Fin de l'obligation vaccinale des soignants : le SNPI évoque la "dérive" de la HAS

Pour le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), la dernière recommandation de la HAS (cf ci-dessous) de lever l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 ne passe pas. «La mission première de la HAS est d’améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients, pas de faire de la politique. Sa recommandation relative aux obligations vaccinales des soignants porte atteinte à sa crédibilité et à son indépendance», s'insurge-t-il. Pour le syndicat, l'obligation vaccinale imposée aux soignants n'est rien moins qu'un «impératif éthique envers les patients et la société dans son ensemble». Il estime donc que «l’obligation de vaccination des soignants contre le COVID 19 doit être maintenue».

Message négatif envoyé à la population 

«Sur 700 000 infirmières, moins d’un millier a refusé la vaccination COVID au nom de croyances (...) En tant que professionnels de la santé, les soignants ont un devoir envers leurs patients de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour les protéger contre les maladies et les infections. La vaccination est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir la transmission des maladies infectieuses, y compris le COVID-19. Il est également important de considérer l’impact que la suppression des obligations vaccinales pourrait avoir sur la propagation de la maladie, en particulier parmi les populations les plus vulnérables», souligne le SNPI, rappelant le rôle crucial des soignants dans la prévention.

«En refusant de se faire vacciner, les soignants prennent le risque de contracter le virus et de le transmettre à leurs patients, mettant ainsi en danger la vie de ceux qu’ils sont censés protéger. De plus, en refusant de se faire vacciner, les soignants envoient un message négatif à la population, décourageant les gens de se faire vacciner et contribuant ainsi à prolonger la pandémie».

Responsabilité particulière des soignants 

Pour le syndicat, s'il est entendu qu'il est «important de reconnaître les croyances» de chacun et les décisions en matière de santé qui en découlent, les soignants, «en tant que professionnels de la santé, ont une responsabilité particulière envers leurs patients et la société. (...) Il n'est pas acceptable de confier la santé des patients à des professionnels qui, en refusant la vaccination, expriment une méfiance importante envers la science et la médecine fondée sur des preuves. Cela irait à l'encontre des valeurs du soin et de la confiance nécessaire dans la relation de soins. La crédibilité des soignants fait barrage aux dérives et thèses conspirationnistes. En tant qu’éducateurs de santé, les infirmiers ont une responsabilité particulière, née de la relation de confiance avec les patients.»