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Et vous, « est-ce que Noël vous excite ? »

Publié le 09/12/2011


C'est le Service britannique de conseil sur la grossesse (BPAS) qui le dit, la fin d'année est la période au cours de laquelle survient le plus grand nombre de grossesses non souhaitées. La raison ? Des soirées de fête souvent alcoolisées, des rapports sexuels non protégés et, dans la foulée, un taux d'avortements liés à ces grossesses non voulues à la hausse.

Pour rappel, en 2010, 189.574 avortements ont été pratiqués en Angleterre et au Pays de Galles, un chiffre en hausse de 0,3% par rapport à 2009 et de 8% par rapport à 2000 (175.542), selon les dernières statistiques publiées en mai 2011. Autre contexte, durant la période des fêtes, la pilule du lendemain est particulièrement difficile à trouver, de nombreuses pharmacies et centres médicaux sont fermés et le coût du produit - 25 livres (29 euros) - peut être dissuasif. Or, disposer d'une pilule du lendemain qui, rappelons-le, peut être prise jusqu'à 72 heures après une relation sexuelle non protégée et dont l'efficacité est d'autant plus grande que la prise est rapide après le rapport, s'avère un bien précieux. Partant de ce constat, le BPAS propose de fournir la pilule du lendemain, gratuitement, et à l'avance, aux femmes qui le désirent... Pour ce faire, elles sont invitées à remplir un formulaire sur le site www.santacomes.org. Après une consultation téléphonique de 15 minutes avec une infirmière qui doit notamment s'assurer qu'il n'existe pas de contre-indications à cette démarche, la pilule du lendemain leur est envoyée gratuitement à domicile, accompagnée de préservatifs et d’une brochure d’informations. Les infirmières du BPAS doivent également s’efforcer de vérifier l’âge des femmes désireuses de prendre cette pilule abortive et de donner des rendez-vous à celles qui ont moins de 16 ans.

Cette démarche, à la fois inédite et insolite, n'a évidemment pas laissé insensible les associations anti-avortement anglaises qui voient là un encouragement aux comportements sexuels irresponsables et une possibilité donnée aux femmes de faire des réserves de pilules du lendemain... Il faut dire que pour communiquer cette « campagne préventive », le BPAS n'y est pas allé par quatre chemins, créant même des affiches d'un goût douteux sur lesquelles le mot « sexe » est écrit avec une guirlande Noël, avec cette question « Getting 'turned on' this Christmas ? » que l'on pourrait traduire globalement par « Est-ce que Noël vous excite ? »... Chacun jugera de la qualité du message... Où quand le préventif se confond avec le festif... avec, en prime, la pilule du lendemain au pied du sapin... On peut cependant rêver mieux comme cadeau et je vous laisse seuls juges !

Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com



Source : infirmiers.com