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GRANDS DOSSIERS

Emmanuel Macron souhaite "un accès au doctorat à plus de paramédicaux"

Publié le 06/03/2017

Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle , a présenté le 2 mars dernier son programme officiel, avec plusieurs mesures dans le secteur de la santé, dont plusieurs déjà détaillées lors de précédentes interventions. Certaines intéressent même les paramédicaux...

Crédit : En Marche! - Légende : En matière de santé, le candidat Macron prône "la révolution de la prévention et l’accès à la santé pour tous".

Après avoir présenté la semaine passée la stratégie économique et budgétaire de son programme, annonçant un plan d'investissement de 5 milliards d'euros en santé, le candidat du mouvement En Marche! diffusé lors d'une conférence de presse un livret présentant le résumé de ses propositions, distribué à plusieurs centaines de journalistes présents. Le reste du programme a été publié sur son site internet par thématique.

Pour chaque thématique, le candidat a réalisé un diagnostic puis formulé des propositions déclinées en objectifs. Pour le volet santé, Emmanuel Macron s'est déjà exprimé à plusieurs reprises, notamment de manière détaillée au centre hospitalier (CH) de Nevers. S'agissant du diagnostic pour ce secteur, il estime que le système de santé présente plusieurs forces importantes avec une bonne couverture des gros risques, mais plusieurs faiblesses et inégalités majeures en santé. Il propose de faire vite évoluer le système et de le faire s'adapter profondément pour affronter 5 défis majeurs (défis épidémiologique, technologique, écologique, démocratique et économique).

Voici ses propositions:

  • objectif 1 : conduire la révolution de la prévention
    • financer des actions de prévention au titre des missions d'intérêt général dans les établissements de santé et des objectifs de performance pour tous les professionnels de santé libéraux ;
    • créer un service sanitaire de 3 mois pour tous les étudiants en santé: 40.000 d'entre eux interviendront dans les écoles, les entreprises, pour des actions de prévention ;
    • faire évoluer la rémunération des médecins en ville afin de mieux valoriser les actions de prévention.
  • objectif 2 : accélérer la lutte contre les inégalités de santé
    • travail sur la pertinence des soins et aucun soin utile déremboursé pendant les 5 ans qui viennent ;
    • objectif de prise en charge à 100% pour 2022 des lunettes, prothèses dentaires et auditives. Objectif réalisé sans augmenter le prix des mutuelles mais en favorisant la concurrence avec l'instauration de 3 contrats types que devront proposer assureurs et mutuelles pour garantir la transparence et faciliter les comparaisons ;
    • évaluation du dispositif de tiers payant: nous privilégions non pas un tiers payant généralisé, mais un tiers payant généralisable, simple et efficace, permettant aux professionnels d'en faire bénéficier leurs patients sans contrainte ;
    • renforcement du droit à l'oubli (5 ans au lieu de 10 ans et extension à de nouvelles maladies);
    • lutte contre les déserts médicaux ;
    • adaptation des capacités de formation aux besoins de santé des territoires (numerus clausus actuel jugé injuste et inefficace);
    • doublement des maisons pluridisciplinaires de santé ;
    • déverrouiller massivement l'accès à la télémédecine ;
    • renforcer l'attractivité des métiers de santé de soins primaires et donner davantage d'autonomie aux hôpitaux en diversifiant les modes de rémunération des professionnels et les modes de financement des hôpitaux, dans un cadre sécurisé nationalement.
  • objectif 3 : un système de santé plus efficient
    • évaluer la qualité et la pertinence des soins, rendre les informations totalement transparentes pour les usagers, améliorer la formation des professionnels et diffuser les bonnes pratiques ;
    • généraliser la vente de médicaments à l'unité ;
    • accélérer le déploiement des groupements hospitaliers de territoire (GHT) ;
    • diversifier les modes de financement des établissements de santé, en réduisant la place de la tarification à l'activité (T2A) pour favoriser des financements liés à des objectifs précis et des missions de santé publique, aux parcours ou aux épisodes de soins, incluant le secteur médico-social ;
    • soutenir les initiatives et expérimentations des professionnels de santé, médicaux, paramédicaux, hospitaliers et libéraux afin de renforcer la coordination des soins et de mieux accompagner les malades dans leur parcours ;
    • développer les pratiques avancées ;
    • adapter les formations de santé (par exemple accès au doctorat à plus de paramédicaux) ;
    • gérer les dépenses et la stratégie de santé sur un horizon de plusieurs années pour donner de la visibilité et de la stabilité aux acteurs de santé avec engagement dans un objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) à 5 ans. Emmanuel Macron a annoncé vouloir maintenir l'Ondam à 2,3% sur 2018-2022, rappelle-t-on ;
    • investir pour faire des réformes de fond avec 5 milliards d'euros pour un plan d'investissement en soins primaires, dans l'innovation en santé, dans le déploiement de la télémédecine et dans l'hôpital de demain.

Les propositions pour la fonction publique et la recherche

S'agissant de la thématique action publique/fonction publique, Emmanuel Macron veut élargir les horaires d'ouverture des services publics, mettre en place une procédure transparente pour le recrutement des directeurs d'administration centrale et des principaux dirigeants des organismes publics. Il souhaite garantir la transparence et la qualité et l'efficacité des services publics partout en France. Chaque service accueillant du public (dont l'hôpital) devra afficher trimestriellement au moins, ses résultats en termes de qualité de service sur la base d'indicateurs concrets (délai de traitement d'un dossier, qualité de l'accueil au guichet...). Il indique vouloir redéployer les effectifs de la fonction publique pour créer des postes dans les services qui répondent à l'évolution des besoins des citoyens (éducation et sécurité). Les effectifs de la fonction publique hospitalière (FPH) seront maintenus, mais 120.000 postes ne seront pas renouvelés dans la fonction publique territoriale (70.000) et dans la fonction publique d'Etat (50.000).

Il veut aussi mettre fin à l'évolution uniforme des rémunérations de toutes les fonctions publiques afin de mieux prendre en compte les spécificités de chacune. Les agents publics bénéficieront d'un meilleur pouvoir d'achat grâce au basculement des cotisations salariales vers la CSG [cotisation sociale généralisée]. Il indique vouloir promouvoir la mobilité dans le secteur public, notamment en introduisant plus de souplesse dans la gestion des carrières avec des rémunérations plus individualisées, ou en modernisant et décloisonnant le statut des fonctionnaires.

S'agissant la thématique enseignement supérieur et recherche, il promet de sanctuariser le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche, de donner aux universités et aux grandes écoles la liberté de recruter eux-mêmes leurs enseignants-chercheurs suivant les standards internationaux de qualité et d'indépendance, et d'attribuer des moyens publics supplémentaires aux établissements d'enseignement supérieur et de recherche sur des bases contractuelles.

Par ailleurs, il a formulé une série de propositions sur le secteur médico-social, sur les sujets de société et environnementaux. Il a également annoncé vouloir créer un fonds pour l'industrie et l'innovation de 10 milliards d'euros, avec pour objectif de financer l'industrie du futur et d'inciter les laboratoires à produire en France et diffuser plus rapidement l'innovation.


Source : infirmiers.com