne qui accueillera le GSHI pour sa nouvelle cession de travail.

Notes

  1. Cette déclaration a été approuvée par les ministres, secrétaires d’État et commissaires en présence : Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, et Nora Berra, Secrétaire d’Etat à la santé, (France), Leona Aglukkaq, ministre de la Santé (Canada), Daniel Bahr, ministre de la Santé (Allemagne), Renato Balduzzi, ministre de la Santé (Italie), Docteur Masato Mugitani, adjoint du ministre pour la Santé globale de la part de Yoko Komiyama, ministre de la Santé, du Travail et des Affaires sociales (Japon), Salomon Chertorivski, ministre de la Santé (Mexique), Anne Milton, sous-secrétaire parlementaire à la Santé (Royaume-Uni), Kathleen Sebelius, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux (États-Unis), John Dalli, commissaire européen chargé de la Santé et de la Politique des consommateurs (Commission européenne).

Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com


Source : infirmiers.com