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GRANDS DOSSIERS

Étude - Diabète, hypoglycémies et travail

Publié le 06/09/2011

Nombre de personnes diabétiques sont régulièrement dans l’incapacité de travailler une journée entière suite à leurs épisodes d'hypoglycémies.

Une étude publiée le 6 juin 2011 dans la revue Value in Health s'est centrée sur la perte de productivité liée aux épisodes d'hypoglycémie chez les diabétiques. Rappelons qu'un épisode d'hypoglycémie, caractérisé par un taux de glucose dans le sang trop bas, se manifeste souvent par des symptômes divers tels que palpitations, tremblements, sueurs, sensation de faim, difficulté à se concentrer et confusion. L'étude a été réalisée aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France auprès de 1 404 personnes diabétiques de type 1 et de type 2 qui avaient signalé un épisode hypoglycémique durant le mois précédent1. Les diabétiques traités à l'insuline peuvent avoir plus d’un épisode par mois2.

En effet, explique le Docteur Meryl Brod, psychologue et auteur principal de l’étude, « un grand nombre de personnes diabétiques sont régulièrement aux prises avec l'hypoglycémie. Non seulement cela a un impact sur leur vie professionnelle mais aussi accroît la nécessité pour eux de surveiller leur taux de glucose dans le sang. De plus, les épisodes se produisant durant le sommeil sont difficiles à gérer ». L'étude met en évidence les caractéristiques suivantes :

  • la perte moyenne de productivité sur le lieu de travail résultant d'une hypoglycémie nocturne était de 14,7 heures de travail par personne et par mois. Cela représente un déficit monétaire estimé à 2 294 dollars, soit 1 587 euros par personne, par année3;
  • les hypoglycémies tendent à se produire durant la nuit et une personne sur cinq (22,7 ) est arrivée en retard ou a manqué une journée complète de travail suite à un épisode nocturne. 18,3 des personnes ayant eu des épisodes hypoglycémiques durant les heures de travail ont dû quitter le travail de manière inopinée ou être absents pour la journée entière.

L'étude a également révélé que les patients effectuaient 5,6 tests de glycémie de plus qu'à leur habitude pour mesurer la concentration de leur glucose sanguin durant les sept jours suivant l'épisode (maintenir un contrôle strict de la glycémie a en effet des avantages à long terme pour les personnes diabétiques en termes de réduction des complications).

Parmi eux, 24,9 % avaient communiqué avec un professionnel de santé (médecin traitant, médecin hospitalier, clinique spécialisée dans le diabète, autre type de professionnel de santé) suite à cette hypoglycémie. Un patient sur quatre traité avec de l’insuline (25%) a signalé avoir réduit la dose qu’il prenait suite à l'épisode.

Rappelons que le diabète touche 285 millions4 de personnes dans le monde et ces chiffres sont en constante progression. On estime en effet à 439 millions le nombre de diabétiques en 2030. Le diabète est la quatrième cause de décès par maladie dans le monde.

• Cette étude, réalisée avec le soutien institutionnel de Novo Nordisk, est disponible dans sa totalité dans l'édition de juillet de Value in Health et également en ligne (www.valueinhealthjournal.com).

Notes

1. Brod M, Christensen T, Thomsen TL, Bushnell DM. The Impact of Non-Severe Hypoglycemic Events on Work Productivity and Diabetes Management. Value In Health 2011 [published online 06 June 2011]
2. Donnelly LA, Morris AD, Frier BM, et al. Frequency and predictors of hypoglycaemia in Type 1 and insulintreated Type 2 diabetes : a population-based study. Diabet Med 2005; 22:749-755.ypoglycémies et impact sur la vie professionnelle des
3. Ce nombre est une approximation et ne prend pas en considération les différences entre les remboursements accessibles dans chaque pays.ersonnes diabétiques : une problématique exposée lors
4. WHO Country Office in Pakistan

Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com


Source : infirmiers.com