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Enquête stress : la présidente de la CNI en entretien avec infirmiers.com

Publié le 19/10/2011

A l'occasion du Salon infirmier 2011, Infirmiers.com a rencontré Nathalie Depoire, infirmière, présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI), et Geneviève Coulombier, médecin du travail au CHU de Poitiers. L'occasion d'évoquer les résultats de l'enquête menée par la CNI sur « Stress et conditions de travail ». Synthèse en chiffres et en images.

A ce jour aucune enquête, propre à la filière infirmière, ne permet de mesurer l'évolution de qualité de vie au travail alors que, dans le contexte actuel de réforme et de restrictions budgétaires, chaque professionnel constate une certaine constance dans la détérioration de ses conditions d'exercice.

La Coordination Nationale Infirmière (CNI) (http://www.coordination-nationale-infirmiere.org) avec la participation des médecins du travail, a donc proposé aux professionnels d'évaluer leur « dose de stress » sous la forme d'échelles visuelles graduées de 0 à 10 et sous ses trois aspects (global, au travail et sur un plan personnel). A la fin de l'été, durant plus de 6 semaines, un questionnaire réalisé en partenariat avec l'AIAS (assurance professionnelle infirmière), strictement anonyme, a été mis en ligne sur le site de CNI. Il a permis de recueillir, dans le respect de la confidentialité, certaines données sur le profil de chaque professionnel afin d'établir des liens entre « la dose de stress », l'âge, la catégorie (A ou B), le milieu d'exercice...

1884 questionnaires ont été exploitables. Parmi les répondants, on note une grande proportion d'infirmières de catégorie A (726), puis de catégorie B (516). Viennent ensuite les cadres de santé (221), les étudiants en soins infirmiers (145), les infirmières spécialisées (143) et simples infirmières (99).

Comme nous l'a expliqué Nathalie Depoire, « les résultats de cette enquête ne sont pas une surprise, à savoir que toutes les catégories de soignants infirmiers sont fortement touchées par le stress mais aussi, et c'est une nouvelle donnée, les étudiants en soins infirmiers, soumis également à des charges de travail importantes, tant intellectuelles, physiques qu'émotionnelles ».

Parole de soignant : « Malades de plus en plus exigeants, impatients, intolérants,vacances supprimées au dernier moment, horaires changées tout le temps, manque de reconnaissance de travail fourni, tout est intolérable ! Burn out ! »


Geneviève Coulombier, Service de Santé au travail (CHU Poitiers), a souligné que l'évaluation du stress global (5,5/10) est moyen. On voit qu'il reflète l'association stress au travail (6, 56/10) et stress personnel (4,1/10). Les différences de niveau entre les trois types de stress sont significatives et le stress au travail est le plus élevé. De plus, pour toutes les classes d'âges, le niveau de stress au travail est très supérieur au niveau de stress personnel. » Chez les plus jeunes (20-25 ans), ce sont les étudiants en IFSI qui sont le plus stressés au travail, viennent en suite les 26-30 ans (le début de carrière). Autre donnée significatives rajoute Geneviève Coulombier : « les personnels du secteur privé sont plus stressés que ceux du secteur public. De même, le stress au travail varie selon la fonction : les IBODES, les cadres supérieurs et les étudiants en Ifsi sont un niveau de stress plus élevé ».

Parole de soignant : « Au travail, trop de contraintes d'horaires, pas assez de personbnel, de plus en plus de travail à faire, salaire qui n'augmente pas, trop de décisions imposées par la hiérarchie sans concertation... »


Nathalie Depoire, infirmière, présidente de la CNI, a souligné pour conclure « l'intérêt de reproduire, chaque année et à la même période, cette enquête afin de mesurer nationalement et spécifiquement le stress des professionnels de toute la filière (IDE, spécialités et cadres) et de disposer ainsi de données réellement concrètes et fiables afin de pouvoir argumenter et négocier ; il en va aussi de notre rôle syndical ».

Reste également à affiner le questionnaire par une enquête plus fouillée qui permettra notamment d'identifier les facteurs de stress afin de proposer des mesures correctives. Abaisser le niveau de stress améliorera en effet le mieux-être des soignants, réduira les absences et les arrêts de travail répétés, le tout pour une meilleure qualité des soins.

Nous vous invitons à visionner l'intégralité de cet entretien ici.



Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com
Jérôme CLEMENT
Rédacteur Infirmiers.com
jerome.clement@infirmiers.com


Source : infirmiers.com