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État Généraux Infirmiers : une initiative à reproduire

Publié le 20/06/2011

Consolider les liens entre la ville et l’hôpital, travailler en synergie et positionner les infirmières à leur juste place dans le système de santé, des objectifs concrétisés lors des premiers État Généraux Infirmiers organisés le 14 juin dernier à Paris.

Annick Touba, présidente nationale du SNIIL (infirmiers libéraux) 1 et Thierry Amouroux Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC (infirmiers salariés) 2, se réjouissent de la réussite des premiers États généraux Infirmiers organisés conjointement à Paris. En effet, ils considèrent leur objectif atteint, à savoir : consolider les liens entre la ville et l’hôpital, travailler en synergie et positionner les infirmières à leur juste place dans le système de santé.

Grâce à une parole « nourrie » des infirmières salariées et libérales (quelques 120 professionnels présents) lors des cinq tables rondes organisées au cours de cette journée, les échanges sur les pratiques, les expertises et le champ de compétences - consultation infirmière, coopération interprofessionnelle, éducation thérapeutique de proximité, pratiques avancées, coordination – se sont avérés fructueux.

Un rôle propre fort

Pour Annick Touba, « preuve est donc faite que les infirmières salariées et libérales peuvent travailler ensemble, qu’elles en ont la volonté et le savoir-faire... Cependant, trop souvent ignorées des pouvoirs publics, elles n’ont pas toujours les moyens de réaliser pleinement les missions de santé publique dans l'intérêt des patients et l'efficience des soins ».

Quant à Thierry Amouroux, il  l'a affirmé haut et fort, « la profession infirmière n’a réellement d’avenir que dans la mesure où elle assumera ou se réappropriera pleinement ce qui est son champ propre d’intervention : la vie quotidienne du malade dans laquelle elle peut donner toute la plénitude à son rôle autonome.

De plus, la profession infirmière est irremplaçable parce que la permanence de sa présence assure la continuité des soins et permet une démarche de synthèse indispensable pour individualiser les soins et pour appréhender le patient comme une personne. Cette caractéristique impose une vue globale, qui contredit l’analyse qui découpe et isole une fonction ».

Il a également défendu l'idée que « la prise en charge des maladies chroniques représente l’avenir de la profession infirmière, notamment au travers de la création d’un Master en Sciences Infirmières, comprenant une première année commune, la deuxième année étant spécifique à l’option, entre infirmière clinicienne et infirmière spécialiste clinique dans une pathologie médicale (santé mentale, cardiologie, cancérologie, diabétologie, gastro-entérologie, hémodialyse...).

L’intérêt de ce schéma est de permettre de pouvoir se diriger vers d’autres pratiques au cours de sa vie professionnelle, moyennant un complément de formation tenant compte de ses acquis professionnels ». Par contre, le SNPI CFE-CGC est beaucoup plus méfiant envers les coopérations entre professionnels de santé, nées de l’article 51 de la loi Hôpital Patients Santé et Territoires (HPST) qui se contente de légaliser des pratiques qui vont au-delà du décret d’actes, sans que ces nouvelles compétences soient rémunérées pour les infirmières salariées. Cet accord de gré à gré entre deux professionnels de santé est enregistré par l’ARS (Agence régionale de santé) et agréé par la HAS (Haute autorité de santé). Mais au départ du médecin qui a contracté cette coopération, celle-ci disparaît, sans plus de reconnaissance pour le professionnel concerné.

Une valorisation à entretenir

Annick Touba a, quant à elle, rappelé « qu’il existe d’autres leviers que la régulation démographique pour permettre un meilleur accès aux soins des patients. Parmi eux : la valorisation et la promotion du rôle des infirmières libérales dans le suivi des patients atteints de pathologies chroniques, l’accompagnement des personnes dépendantes, l’éducation, la prévention et la coordination ».

Il est donc clair que cette valorisation des compétences s'avérera primordiale dans les années à venir et que l'ensemble de la profession doit œuvrer dans ce sens. Ce type de rencontre mettant en perspective la réalité de la continuité des soins par la réflexion entre infirmiers de services de soins et infirmiers libéraux est donc à encourager vivement et surtout, à reproduire avec une participation des professionnels beaucoup plus massive pour répondre à la vocation première d'États généraux.

Notes

  1. Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales ; www.sniil.fr
  2. Syndicat national des professionnels infirmiers ; www.syndicat-infirmier.com


Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef izeos
Bernadette.fabregas@izeos.com


Source : infirmiers.com