Petite question par curiosité :
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MODES D'EXERCICE

Elodie, une infirmière française au Québec

Publié le 19/03/2015
Flo and Yo

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Crédit photo - Elodie, 2corsesauquebec.com

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2 corses au Québec

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Crédit photo - Elodie, 2corsesauquebec.com

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Flo & Yo, en plein préparatifs pour leur départ en Amérique du Sud, ont fait la connaissance de Charles-Antoine et Elodie, deux infirmiers partis tenter leur chance au Québec.

Elodie, 2corsesauquebec.com - Elodie a tenté l'aventure infirmière au Québec.

Dans la rubrique Soignants Nomades, nous vous présentons Elodie et Charles-Antoine. Ils sont tous les deux infirmiers et, depuis 2014, ils ont décidé de tenter l’aventure au Québec. Originaires de Corse, ils racontent leur quotidien dans le blog 2 Corses au Québec grâce auquel nous les avons connu. Dans cette interview, Elodie partage son expérience d’infirmière française au Québec : comment s’y installer, quelles sont les démarches à faire, comment est la vie sur place… Grâce à cet article, vous serez vous aussi prêt à partir travailler en tant qu’infirmière au Québec !

S’expatrier au Québec

Flo & Yo - Si j’ai bien compris Elodie, Charles-Antoine et toi, vous avez quitté la Corse pour venir vivre au Québec. Pourquoi ce choix ? Comment ça s’est passé ?

Elodie - C’est lors d’un voyage au Québec avec notre promotion, durant notre dernière année d’étude en soins infirmiers, que l’idée de partir s’installer ici nous est venue. Il faut dire qu’après avoir toujours vécu en Corse, on avait envie d’autre chose. On s’est dit que si on ne le faisait pas à cet âge là, on ne le ferait sans doute plus jamais. On ne cherchait pas à fuir la France ou la Corse, mais on voulait vraiment vivre une aventure, vivre une expérience tant au niveau professionnel que personnel. L’envie d’enrichissement, voilà ce qui nous a décidé. Comme le Québec vient recruter des infirmiers, entre autres, directement en France, on s’est dit qu’on tenterait notre chance après l’obtention de notre diplôme et c’est ce qu’on a fait en décembre 2012. Nous avons finalement pu poser nos valises à Québec le 20 février 2014.

Flo & Yo - En tant qu’infirmier, comment ça se passe si on veut travailler au Québec ?

Elodie - C’est assez simple en fait. Certains envoient des candidatures spontanées aux hôpitaux mais le mieux est de passer par Recrutement Santé Québec (RSQ) en fait. À l’époque où on a pris contact avec eux (je ne sais pas si ça a changé depuis), ils venaient deux fois par an lors des Journées Québec : une fois en début d’année aux alentours de mai et une en fin d’année aux alentours de novembre/décembre. En cherchant un peu, j’ai vu que cette année, ça sera les 30 et 31 mai 2015 à Paris, voici le lien pour s’inscrire à ces journées si vous êtes intéressé. L’idéal avant de prendre contact avec eux est d’avoir au moins un minimum de six mois d’expérience, de préférence en chirurgie ou médecine. Une fois que vous avez obtenu un rendez-vous, vous passez un entretien avec des questions de mises en situation (le diabète et la cardio étant des thèmes récurrents ainsi que l’organisation et la priorisation des actions), puis sur vous, vos qualités, vos points à améliorer, vos projets, le type de permis que vous comptez faire. Parce que oui, il existe plusieurs types de permis pour pouvoir travailler au Québec. À l’issue de cet entretien vous signez ou non un contrat avec l’hôpital de votre choix, qui doit vous recontacter dans les semaines suivantes pour vous faire repasser un petit entretien via skype (du même genre que celui avec RSQ) qui aboutit ou pas à une décision finale positive. C’est à partir de là seulement que vous pouvez commencer à entreprendre les démarches pour obtenir un permis de travail (temporaire ou permanent en fonction de vos attentes).

Crédit photo - Elodie, 2corsesauquebec.com

Flo & Yo - Y a-t-il des examens à repasser, des formalités à effectuer ?

Elodie - Avant de pouvoir travailler comme infirmière au Québec, il faudra obligatoirement s’inscrire à l’Ordre infirmier qui régit la profession là-bas et qui s’appelle L’Ordre des Infirmières et des Infirmiers de Québec (OIIQ). Sans cela, aucun droit d’exercer, c’est illégal. Mais grâce à une entente Québec-France , il n’y a pas d’examen à repasser pour y travailler comme infirmière. Notre diplôme (quelle que soit l’année d’obtention) est reconnu. En revanche, un stage dit d’adaptation sera à faire, durant lequel vous serez bien sûr payé et évalué. Il s’agit d’une simple formalité, pour être sûr que vous vous adaptez bien à leur système et pour ne pas vous mettre en difficulté par la suite.

Crédit photo - Elodie, 2corsesauquebec.com

Flo & Yo - Est-ce que l’inscription à l’OIIQ est payante ?

Elodie - L’inscription pour faire reconnaître son diplôme est payante. Je n’ai plus le chiffre exact mais il s’agit de plusieurs centaines d’euros. Ensuite on paie pour être autorisé à passer le stage d’adaptation (encore plusieurs centaines d’euros) puis une fois validé on paie pour l’inscription au Tableau de l’Ordre afin d’être autorisé à exercer comme infirmier (cette dernière inscription se renouvelle chaque année) et coûte plus de 200 euros.

Flo & Yo - Est-il facile d’avoir un permis de travail ? Faut-il avoir certaines ressources ?

ElodieActuellement, obtenir un permis de travail temporaire (PTT) pour être infirmière reste relativement facile. Il suffit de trouver un hôpital qui souhaite embaucher et qui accepte de s’occuper de la paperasse et de payer pour le permis (une partie est payée par l’employeur, l’autre partie par l’employé). Cela dit, le PTT semble commencer à ne plus intéresser les hôpitaux car trop coûteux au final (ils s’engagent à rembourser les frais du PTT payés par l’employé une fois le stage d’adaptation validé).

Une autre possibilité est la demande de Résidence Permanente (RP). Là, il ne s’agit pas d’un permis de travail, puisqu’il ne faut pas obligatoirement trouver un employeur avant de faire la demande, mais malheureusement cette option est plus coûteuse et plus longue à obtenir à l’heure actuelle. Le PTT s’obtient en 3-4 mois dans le pire des cas. Pour la RP, il faut compter en année, entre 2 et 3 ans d’après certains informations.

Dans le fond, le métier infirmier reste le même qu'en France je trouve. On évalue, on coordonne, on met en œuvre des soins infirmiers, on éduque, on écoute, on soulage… Tout ça dans le respect des droits de la personne.

Flo & Yo - Faut-il de l'argent de côté pour s'installer au Québec ?

Elodie - Si vous vous installez avec une RP, on vous demandera de prouver que vous pouvez subvenir à vos besoins (et ceux des personnes rattachées à vous s’il y a lieu) pour une durée minimale de 3 mois. On vous demandera un certain montant à avoir sur votre compte.

Si vous venez avec un PTT, rien ne vous oblige à prouver que vous avez de l’argent de côté parce qu’ils estiment que comme vous venez avec un travail en poche, vous subviendrez à vos besoins. Mais je vous conseille d’avoir une belle petite somme avant d’arriver. L’installation coûte de l’argent, même si on choisit un appartement déjà meublé. On vous demandera d’acheter vos tenues de travail, des livres, du matériel. Faire les courses, se déplacer avec les transports en commun, ou payer un abonnement au mois, acheter quelques bricoles pour l’appartement, payer le premier loyer, payer un abonnement téléphonique, internet… Cela va vite chiffrer, je vous l'assure. L’idéal est donc de partir avec quelques milliers d’euros de côté pour être sûr.

Le métier d’infirmier au Québec

Flo & Yo - Quelles sont les spécificités d’un infirmier au Québec (par rapport à la France) ? Les compétences sont-elles les mêmes ?

Elodie - Dans le fond, le métier reste le même je trouve. On évalue, on coordonne, on met en œuvre des soins infirmiers, on éduque, on écoute, on soulage… Tout ça dans le respect des droits de la personne. En revanche certaines activités autorisées diffèrent. Parmi les exemples qui me viennent en tête : au Québec une infirmière n’a pas le droit de pratiquer de gaz du sang à moins de passer un certificat en plus. Et au Québec, alors qu’en France c’est strictement proscrit, on relève et on retranscrit les ordonnances médicales. De même qu’on est autorisé, même en dehors d’une urgence vitale, à prendre des prescriptions orales ou téléphoniques. Les infirmières apprennent également à ausculter. Autre changement, pour les transfusions sanguines il n’y a pas de test ultime de compatibilité, on fait entièrement confiance à la banque de sang (mais on vérifie la concordance).

Au Québec, les AS sont des Préposés aux Bénéficiaires (ou PAB). Ils ont exactement le même rôle que les AS en France, à savoir apporter les soins de conforts et bien être aux patients, ils servent et ramassent les repas, installent, réinstallent les patients…

Flo & Yo - L’organisation du travail d’équipe est-il pareil ? La relation avec les médecins ?

Elodie - L’organisation du travail d’équipe est différente pour une raison simple : il existe une profession intermédiaire qui n’existe pas chez nous, l’infirmière auxiliaire. Elle se situe entre le préposé (l’équivalent de notre aide-soignant) et l’infirmière (là aussi d’autres appellations existent avec des activités légèrement différentes d’une catégorie à l’autre et un niveau d’études différent aussi).

Dans mon service, et dans beaucoup d’autres, les infirmiers travaillent en dyade : soit infirmière-infirmière soit infirmière-infirmière auxiliaire. L’infirmière peut faire tout ce que fait l’auxiliaire mais l’inverse n’est pas vrai. L’auxiliaire n’a pas le droit de faire d’évaluation, ni d’injecter de thérapeutiques en intraveineuse (mais sous-cutané oui). Elle peut par contre faire des pansements et irriguer les sondes nasogastriques (entre autres). Quand on commence notre quart de travail, on fait notre plan de soins avec notre « équipière » et on prend nos rapports (sortes de transmissions inter-équipes qui sont écrites et non orales comme en France). Il faut savoir qu’à deux nous avons au maximum 13 patients quand on est infirmière-infirmière et 11 lorsqu’on est infirmière-auxiliaire. Notre quart de travail s’organise en fonction de cela. Il y a 32 patients dans mon service et 3 dyades. On a aussi une infirmière assistante chef qui s’occupe de gérer la répartitions des équipes, d’accepter ou non les admissions, de les répartir dans les chambres et bien d’autres tâches.

Les médecins de mon département sont très présents et disponibles, il suffit de les « bipper » (oui comme dans les séries type Urgences) pour qu’ils nous rappellent. En général ils restent pas mal sur l’étage jusqu’à 18/19h, parfois mêmes plus. Ils sont également toujours accompagnés d’un ou deux résidents, disponibles également. Je trouve que le rapport infirmière/médecin est vraiment bon, le médecin considérant très souvent les informations qu’on lui apporte.

Crédit photo - Elodie, 2corsesauquebec.com

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Flo & Yo - Si j’ai bien compris, il n’y a pas d’AS au Québec ? Il y a des infirmières auxiliaires à la place ?

Elodie - Si si, il y a bien des AS au Québec. Ce sont des Préposés aux Bénéficiaires (ou PAB). Ils ont exactement le même rôle que les AS en France, à savoir apporter les soins de conforts et bien être aux patients, ils servent et ramassent les repas, installent, réinstallent les patients… L’infirmière auxiliaire est vraiment un métier qui n’a pas d’équivalent en France.

Flo & Yo - Quel est ton salaire d’infirmière au Québec ?

Elodie - Si je ramène mon salaire en dollars canadiens en euros avec le taux de change actuel, je gagne sensiblement la même chose (selon les mois) mais avec une meilleure qualité de vie. Plusieurs échelons existent et changent en fonction du niveau d’études (parce que comme je le disais précédemment, il existe plusieurs types d’infirmières en fonction du niveau d’études). Actuellement je suis payée 27,80$ de l’heure (brut), ce qui par mois représente environ 2400$ (net).

L’avantage ici c’est que les impôts sont prélevés directement à la source, mais il faut compter presque 40% de différence entre le salaire brut et le salaire net. Autre avantage, on est payé toutes les 2 semaines. Mais attention, je tiens à préciser que je suis à temps partiel, c’est-à-dire que je travaille 30h/semaine soit 8jours/14 et que je bénéficie de certains avantages au niveau du salaire et certains inconvénients par rapport à un temps complet.

Flo & Yo - Quand tu parles de ton salaire net de 2400$, c’est pour ton temps partiel à 30h ?

Elodie - Oui c’est bien ça. Il faut savoir que financièrement parlant, un temps partiel est mieux payé qu’un temps complet équivalent (c’est-à-dire même ancienneté et même échelon). Cela s’explique par le fait qu’en tant que temps partiel, nous n’avons pas droit aux jours de maladies (une dizaine environ), c’est à dire qu’en dessous de 3 jours de maladie consécutifs vous n’êtes tout simplement pas payé (mais on ne vous demandera pas non plus de fournir un certificat médical). On considère qu’ils nous sont payés directement tous les mois. Les temps complets eux, en cas de maladie courte, peuvent piocher dans leur «banque » de jours de maladies. De même, les jours fériés nous sont payés alors que pour les temps complets, ils peuvent les prendre comme jour de congé. Ce qui explique le salaire plus élevé alors qu’on travaille deux jours de moins. Autre avantage du temps partiel : si on veut travailler deux jours de plus (les deux jours qui manquent par rapport au temps complet) c’est possible et donc le salaire augmente également. L’inconvénient du temps partiel c’est qu’au niveau de l’ancienneté et des échelons, cela augmente moins vite parce qu’on travaille moins de jours, idem pour la retraite. Mais quand on est jeunes, le temps partiel est vraiment l’idéal.

En ce qui concerne mon salaire, je gagne sensiblement la même chose (selon les mois) qu'en France mais avec une meilleure qualité de vie.

La vie au Québec

Flo & Yo - Comment est le climat ? La faune et la flore ?

Elodie - On est arrivés à Québec en plein hiver (en février) donc dès notre arrivée, on a été mis au parfum quant à la dureté du froid. En effet, on a pu découvrir les -30°/-35°C mais heureusement ce genre de température reste ponctuel. Par contre l’hiver est long… Il commence à faire froid (avec neige) dès mi-octobre puis ça peut durer comme l’hiver dernier, jusqu’à avril… Et même si psychologiquement on s’y est préparé, même si on sait que le Québec n’est pas réputé pour ses températures élevées en hiver, ça reste une épreuve difficile. Pas tant pour le froid en lui même, mais pour la durée totale de l’hiver. Près de six mois de froid, c’est une grosse épreuve croyez-moi. L’été que j’ai connu en 2014 n’a pas été super. Il a été très court et pas si chaud que ça. On verra le prochain, qu’il me tarde de voir !

Le Québec possède d’immenses et magnifiques parcs qui valent le coup d’être visités. Mais il faut avoir une voiture à disposition car la plupart se trouvent en dehors de Québec et sont donc difficiles d’accès en transport en commun. Les paysages sont vraiment superbes, à couper le souffle.

Flo & Yo - Quelles sont les spécialités culinaires à découvrir absolument ?

Elodie - LA spécialité ici c’est la poutine ! La traditionnelle se compose de frites, de cheddar en grain, le tout recouvert d’une sauce brune. Ensuite, chaque restaurant, chaque chaîne de fast-food agrémente ses poutines comme il veut (en ajoutant de la viande, des saucisses…). C’est vraiment le mets à goûter. Ensuite il y a aussi la tourtière, le pâté chinois, les fèves au lard, le pain de viande par exemple. Du côté des desserts, on retrouve entre autres le pudding chômeur, les queues de castor, la tarte au sucre.

Flo & Yo - Quel est le coût de la vie (logement, nourriture, sorties…) ?

Elodie - Le coût de la vie me semble moins cher qu’en Corse. À salaire équivalent, nous vivons quand même bien plus à l’aise ici que là-bas. Les logements sont moins chers, les sorties en général aussi, les restaurants également (sauf peut être pour manger une pizza qui est un produit de luxe ici je trouve. La faute au prix exorbitant du fromage en Amérique …). Par contre, j’ai l’impression de payer l’épicerie très cher, mais je pense que c’est lié au fait que le poids et la taille des produits sont  plus grands qu’en France. Les fruits et les légumes sont chers à mon goût. Tout comme les abonnements téléphoniques, internet et le câble. On ne paie pas l’eau ici, il n’y a pas de compteur. Si vous voulez acheter une voiture il faudra penser à tout : le permis qu’on paie tous les ans, les plaques d’immatriculation que l’on paie aussi à l’année, mais le prix de l’essence est bien plus bas qu’en France. En résumé, il y a des choses moins chères et des choses plus chères qu’en France, mais globalement, avec deux salaires de jeunes infirmiers on vit de façon très convenable.

Merci à Elodie d’avoir partagé son expérience avec nous. Elle donnera sans doute à d’autres l’envie de travailler en tant qu’infirmière de l’autre côté de l’Atlantique. Si vous souhaitez suivre son aventure au Québec et en découvrir plus sur la vie là bas, n’hésitez pas à jeter un oeil à leur blog 2 Corses au Québec ou bien rejoignez les sur leur compte Facebook. Et si vous avez encore des questions, vous pouvez laisser un commentaire.

Flo & Yo - Deux soignants à la conquête du monde !

En novembre 2011, Yohan, alors âgé de 31 ans, aide-soignant - Yoan est entré en Ifsi à la rentrée 2012 - et Florence, 28 ans, étudiante manip radio en 2éme année, férus de voyages et d'expériences insolites ont créé « Care Conception Through the World », une association loi 1901 dont le nom peut être traduit en français par « La conception du soin autour du monde ». Son but ? Réaliser des reportages photos et vidéos, à travers le monde, sur les différentes façons de concevoir le soin. En résumé : voyager, découvrir, et surtout partager avec la communauté soignante et même au-delà ! Ils nous ont présenté leur projet sur Infirmiers.com, partenaire de leur aventure à venir. Retrouvez l'intégralité sur www.floetyo.com

Florence et Yohan MAUVERédacteurs contact@floetyo.com

Cet article a été publié le 9 mars 2015 par Flo & Yo que nous remercions de cet échange.


Source : infirmiers.com