Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

EDITO – Ordre national des infirmiers, le bras de fer continue...

Publié le 02/09/2011

C'est un feuilleton au scénario rebondissant qui n'a de cesse de nous occuper, mois après mois... Démissions, nominations, communiqués de soutien des uns, actions de boycott des autres... jamais l'Ordre national des infirmiers (ONI) n'aurait pu imaginer, depuis sa création, en 2006, vivre autant de rebondissements, plus déroutants les uns que les autres et que l'on pourrait résumer ainsi : Ordre, contre Ordre et désOrdre...

Hier encore, une énième péripétie nous a tenu en haleine une bonne partie de la journée. Le groupe BPCE (Banque Populaire-Caisses d’Épargne), partenaire financier de l’Ordre national des infirmiers, soutiendrait-il encore l'ONI afin que ce dernier puisse mener à bien son plan de restructuration dont l'adoption définitive est prévue lors de la session du Conseil national qui se tiendra le 13 septembre prochain ? Rien n'était moins sûr et une conférence de presse du président par intérim Didier Borniche était annulée à la dernière minute, semant encore le doute dans un dossier « ultra sensible » et qui déchaîne bien des passions.

Ce n'est qu'en fin de soirée qu'un communiqué de l'ONI nous informait que « L'Ordre national des infirmiers avait obtenu le soutien de la banque ». Ce même communiqué nous donnait un point chiffré sur les inscrits et cotisants de l'ONI au 30 août 2011: « Les actions de la présidence du Conseil national, présidence assurée par Didier Borniche depuis le 30 juillet 2011, ont permis d’engager le redressement financier de l’institution au travers de la relance des infirmiers inscrits non à jour de leur cotisation. En moins de trois semaines, plus de 4 500 infirmiers s’en sont acquittés. La cotisation est obligatoire, selon la loi, à l’instar de l’inscription au tableau et ce, pour tous les types d’exercice : privé, public et libéral. 101 525 infirmiers sont inscrits au tableau de l’Ordre, 64 926 d’entre eux se sont acquittés de leur cotisation. »

Et de rappeler que « La cotisation est obligatoire, selon la loi, à l’instar de l’inscription au tableau et ce, pour tous les types d’exercice : privé, public et libéral » alors que Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a récemment plaidé, et à plusieurs reprises, en faveur d'une cotisation ordinale facultative pour les infirmiers salariés... L'ONI rappelle ainsi que pour « poursuivre les actions engagées et assurer ses missions au service des infirmiers, des patients et de la santé publique, il doit pouvoir compter sur ses partenaires au premier rang desquels figure le ministère de la Santé. ». C'est maintenant la position du ministère que l'on attendra alors que l'ONI a demandé aux Agences régionales de santé (ARS) d'appuyer les relances d'appels à cotisation pour les infirmières inscrites au tableau de l'Ordre mais ne s'étant pas acquittées de leur cotisation.

Cette nouvelle étape, bien que favorable à l'ONI dont la santé est plus que préoccupante selon les termes employés (certains le disent agonisant, d'autres en réanimation, d'autres encore moribond, ce qui revient finalement au même...) n'assure cependant pas à l'instance ordinale un avenir placé sous les meilleurs auspices. Il faudra en effet faire avec le ressenti des infirmiers à son égard : ceux qui s'en moquent, s'en désintéressent, s'en méfient, s'en dédouanent, luttent contre... mais aussi ceux qui le soutiennent contre vents et marées...

Le débat autour de l'ONI depuis sa création (ses actions de développement, ses choix parfois hasardeux, sa déroute financière, sa guerre intestine, ses présidents successifs, sa restructuration à venir, sa mort annoncée, son sauvetage in extremis ...) est toujours passionné, parfois excessif dans les faits et les propos tenus à son encontre, grossiers et parfois diffamatoires. Qu'ils s'appellent Le Boeuf, Vasseur, Borniche... la seule mention de leur nom fait monter au créneau bon nombre de professionnels, certains y perdent leurs nerfs... insultes à la clé.

Ici ou ailleurs, les forums infirmiers dédiés à l'Ordre (ou plutôt au contre-Ordre) se gonflent de jour en jour de réactions épidermiques... quoi qu'on dise, qu'on écrive, qu'on répercute ou qu'on suggère... le seul mot « Ordre » déclenche des commentaires édifiants : « Mais je refuse d’appartenir à un « ordre » qui n’a aucun respect pour ses collègues, qui n’a fait que pratiquer le mensonge, la trahison, les menaces et qui est devenu incapable d’en assumer les responsabilités » ;« Je le regrette aussi, je suis libérale et nombre de collègues n’en veulent pas non plus. Ils nous promettent notre autonomie et travaillent à notre émancipation (?) mais ils ne nous ont offerts que de la coercition, nous menaçant de nous déconventionner si on ne payait pas »

Certains exprimant même le souhait de quitter la profession plutôt que de s'inscrire au tableau de l'Ordre et de s'acquitter d'une cotisation pour exercer... « Jamais, au grand jamais ils n'auront un sou ou une inscription de ma part, mieux vaut changer de métier » ou « Quand donc cessera cette maltraitance de la profession ? »

Au fil des commentaires, quelques téméraires viennent affirmer leur soutien à l'ONI : « Comme d'habitude, ces dames infirmières sont dans une contestation bornée, qui encore n'est pas constructive. Apprenez à faire des posts en tirant les avantages et les inconvénients du sujet qui porte débat. Ça serait beaucoup plus intéressant et constructif que de faire de la diffamation », ce qui attise encore les commentaires qui finissent par tourner en boucle...

Alors oui, en cette rentrée 2011, on peut affirmer que le sujet ordinal va occuper encore les esprits et que le prochain Salon infirmier, du 12 au 14 octobre prochain à Paris, devrait donner lieu à quelques belles empoignades. Reste à espérer qu'elles ne soient qu'intellectuelles...

Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com


Source : infirmiers.com